Commentaire de Caligula d'Albert Camus
Commentaire de texte : Commentaire de Caligula d'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar manondmz • 2 Novembre 2017 • Commentaire de texte • 444 Mots (2 Pages) • 1 727 Vues
COMMENTAIRE
Vous ferez le commentaire du texte d’Albert Camus extrait de Caligula (Texte B).
I. Le personnage face à lui-même
Seul sur scène, Caligula s’adresse à son reflet dans le miroir. De nombreuses didascalies indiquent ce jeu du personnage avec lui-même : « va vers le miroir », « revient vers le miroir », « tend les mains vers le miroir », « approche du miroir en soufflant. Il s’observe ». Ce jeu scénique symbolise le dédoublement du personnage qui dialogue avec lui-même : alternance du «je» et du «tu» (« je sais pourtant et tu le sais aussi»).
Dans un premier temps, conscient de ce qui se prépare, le personnage s’apitoie sur lui- même, témoigne de sa faiblesse : « Que ne suis-je à leur place ! J’ai peur. Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l’âme ». Il sombre dans le pathétique (Cf. les didascalies : « s’agenouillant et pleurant », « il tend les mains vers le miroir en pleurant »). Il rejoint l’humanité ordinaire, formule un désir d’altérité (« j’ai tendu mes mains, je tends mes mains »), resté sans réponse. Face à lui, il ne trouve que lui qu’il finit par rejeter violemment : «c’est toi que je rencontre, toujours toi en face de moi, et je suis pour toi plein de haine ». La répétition du pronom personnel de la deuxième personne souligne l’impossibilité d’échapper à soi-même.
II. Le retour sur soi
Cette confrontation conduit le personnage à faire retour sur sa quête d’absolu : « L’impossible ! Je l’ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi-même ». Ses tentatives sont connotées par le vocabulaire de l’extrême, qui correspond à la démesure, à l’hybris du personnage : « Rien dans ce monde, ni dans l’autre, qui soit à ma mesure ». Caligula est obligé de reconnaître l’échec de sa quête: l’expression de l’irréel (« Si j’avais eu la lune, si l’amour suffisait, tout serait changé ») d’abord entachée de regret, débouche sur une aporie : « il suffirait que l’impossible soit ».
La prise de conscience de l’absurdité de sa quête le mène au bilan de ses erreurs : « Je n’ai pas pris la voie qu’il fallait, je n’aboutis à rien. Ma liberté n’est pas la bonne |…] Rien ! Rien encore ». La multiplication des négations signe sa défaite qu’il est obligé d’accepter : « Oh ! Cette nuit est lourde ! |…] nous serons coupables à jamais ! Cette nuit est lourde comme la douleur humaine ». Le retour sur soi se clôt sur un lamento qui confère au personnage une dimension pathétique et le rapproche de l’humanité souffrante.
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