Commentaire Rimbaud A la Musique
Commentaire de texte : Commentaire Rimbaud A la Musique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ahmed EL Alj • 23 Avril 2018 • Commentaire de texte • 1 302 Mots (6 Pages) • 2 357 Vues
La bourgeoisie n’a pas forcément toujours une connotation positive : Tel est le message que veut faire passer Rimbaud dans son poème « A La Musique » paru dans « Les Cahiers de Douai », qui est un recueil de poème paru en 1870. Rimbaud y dépeint son enfance à Charleville, ville qu’il va qualifier dans un lettre à Izanbard de ville « suprêmement idiote ». Arthur Rimbaud a écrit tous ses poèmes entre 16 et 21 ans. Pour lui, la poésie est un moyen d’exprimer sa révolte. À la musique est un tableau satirique qui vise les bourgeois. Il écrit ce poème dans le contexte du conflit franco-prusse qui a de plus en plus de chances d’aboutir à une guerre. Nous pouvons nous demander : En quoi le poème « A La Musique » est-il satirique ? Nous verrons tout d’abord que Rimbaud dresse de multiples portraits satiriques, puis nous verrons ensuite que le poète a une place marginale dans son propre poème, puis nous verrons enfin que ce poème peut donner une définition nouvelle de la poésie.
- Une satire de la bourgeoisie
Nous pouvons tout d’abord déceler dans ce texte une critique du matérialisme bourgeois. A travers le champs lexical des métiers et des étiquettes sociales, il dresse un tableau sociologique de Charleville : « notaire » l8 ; « bureaux » l10 ; « épicier retraité » l13.
A travers le champs lexical de l’économie, Rimbaud tourne le matérialisme de la société, et montre ainsi que les bourgeois n’ont d’intérêt que pour l’argent : « breloques à chiffres » l8 ; « rentiers » l9 ; « argent » l16 ; « en somme » l16. L’emploi de la synecdoque « les gros bureaux » l10 sert à désigner ironiquement les employés de bureaux qui n’ont donc plus d’existence propre. La caricature du bourgeois se poursuit avec le champ lexical de la corpulence : « gros » l10 ; « bouffis » l10 ; « grosses » l10 ; « rondeurs » l16 ; « déborde » l20. Cette caricature est accentuée par l’allitération en b qui fait penser à la bedaine des bourgeois : « Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande ». Le rejet du verbe «Déborde» l20 sert à la caricature en mimant la corpulence du bourgeois dont le ventre déborde.
Dans un second temps, ce texte présente une critique de la satire bourgeoise. Pour Rimbaud, cette obsession pour l’argent conduit à la bêtise. L’esprit bourgeois est caractérisé par la rigidité. Rimbaud joue avec le terme « square » l2 qui désigne une place et qui en même temps signifie «carré » en anglais, montrant cette rigidité et le conformisme des bourgeois. L’adjectif « correct » qui suit « square » l2 montre une obsession que tout soit conforme à la règle. Le champ lexical du jardinage montre que la ruse bride la nature : « taillée »l1 ; « mesquines pelouses » l1 ; « les arbres et les fleurs » l2 ; « au milieu du jardin » l5 ; « gazon vert » l17. Nous pouvons remarqué que le « square » est organisé comme une pièce de théâtre, ce qui donne une dimension théâtrale à la scène décrite. En témoigne le champ lexical de la comédie : « L’orchestre » l5 ; « aux premiers rangs » l7 ; « parade » l7 ; « lorgnons » l9. La diérèse ironique « sé/ri//eu/se/ment » nous donne une idée du caractère insolent des bourgeois fiers de leurs connaissances : « les traités » l15. Aussi, les « officieux cornacs » l1 comparent les bourgeois à des éléphants.
- La place du poète
Dans ce poème, le poète est en opposition et en décalage avec la bourgeoisie. Ce décalage peut se voir dans la composition même du poème. En effet, les six premiers quatrains sont dédiés à la description du paysage, tandis que les trois derniers sont dédiés aux ressentis du poète. Cette opposition montre la séparation entre le poète et Charleville. Une autre opposition : A la rigidité des bourgeois s’oppose l’attitude marginale du poète : « Moi, je suis, débraillé comme un étudiant » l25. Aussi, le champ lexical de l’armée présent nous montre que le poète est à la marge dans un univers militaire : « orchestre militaire » l5 ; « schakos » l6 ; « pioupious » l23. Cet univers militaire est une allusion à la guerre franco-prussienne qui se prépare et nourrit l’antimilitarisme de Rimbaud.
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