Commentaire Rhinocéros: Explication linéaire du monologue final de Béranger
Commentaire de texte : Commentaire Rhinocéros: Explication linéaire du monologue final de Béranger. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ZOE.SALAGARAS • 4 Avril 2022 • Commentaire de texte • 877 Mots (4 Pages) • 1 507 Vues
Rhinocéros, Ionesco (1960)
Explication linéaire du monologue final de Béranger
Il s'agit d'un extrait de Rhinocéros, publié en 1960 par Ionesco. Tous les personnages de la pièce sont touchés, ils finissent par se métamorphoser en rhinocéros. Seul Béranger, un employé de bureau, ne se métamorphose pas. Seul rescapé de cette « épidémie » de rhinocéros, désarçonné, il ne dialogue alors plus qu’avec lui-même au travers d’un long monologue empreint de doutes, d’interrogations et de contradiction, dans lequel il lui revient, de défendre la cause de l’homme. L'histoire se clôt donc sur un monologue final de Bérenger, dans sa chambre, où il semble reclus, cerné par les rhinocéros. Ce monologue a commencé auparavant, après le départ de Daisy. Nous allons montrer comment Béranger est un héros, ou non, en commencant par analyser la tentation de la métamorphose en rhinocéros de Béranger, et en traduisant sa solitude radicale et tragique.
Premièrement, nous allons montrer que le souhait de la métamorphose de Béranger s'exprime fortement dans ce monologue. Dès les premières lignes, nous pouvons constater une répétition du verbe vouloir au conditionnel «je voudrais» l.4, mais également dans la suite du monologue : l.14, 29. De plus, les nombreuses comparaisons révèlent le désir de devenir rhinocéros : « être comme eux » l.5, « faire comme eux » l.19. Enfin, Bérenger tente d'adopter le barrissement « il essaie de les imiter »l.19 ; « ahh ! ahh ! brr » l.21. Heureusement, le discours de Bérenger change et évolue : le début du passage reste empreint d'un espoir de changement « ça viendra peut-être »l.7, puis après la tentative de barrissement, c'est le constat d'échec : « je ne deviendrai jamais rhinocéros » l.28. Bérenger ne parvient pas, en effet à se transformer en rhinocéros. Le monologue multiplie aussi l'impuissance de Béranger par des phrases négatives : « non, ce n'est pas ça » l.20, « je n'arrive pas à » l.23, « je ne peux plus » l.29, « je ne peux pas » l.30. Cette impossibilité à être rhinocéros est enfin souligné par les adverbes «jamais » l.28, « plus » « trop tard »l.26. Béranger finit par prendre la décision de continuer à se battre jusqu'au bout "Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas" l.34 à 39.
Ensuite, nous allons analyser la solitude radicale et tragique de Béranger. Pour commencer, la solitude de Béranger provoquée à son paroxysme provoque chez ce dernier des troubles de la parole. Tout d'abord, sa pensée est chaotique et confuse, on observe ainsi de nombreuses répétitions "Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau" l.1; "Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre" l.27, "Hélas, jamais je ne deviendrai rhinocéros, jamais, jamais!" l.28. Des phrases nominales courtes sont employées "Ma carabine, ma carabine" l.35, "Trop tard maintenant" l. 26. On observe que le corps humain est sans cesse dévalorisé par Béranger avec des termes péjoratifs tels que "Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat" l.6, "J'ai la peau flasque. Ah ce corps trop blanc !" l.13 et encore "Comme je suis laid" l.32. La solitude radicale et tragique de Béranger se traduit donc par son idolatrie envers les rhinocéros et ses troubles confuses de la parole.
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