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Commentaire, Les Bonnes de Jean Genet

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Par   •  9 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 416 Mots (6 Pages)  •  6 144 Vues

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    Je m’apprête à vous présenter la scène d’exposition d’une pièce de théâtre, Les Bonnes de Jean Genet, un écrivain, poète et auteur dramatique français du XXe siècle connu pour exalter la perversion, le mal, l'homosexualité et l'érotisme, à travers la célébration de personnages confus au sein de mondes interdits. C’est également une figure emblématique du Théâtre de l’absurde. Cette pièce a été écrite en 1947 par l’auteur après sa sortie de prison. Elle nous présente la vie de deux sœurs, deux bonnes, Claire la plus jeune, et Solange l’aînée. Elles travaillent pour une riche femme, Madame, avec laquelle elles entretiennent une relation assez floue. A ses absences, les deux bonnes font des jeux de rôles où l’une joue Madame et l’autre joue le rôle d’une des deux bonnes dans laquelle elles caricaturent des scènes de leur vie avec Madame. Comment Jean Genet va-t-il s’y prendre pour dénoncer la condition des domestiques à travers  une mise en abyme moderne ? Pour répondre à cette question, nous traiterons d’abord du portrait dressé, par les bonnes, des personnages  ainsi que de l’atmosphère dominatrice qui règne à travers la relation maîtresse/bonnes. Nous développerons ensuite sur la notion de théâtre dans le théâtre, expliquerons comment elle met en relief la haine  qu’ont les Bonnes envers  Madame de même que l’atmosphère de malaise qu’elle créée auprès des spectateurs qui nous amènera donc à prouver l’importance des didascalies ainsi qu’à sa légitimité dans la compréhension de la pièce.

   

   Tout d’abord, je commencerai par vous parler de Madame, qui est décrit comme une femme qui a une haute opinion d’elle-même, elle est hautaine : « Elle se mire encore. » l.51 et pleine de mépris envers ses bonnes, elle éprouve même du dégoût : « remporte tes crachats ! » l.13-14, on peut relever une comparaison où elle associe donc les gants de Claire à des crachats. Ou encore « Pensez-vous qu’il me soit agréable de me savoir le pied enveloppé par les voiles de votre salive ? Par la brume de vos marécages ? » l.43 à l.45, une paraphrase est très nettement mise en évidence à la fin de cette citation pour insister sur le dégoût qu’elle a de porter des souliers préalablement nettoyés avec la salive de sa bonne. On peut aussi distinguer les remarques rabaissantes et humiliantes que Madame fait à sa gouvernante : « Je serai belle. Plus que vous ne le serez jamais. Car ce n’est pas avec ce corps et cette face que vous séduirez Mario. » l.52-53, encore une comparaison, à elle-même cette fois-ci, pour insister sur le fait que la bonne ne sera jamais aussi belle qu’elle. Madame est également très autoritaire et donneuse d’ordre : «Disposez mes toilettes » l.28, « Sors ! » l.18, elle utilise beaucoup l’impératif. Enfin, je pourrai ajouter que la maîtresse est vaniteuse et arrogante : « Ecartez-vous frôleuse ! » l.131, Madame utilise encore une fois l’impératif pour montrer la domination de la maîtresse face à la bonne. Les costumes et les positions des personnages nous informent aussi sur leurs catégories sociales et leur importance : «debout, en combinaison, tournant le dos à la coiffeuse » l.7, Madame est dévêtue, c’est une femme sensuelle qui attend de trouver la robe qu’elle va mettre. Pour finir sur la description de Madame, il y a également le décor décrit dans les didascalies qui nous permet de nous situer dans le temps et de comprendre à quelle époque ce situe cette histoire : «Meubles Louis XV, une fenêtre ouverte sur la façade de l’immeuble d’en face » l.1,2, et surtout, ce qui nous informe que Madame est une personne d’un milieu bourgeois car elle habite en ville.  

   Passons par le portrait dressé de Claire qui représente les bonnes plus généralement. Claire est soumise : « Que Madame m’excuse, je préparais le tilleul de Madame. » l.26-27, utilisation du subjonctif par la bonne qui s’excuse de ne pas avoir été là au moment même où Madame en avait besoin, aussi : « à genoux et très humble. » l.46, Madame rabaisse et méprise Claire mais elle reste toujours respectueuse et soumise à sa maîtresse. Toutefois, assez paradoxalement, la bonne est moqueuse : « je préparais le tilleul (Elle prononce tillol.) » l.26-27 où elle se moque explicitement de l’accent bourgeois, et elle est même déterminée : « Madame portera ce soir la robe de velours écarlate. » l.60, Claire utilise ici un ton affirmatif et confirmé, et autoritaire et agacée : « Assez ! Dépêchez-vous. Vous êtes prête ? » l.175, cette fois-ci c’est la bonne qui utilise l’impératif et qui donne d’ordre à Madame de se dépêcher, on remarque un retournement de situation assez troublant qui prouve que la bonne à malgré tout du caractère et du répondant, elle ne se laisse pas complètement marcher dessus. On peut même noter qu’elle devient méprisante : « Solange, méprisante. » l.171. Pour finir, pour s’opposer au costume de Madame, on peut relever ligne 4 :« Solange est vêtue d’une petite robe noire de domestique », la Bonne est ,elle, invisible, toute vêtue de noir comme un uniforme.

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