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Commentaire, Le Musée Grévin - Louis Aragon

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Par   •  21 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  895 Mots (4 Pages)  •  7 623 Vues

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    Le Musée Grévin est un long poème en 8 parties publié clandestinement en 1943, sous l’occupation nazie, écrit par Louis Aragon sous le pseudonyme de François la colère. Il a d’abord été imprimé sous forme de tract puis repris aux Editions de Minuit. Les quatrains d’alexandrins à rimes croisées se succèdent. Alors que la France est militairement défaite par les Allemands et qu’une victoire française semble impossible, Louis Aragon crie sa colère, et appelle à la vengeance et patriotisme. Il s’attaque aux infidèles à la nation, aux fidèles et aux instigateurs du régime de Vichy. Comment se manifeste l’engagement d’Aragon ? D’abord, nous verrons la vision d’un pays ravagé. Puis, nous étudierons la révolte du poète.

     Le titre du poème annonce un pays ravagé par la guerre. En effet, les blessures de la guerre y sont décrites. D’abord l’abondance des pluriels soulignent et accentuent l’abondance du mal : « des squelettes blancs » (v.4) ; « des jours calamiteux » (v.8) ; « douleurs et de plaies » (v.18). Le mal est aussi accentué par plusieurs champs lexicaux, celui de la destruction et de la mort : « pays dévasté » (v.1) ; « squelettes » (v.4) ; « parque » (v.13) ; « mort » (v.20) ; « osselets » (v.20). Celui des besoins vitaux : « soif » ; « faim » (v. 14).

Le champ lexical des intempéries : « à tous vents », « grêle » (v. 19). Et celui de la maladie : « peste » (v. 1) ; « ordure » (v. 14). Les corps décris sont mutilés ou morts : « squelettes blancs » (v. 4) ; « sang défigure » (v. 17) ; « osselets » (v.20) ; « pantelant » (v. 9) ; « monceau de douleurs et de plaies » (v. 18).                                                          

      Ensuite ce pays ravagé repose sur la description des victimes d’une force brutale. Cette force s’étend à travers plusieurs champs lexicaux : celui de la torture : « coups de fouet » (v. 6) ; « ongle » , « griffe » (v. 7) ; « frayeur » (v.12). Et celui des cauchemars et des images cauchemardesques : « cauchemar » (v. 2), « frayeur », « loups-garous » (v. 12), « Hérode régnait » (v. 16). La présence du champ lexical du cauchemar permet de se rendre compte que la vision d’Aragon relève du surréalisme.

       Enfin, l’asservissement de La France contribue à l’image d’un pays ravagé par la guerre. Aragon évoque les méfaits de l’Occupation. On relève la référence au chef de l’État « Roi Pétoche » (v. 11) qui désigne le maréchal Pétain, chef de l’État français sous l’Occupation et au membre de son gouvernement : « Laval » (v. 16). Aragon fait référence aux rafles « la mère se voit arracher son fils », v. 15 et aux mauvais traitements que les forces d’occupation font subir aux Français « Un pays en tous sens parcouru d’escogriffes/ À coups de fouet chassant le bétail devant eux » (v. 5-6). Le pays est plongé dans une tragédie. Le poète en livre ses visions.

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