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Commentaire Bac Français - Lorenzaccio - Scène d'ouverture

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Par   •  9 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  691 Mots (3 Pages)  •  2 418 Vues

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Scène d’ouverture dans Lorenzaccio

De Musset

Introduction : Ce passage est extrait de Lorenzaccio de Musset. Ce drame historique romantique en cinq actes a été publié en 1834 dans le second volume d’Un spectacle dans un fauteuil, c’est-à-dire qu’initialement Musset n’envisageait pas de le mettre en scène. La première représentation eut lieu en 1896, au théâtre de la Renaissance, à Paris, sans doute à l’initiative de Sarah Bernhardt qui joua le rôle de Lorenzo dans une version passablement mutilée pour pouvoir être représentée selon les conventions de l’époque. Par la suite, ce drame est entré au répertoire de la Comédie-Française pour ne plus cesser d’être joué sans pourtant que les metteurs en scène ne renoncent à adapter son texte touffu aux exigences de la représentation théâtrale. L'action se passe à Florence en janvier 1537. Depuis peu, la ville a signé la paix avec Charles Quint, empereur d'Allemagne. Ce dernier avec la complicité du pape, a remis le pouvoir entre les mains du duc Alexandre de Médicis, issu d'une des vieilles familles de la cité. Le duc est jeune et mène une vie débauche. Il règne sur la ville par la terreur, ne tenant compte ni du peuple, ni des autres grandes familles de Florence. Cette scène est la première de l’œuvre qui s’ouvre sur Florence un soir.

Idées/Procédés/Sens/Justification :

  • Une scène d’exposition dramatique :
  • Une scène d’attente : en attente d’une jeune femme. Scène cynique de part la volonté d’économiser. Musset évite la tirade informative (génie dramatique) : toutes les informations sur les personnages au hasard des répliques. Scène légère malgré le nombre d’informations (personnalité duc, etc…). In Media Res.
  • Un enlèvement anti-romantique : Rencontre qui pourrait sembler romantique (lune, jardin) mais le prosaïsme du duc (jurons, argent, antipodes romantiques) et la fraicheur du soir montrent que seul le décor est romantique et que cette rencontre n’a rien de noble. Cf. : dégradation de Florence.
  • Les personnages en présence
  • L’opposition Lorenzo/Giomo : Giomo mercenaire, rustre,  prêt à l’action, possession physique. Lorenzo personnage de la parole (questions oratoires, infinitif), de la perversion, du raffinement, de la persuasion, de la consommation du plaisir, qui attise (attente) et flatte le duc (connaisseur, domination sur la proie jeune et facile, pudeur rendue par les métaphores). Le duc hésite, tiraillé par ses conseillers (action/patience), paralysé par le charme de la parole.
  • Le duc, un débauché : un dom juan dégradé, contrôlé par ses pulsions, homme de la sensation, prince mesquin, qui souhaite passer pour un grand blasphémateur (injures) mais il en est loin (temps de parole + phrases courtes et banales), Lorenzo en est plus proche, et il apprend son rôle au Duc.
  • Une étrange complémentarité : Lorenzo est tout respect pour le Duc (titre, vouvoiement) malgré les liens, il vante même Alexandre. Lorenzo jouit mieux du libertinage que le Duc, mais il n’a que la parole contre la frustration de son rang (courtisan).
  • Lorenzo, un poète
  • La leçon de libertinage : PDV du connaisseur, mode de l’infinitif (généralités et apprentissage). Plaisir de corrompre l’innocence. Il suit la théorie des rouées (libertins cyniques du 18ème). Leçon à qui veut bien l’entendre. Il rappelle le personnage de Valmont (cf., Les Malheurs de Sophie, Le Marquis de Sade). Education des futures victimes, pour les accoutumer à la débauche. Il s’amuse à l’avance (proprette). Cynisme culminant lorsqu’il parle de l’absence de valeurs morales de la jeune femme (Faux : Forcée). Alexandre : terreur des familles de Florence. Elle n’est pas prédisposée.
  • Une tirade séduisante, spirituelle et aisée : Style qui enjôle et charme alors qu’il devrait répugner. Discours brillant (images de la chatte et de la courtisane/prostituée et de l’arbuste en fleur, jeu de sons, multiplicité des registres familier, poétique avec en cf. Ronsard, épopée avec le fleuve violent). Raffinement et chute (courtisanerie). Ce qui le séduit : éclosion de l’esprit de débauche. Ton désinvolte et ironique.
  • Qui est-il vraiment ? Cynisme/Masque. Jeu de masque et emballement du discours. IL comprend la jeune fille : c’est aussi son histoire.

Conclusion : Coulisses du pouvoir (jeune femme = florence). Courtisans plus brillant que le maître.

Cf. : Inversion des rôles Sganarelle/Dom Juan, Balzac (In media Res), Pessimisme Enfant du Siècle, Théorie des rouées.

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