Comment le pouvoir doit-il fonctionner ?

   Dm de littérature

HERNANI

Hernani est une pièce de théâtre de Victor Hugo représentée pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février 1830 et publiée la même année.
Cette pièce est l'une des plus célèbres de Victor Hugo et sa représentation déclencha la bataille d’Hernani, et consacra le genre du drame romantique. Hernani appartient à la génération des héros romantiques, et nous allons chercher à voir comment le motif de l'épée, (de la dague ou du poignard) est-il traité dans Hernani, en commençant par voir en quoi l'épée ne fait qu'un avec le personnage, ainsi que son rôle symbolique.  

L'épée d'hernani apparaît dès que le personnage est mentionné, ainsi que le roi, qui menace Josepha grâce à son poignard : “tirant de sa ceinture un poignard et une bourse”, celle-ci répliqua avant même qu'hernani n'apparaisse “il a sa bonne épée”, afin de se rassurer. Par la suite, dans la scène suivante, une description d'hernni est faite et l'on peut de nouveau y voir la mention de ses armes, “une épée, un poignard  (…)  la main sur la garde de son épée” ; au moindre danger, hernani s'arme automatiquement du poignard, comme d'une extension de son corps, un prolongement, montrant sa dangerosité. Mais le personnage d'hernani considère également son arme comme une amie dont il ne peut se séparer, il en arrive à lui donner des sentiments, en disant par exemple que “sa dague n'est pas à l'aise, / elle veut sortir”, faisant probablement référence à un guerrier voulant se battre. Hernani évoque également ses compagnons par l'arme, “car de nos rangs, pour toi, je crains quelque couteau”.

L'arme, rattaché au personnage, est également un marqueur de rang social, un signe de noblesse. Se battre en duel est donc l'une des meilleures façons de mettre un terme à un conflit, et se mettre au même rang que l'adversaire. Hernani se retrouve offensé lorsque le roi refuse de se battre contre lui lors de la scène 3 acte 2. Sa réaction est d'ailleurs très symbolique, il brise sa lame à même le sol “brise la lame sur le pavé”. Le roi refuse car selon la hiérarchie des différentes armes, l'épe est destinée aux nobles, et le poignard aux bandits. Il apprendra dans l'acte 4 qu'en réalité, hernani est un Grand d'Espagne. En revanche, le duel est de nouveau posé dans l'acte 3 par le duc, oncle de dona sol, car selon lui hernani est suffisamment digne de l'affronter. Hernani refuse, ne souhaitant pas se battre contre la personne à qui il doit sa vie. Accusé de lâche, hernani résiste. Mais, durant l'acte 4, tout s'inverse et hernani est désormais digne d'affronter l'empereur, qui se sert de l'épée.

L'épée a un fort sens symbolique, et révèle un personnage. Don carlos parle des bandits, acte 4 scène 1, en liant l'idée qu'ils sont des “hommes sans préjugés”, en faisant référence à leur poignards toujours “prêts à jouer son rôle”. La mention de l'arme suffit à définir le personnage. Lorsque dans l'acte 1 scène 4 hernani s'adresse au roi, il lui explique qu'il le traquera nuit et jour, un poignard à la main. Comme pour l'épée, le poignard devient la métonymie du personnage “ce que je veux de toi (…) c'est tout ce qu'un poignard, furieux et vainqueur”. Ces armes, symbolisant la vengeance et la haine, marquent aussi leur abandon. Quand hernani renoce à sa haine, il accomplit le geste symbolique  de jeter son poignard ; “oh ! Ma haine s'en va !”, et récupère donc son statut de seigneur.

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