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Comment La Fontaine met-il en œuvre une satire du pouvoir et de la cour à travers la cour du Lion ?

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Par   •  13 Avril 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 590 Mots (7 Pages)  •  1 156 Vues

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Comment La Fontaine met-il en œuvre une satire du pouvoir et de la cour à travers cette fable ?

Mouvement du texte :

Cette fable peut se décomposer en trois mouvements :

1. Tout d’abord, (« Sa majesté Lionne […] il les invita. », v 1 à 15)  L’invitation du roi

2. Ensuite, (« Quel Louvre ! […] Il s’en tire », v 16 à 32)  L’intervention de l’ours, du singe et du renard

3. Enfin, la suite du texte est la morale explicite de l’auteur à ces lecteurs.

Premier mouvement du texte : L’invitation du roi

• Nous pouvons constater que la fable commence par deux alexandrins qui annoncent la prise de décision du roi : « Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître / De quelles nations le Ciel l’avait fait maître. »

• La périphrase qui ouvre la fable et qui permet de désigner le roi : « Sa Majesté Lionne » (v 1) est assez élégante. Pourtant, elle laisse immédiatement place à une critique du monarque.

• Tout d’abord, il est intéressant de s’arrêter sur le CC de temps : « un jour ». Il nous indique que cette décision s’apparente à un caprice. Le désir de connaître son peuple ne l’animait pas jusqu’alors.

• En outre, il est assez vaniteux, désirant mesurer sa puissance.

• En effet, son absolutisme est visible dans le vers 2 grâce au substantif « maître » : « De quelles nations le Ciel l’avait fait maître ».

• Les vers 3 à 7 ont pour dessein de montrer le pouvoir du roi.

• Le verbe d’obligation du vers 3 : « mander », en premier lieu, révèle son autorité : « Il manda donc par députés ».

• La suite d’enjambements (v 4 à 7) et le passage de l’alexandrin à l’octosyllabe, qui installe un rythme plus rapide au sein de la fable, mettent en exergue sa toute-puissance : « Ses vassaux de toute nature, / Envoyant de tous les côtés / Une circulaire écriture, / Avec son sceau. »

• Le CC de lieu : « de tous les côtés » sous-entend que son royaume est vaste ce qui accentue sa domination.

• En outre, le rejet : « Avec son sceau » (v 7) permet d’insister sur son pouvoir.

• Il est vrai que le champ lexical de la richesse et de la grandeur, dans les vers suivants, vise à montrer le faste du règne de Louis XIV : « Cour plénière » (v 9), « fort grand festin » (v 10), « tours de Fagotin » (v 11), « magnificence » (v 12)

• La durée des festivités : « un mois durant » (v 8), le spectacle proposé : « tours de Fagotin » et l’abondance de la nourriture servie, rendue visible par l’hyperbole : « un fort grand festin » révèlent le caractère excessif, l’absence de mesure du roi Soleil qui désire impressionner ses sujets.

• Les vers 12-13 voient l’intervention du fabuliste : « Par ce trait de magnificence / Le Prince à ses sujets étalait sa puissance ». Il est important de noter que le vers 13, après une série d’octosyllabe, est un alexandrin qui a pour objectif, grâce à la longueur du vers, d’accentuer la puissance de Louis XIV. Mais ce vers est également présent pour dénoncer ce goût de la fête.

• C’est ce que suggère la rime entre « magnificence » et « puissance ».

• Le vers 14 indique, grâce au nom propre « Louvre », que le roi les reçoit dans son palais : « En son Louvre il les invita ».

• La répétition du nom propre, précédé du déterminant exclamatif : « quel » au vers 15 et suivi du point d’exclamation : « Quel Louvre ! » pourrait traduire l’admiration de La Fontaine pour la résidence du roi.

• Néanmoins, la comparaison : « un vrai charnier », qui assimile la demeure royale à un lieu rempli d’ossements, nous révèle l’ironie du fabuliste.

• Nous pouvons comprendre, ici, que l’auteur dénonce la politique meurtrière de Louis XIV.

Deuxième mouvement : L’intervention des animaux

• Le premier courtisan à intervenir dans la fable est l’ours : « l’Ours boucha sa narine » (v 16)

• Même si son geste, plutôt délicat, est assez surprenant pour un animal qui ne l’est pas habituellement, il ne va être apprécié du roi comme le montre le verbe de sentiment : « déplaire » (v 18) : « Sa grimace déplut. »

• En effet, le substantif : « grimace » révèle que le monarque comprend ce mouvement pour se protéger des odeurs comme une moquerie.

• L’adjectif « irrité » (v 18) traduit, effectivement, la susceptibilité du lion qui condamne l’Ours.

• L’euphémisme : « L’envoya chez Pluton faire le dégoûté » (v 19) rend compte de la cruauté du roi qui décide de l’exécution d’un de

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