Camus La Peste Tarrou
Dissertation : Camus La Peste Tarrou. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aitak • 16 Juin 2019 • Dissertation • 808 Mots (4 Pages) • 957 Vues
Qu'est-ce que Tarrou a appris lors de ses expériences ?
Albert Camus écrit La Peste en 1947, juste après la Seconde Guerre mondiale. Dans ce roman, la ville d'Oran, située en Algérie est frappée par une épidémie de peste dans les années 40. L'existentialiste, Albert Camus, crée ainsi une situation expérimentale qui permet d'étudier ce que devient l'homme confronté à une situation de crise.
D'abord, selon Tarrou, tous les hommes sont des pestiférés, car tous portent en eux la tentation du mal. En effet, il affirme que nous portons tous le bacille de la peste en nous. Dès lors, il distingue entre les «grands pestiférés» : ceux en «robe rouge» : les magistrats et tous ceux qui représentent une société qui a élevé le meurtre au rang de principe légal, et les «petits pestiférés» : tous ceux qui ne veulent pas savoir ; ceux qui, par commodité, ferment les yeux et qui deviennent les complices du mal.
Tarrou aboutit à cette conclusion après avoir assisté au plaidoyer de son père. Cette expérience engendre chez Tarrou la volonté d'agir. Voilà pourquoi, il s'engage dans des groupes révolutionnaires qui combattent cette société meurtrière, mais il doit se rendre compte que pour la combattre, ils seront eux aussi amenés à commettre des meurtres, au nom de la «bonne cause». Se sentant complice des violences commises, Tarrou en arrive à refuser toute raison qui justifie la mort d'un homme et n'accepte aucune exception. Son expérience lui inspire la honte: «Cela fait longtemps que j'ai honte, honte à mourir d'avoir été, fût-ce de loin, fût-ce dans la bonne volonté, un meurtrier à mon tour». Lui-même c'est donc rendu coupable et depuis, il a perdu la paix intérieure qu'il n'a jamais retrouvée et qu'il cherche si désespérément. En somme, il comprend qu'il ne peut plus agir activement sur le monde et que ce seront «les autres qui feront l'histoire».
Soulignons que Tarrou souffre déjà de la peste avant de venir à Oran et de vivre l'épidémie, car pour lui cette épidémie n'est que la forme visible d'un mal, en fait, universel que chacun porte en soi. C’est précisément l'expérience concrète du mal qui a incité Tarrou à conclure à l'omniprésence du mal. Il décide donc de se ranger, en toutes circonstances, du côté des victimes et de manifester ainsi sa révolte contre les fléaux. «J'essaie d'être un meurtrier innocent.» affirme-t-il.
En plus, Tarrou s'oblige d'employer un langage clair, car il a «compris que tout le malheur des hommes venait de ce qu'ils ne tenaient pas un langage clair.». Ensuite, Tarrou ne veut pas être un «meurtrier raisonnable», donc quelqu'un qui se trouve des justifications intellectuelles, une légitimation au meurtre.
Mais, la peste lui offre une situation exceptionnelle pour mener à bien sa recherche de la perfection: la sainteté sans Dieu. Mais, le terme «sainteté» ne doit pas être pris dans l'optique chrétienne puisque Tarrou n'accepte pas l'existence de Dieu. Restent les notions de «perfection», de «patience» et de «vertu» attachées au mot. Il recherche la perfection et incarne une fidélité absolue à son idéal. Le saint travaille pour le bien et fait tout pour éviter le mal. Notons que le mal, selon Tarrou, est représenté par tout ce qui «de près ou de loin, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, fait mourir ou justifie qu'on fasse mourir».
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