Cahier d'un retour au pays natal, incipit, Aimé Césaire
Commentaire de texte : Cahier d'un retour au pays natal, incipit, Aimé Césaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tristan Reichen • 23 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 1 022 Mots (5 Pages) • 3 059 Vues
Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire
D'origine martiniquaise, Aimé Césaire, né en 1913, prend rapidement conscience du désastre économique et culturel qu'engendre le colonialisme français sur son île natale. Dans Cahier d'un retour au pays natal, un long poème en prose publié en 1947, il apostrophe violemment ses compatriotes et les appelle à ouvrir les yeux sur l'état de leur île et à se détacher de cette « francité » qu'il dénonce : c'est le courant de la Négritude dont il est le chef de file. Nous nous demanderons comment Aimé Césaire dénonce le colonialisme et fait part de sa vision pour améliorer la vie des noirs en Martinique. Nous y répondrons en deux parties en analysant d'abord le constat catastrophique que dresse violemment le poète puis nous analyserons son appel à la prise de conscience et son message d'espoir.
Tout d'abord, nous pouvons constater que l'auteur cherche à choquer le lecteur, il dépeint les Antilles comme une nature en putréfaction. En effet, il a recours au champ lexical de la maladie avec « vénération » (v.8), « force putréfiante » (v.7-8), « petite vérole » (v.10), « eschare » (v.12), « blessure » (v.12) et « pustules tièdes » (v.16). Il utilise parfois des allitérations en « S » pour mettre en valeur ce vocabulaire comme au vers 11 avec « trompeuse désolée eschare sur la blessure des eaux » L'île est comparée à un corps malade et le participe présent « pourrissant » (v.15) induit l'idée d'une région laissée pour morte, délaissée par les colonialistes.
De plus, les oxymores « soleils vénériens » (v.8) et « fleurs de sang » (v.13) soulignent la volonté du poète de casser l'image d'île paradisiaque. Il combine des éléments naturels associés dans l'imaginaire collectif à la beauté à la maladie et à la mort. Les Antilles sont selon Aimé Césaire un paradis perdu au charme désormais trompeur qui cache un archipel gangrené par le colonialisme, qui a perdu sa culture et son aspect idyllique.
De fait, il montre ici clairement du doigt les coupables : la République Française et tous les petits natifs qui la servent. Sa colère à leur égard se traduit par la violence des « va-t'en » répétés à trois reprises dans les deux premiers vers. De même, il utilise insultes et termes péjoratifs pour les rabaisser tels que « larbins de l'ordre » (v.1). Mais la majorité de ces injures ont une connotation animale comme 'gueule de flic » (v.1) et « gueule de vache » (v.1) ou même des références à des insectes tels que « hannetons de l’espérance (v.2) ou encore « punaise de moinillon » (v.2). En animalisant ses « ennemis » le poète les réduit à des moins que rien et les humilie pour mieux les faire réagir. Il en est de même lorsqu'il affiche son mépris face aux immeubles prisés des occidentaux avec « à hauteur inverse du 20e étage des maisons les plus insolentes » (v.7). Il critique le savoir-faire occidental en le faisant passer pour un goût superficiel. Il cherche ici à vexer les français de la métropole pour mieux montrer son désaccord
De plus, il dédie toue la seconde strophe du poème aux maux apportés par les colonialistes et qui défigurent l'île. Ils ont apporté « la faim » (.9), la
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