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Baudelaire, l'Albatros

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Par   •  3 Décembre 2019  •  Discours  •  754 Mots (4 Pages)  •  958 Vues

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L'Albatros

Baudelaire est un poète français né le 18 mars 1821 à Paris et mort le 9 septembre 1867. L'Albatros est un poème issu du recueil Les Fleurs du Mal. Le thème du poète maudit exilé prend une nouvelle dimension car la poésie devient un refuge qui marginalise le poète. Le poème est composé de 4 strophes écrites en alexandrins. La première strophe est une présentation, ensuite la 2e et la 3e strophes constituent le récit. Enfin, la strophe 4 a une valeur symbolique

Le thème du poème est une scène de vie en mer où l'albatros vient à la rencontre des hommes.
La problématique est « Quelle image du poète donne Baudelaire ?

I – Le voyage de l'Albatros

II – La dimension symbolique du poème

  1. Nous allons nous intéresser d'abord au récit du destin de l'albatros. Baudelaire va en faire un récit édifiant. La vie des marins confinés dans un navire s'oppose à celle des oiseaux lié à l'immensité comme le suggère la périphrase « vastes oiseaux des mers » au vers 2. « Indolents compagnons » désigne une fausse relation de confiance et les oiseaux sont facilement capturés par les marins. La métaphore des « gouffres amers » indique que cette rencontre va provoquer leur perdition, comme si les oiseaux se dirigeaient inconscients vers un destin douloureux et pénibles, subissant la méchanceté des hommes. Les allitérations en « l » du premier quatrain expriment un effet de glissement, tandis que la rugosité des « r » du vers 4 évoque la promesse d'un destin difficile et tragique. Toute une thématique évoquant la déchéance de l'oiseau se met en place. Le lexique nous permet d'observer une métamorphose chez l'oiseau, tout dans le poème suggère la dégradation de son statut. Le style élevé pour le désigner se mêle à un champ lexical de la maladresse, du ridicule, la majesté se transforme en maladresse. La comparaison du vers 8 où ces ailes se durcissent, se pétrifient en avirons fait mettre en évidence la chute de l'oiseau qui perd de sa légèreté aérienne. « Le voyageur ailé » comme le désigne la périphrase va subir une véritable humiliation de la part des marins. Le 3e quatrain constitue une aggravation du précédent. L'aspect majestueux de l'oiseau s'exprime désormais au passé, les adjectifs élogieux laissent place à un présent où domine des qualificatifs dépréciatifs. La maladresse de l'oiseau est assimilé à un handicap. Le style indirect libre rend l'évocation plus frappante et accentue la dérision à l'égard de l'Albatros. Les vers 11 et 12 évoquent l'acharnement dont il est victime. L'albatros revient au réel et subit la loi du nombre, les marins s'y mettent à plusieurs avec un malin plaisir, leur unique réaction consiste à mimer sa maladresse. L'espace progressivement se resserre autour de l'albatros qui est pris au piège. Le récit dépasse son cadre anecdotique pour donner au poème une dimension allégorique. Malgré son aspect didactique à la manière d'un apologue, Baudelaire parvint à créer un malaise réel
  2. Dans le final, Baudelaire donne à son récit un caractère symbolique et clair. L'oiseau devient le poète, au vers 16 quand Baudelaire parle du poète, il continue à parler de l'oiseau « ses ailes de géant », les 2 ne font qu'un. Le présent de vérité générale « Le poète est semblable » donne un caractère exemplaire à la conclusion de ce poème. Au vers 14, il semble observer de loin leurs agitations « Il hante », d'autant que son rire témoigne d'une attitude de défi. Le poète fait face, rien ne peut l'atteindre. Est-ce un dandy impassible et conscient que seul « le plaisir de déplaire » peut-être une réponse adapté à l'hostilité de sa quête du beau. L'azur permet d'échapper à la pesanteur d'un univers qui le tire vers le bas. Les hommes agacés par l'insolence de l'albatros-poète ne se gênent pas pour le lui faire sentir et le « hue ». Le constat affirmatif et froid des 2 derniers vers indique que cette marginalisation l'indiffère, est envisagée avec une certaine lucidité.

En conclusion, il semble que ce poème d'une simplicité faussement naïve cristallise toutes les agitations des poètes futurs. En effet à partir de Baudelaire, la poésie n'aura plus de prétention universelle et deviendra l'expression singulière que chaque auteur fait de la langue. Désormais vivre l'aventure de la poésie, c'est faire un choix de vie différent, c'est une manière d'être et de vivre pour la poésie. De tout cela il était parfaitement conscient, d'autant qu'il existe pour notre poète un plaisir supérieur au plaisir de plaire ; celui de déplaire

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