Baudelaire - Un hémisphère dans une chevelure
Commentaire de texte : Baudelaire - Un hémisphère dans une chevelure. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CLMNT • 15 Novembre 2017 • Commentaire de texte • 1 193 Mots (5 Pages) • 3 193 Vues
Charles Baudelaire poète du XIXe siècle, auteur du poème en prose “Un hémisphère dans une chevelure” écrit en 1869 extrait du recueil de poèmes en prose “Le Spleen de Paris”, qui est un remaniement de son poème versifié provenant des Fleurs du Mals écrit en 1961 : “La Chevelure”. Dans ce poème lyrique Baudelaire exprime son ressenti à l'égard de la chevelure de son amante. Nous allons nous demander ce qui fait de cette oeuvre un poème. On abordera dans un premier temps les différentes caracteristique qui en font un poème en prose, puis dans un second temps nous étudierons la célébration sensuelle de la femme, et enfin nous verrons le voyage immobile créé par le poète.
Tout d'abord nous pouvons constater que ce poème ne présente aucune rimes ni de vers. Celui-ci est complètement composé de 7 paragraphes de tailles équivalentes, nous remarquons une forme cyclique dans ce poème, en effet le premier et le dernier paragraphe commencent tout deux par “Laisse-moi”, cela crée une certaine boucle où les sentiments du poète ne s'évaporeront jamais. Nous remarquons une certaine musicalité par de multiples allitérations. Effectivement, une allitération en “l” est omniprésente dans le poème de Baudelaire “Laisse moi, longtemps, l'odeur, l'eau, plonger, l'espace, voilures, chevelure, longues, l'huile” (l. 1, 2, 9, 7, 14, 20), cette insistance sur cette lettre donne au poème une ambiance maritime comme si le “l” était en réalité le mouvement des vagues. Egalement, nous trouvons des allitérations en “s”, “sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur” (l.14,15) et en “f”, “l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine” (l.10,11), qui nous font penser aux bruits des vagues s'échouant sur la plage, cela donne une atmosphère au-delà de la mer, relaxante, calme et reposante. Le rythme est également chantant par ses énumérations nombreuses, « tout ce que je vois ! Tout ce que je sens ! Tout ce que j’entends ! » (v.5) ; « où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles, et par la peau humaine. » (v.10, 11). Nous pouvons remarquer que la présence des répétitions et des anaphores rythment le texte : « Laisse-moi » (v.1 et 24), « longtemps, longtemps » (v.1), « tes cheveux » (v. 1, 6, 8). Nous allons desormais démontrer que le poète a créé une célébration sensuelle de la femme dans son poème.
Ensuite, le poème est destiné à une femme, son amante, qui n'est décrit que par une métonymie, nous ne connaissons que le portrait de sa chevelure. En effet le poème a été écrit par l'emploi de “je”, le poète s'exprime directement à son amante “avec ma main” (l.3), “je respire” (l.18), notons également l'emploi de l'impératif et du prénom d'énonciation qui montré également la destination précise du poème “laisse moi respirer” (l.1), “laisse moi mordre” (l.23), “tes cheveux contiennent tout un rêve” (l7). Baudelaire exprime son amour à travers la métonymie de son amante, à travers les 5 sens nous découvront la chevelure de sa bien-aimée. En effet, le premier sens évoqué est l'odorat “laisse moi respirer longtemps, l'odeur de tes cheveux” (l.1), ce n'est pourtant pas le premier sens qui s'éveil lorsque l'ont est confrontés à une chevelure ou tout autre chose, mais c'est bel et bien le sens qui l'a le plus marqué, son odeur est comparable à une source de souvenir, (l.3) à l'odeur du tabac, de l'opium et du sucre (l.17). Le second sens évoqué est le touché, où ce besoin semble vital comme le sous-entend la comparaison de toucher la chevelure de son amante à “un homme altéré dans l'eau d'une source” (l.2), ce sens semble également éveiller le premier car “les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant” (l.2,3). L'énumération “Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! Tout ce que je sens ! Tout ce que j'entends dans tes cheveux !” semble retrasser physiquement la rencontre des deux personnages car le premier sens mis en éveil est la vue, le second et l'odorat, le troisieme est l'ouïe, le quatrieme est le toucher et enfin le gout arrive en dernier. L'ouïe est représenté par “un port fourmillant de chants mélancoliques” (l.11) et par “le roulis impercetible du port” (l. 17), son amante semble avoir une chevelure longue et imposante comme est grand et bruyant un port. La vue quant à elle est représentée par “l'infini de l'azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco” (l.19-21), nous conforte l'image de la femme aux cheveux longs et épais mais également que l'odorat est le sens qui a le plus marqué l'amour de Baudelaire, en effet les rivages de l'infini azur tropical lui permettent de s'enivrer de diverses odeurs délicieuses. Le poète finit avec le goût “laisse moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires” qui montre la curiosité de l'amoureux, il ne semble pas avoir développé ce sens mais en est très curieux.
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