Apollinaire révolutionne-t-il vraiment la poésie à l'aide de son recueil ?

C’est lors d’une transition entre le XIXème et le XXème siècle que l’entrée dans un monde nouveau en poésie se fait. Un monde dominé par les progrès techniques. Guillaume Apollinaire, célèbre poète français (1880-1918) connaît un grand succès à la suite de la publication de son recueil Alcools qui a marqué le début de la modernité poétique tout en liant les traditions des siècles passés. Ce recueil est composé de 42 poèmes écrits depuis 1998, à des époques différentes,qui portent des thèmes de la vie quotidienne, de l'amour, de la description de la ville. Apollinaire révolutionne-t-il vraiment la poésie à l'aide de son recueil Alcools ? Dans un premier temps, nous étudierons comment la poésie nous paraît révolutionnaire dans son recueil, puis nous verrons comment celle-ci n'offre pas une rupture totale avec le passé, enfin comment une écriture nouvelle se nourrit du passé.

Tout d’abord nous pouvons qualifier Apollinaire comme un homme et un poète moderne. Le cubisme à fortement influencé l’écriture de son recueil Alcools.Le cubisme n’est pas seulement une esthétique délibérément choisie par Apollinaire il ne l’illustre pas dans sa poésie, celle-ci est plutôt liée à une vision fragmentée du monde et à ses incontournables instabilités et déchirures sentimentales. Dans le premier poème Zone on observe différentes recherches de perspective, comme un ajustement d’optique dans les différentes parties du monde évoquées: on va de manière verticale (Tour Eiffel) et de manière horizontale. Un parallèle s’effectue entre la peinture et Alcools, il y à même une déformation des objets et la même importance des couleurs et des contrastes. Apollinaire aime l’irrationnel, il veut devenir peintre des mots, il réunit la poésie et la peinture. C’est donc une conception résolument moderne de la poésie. Apollinaire, fait l’éloge de la « rue industrielle » et « Zone » commence par l’évocation de la Tour Eiffel.Dès Zone on peut observer comment la ville de Paris se métamorphose par des innovations technologiques et un nouvel essor de la communication, que ce soit la presse ou la publicité. l’enthousiasme pour cette nouveauté se traduit par la vitesse, les plans sur la foule et une retranscription de l’activité des travailleurs.paris transformé par la révolution industrielle, avec son « troupeau de ponts », guidé par une « bergère ô Tour Eiffel », qui est aussi notre bergère pour nous conduire dans le monde nouveau. Une ville avec des « automobiles », des autobus mugissants. Apollinaire se réfère à la modernité du monde qui l’entoure. Ainsi, l’avènement de l’électricité apparaît comme un grand bouleversement, en témoigne ce vers de « Fiançailles »: « « Et les roses de l’électricité s’ouvrent encore dans le jardin de ma mémoire ». Le signe le plus revendiqué par Apollinaire est l'absence de toute ponctuation qui nous invite à examiner avec attention les propriétés rythmiques, mélodiques et structurelles. Le recueil est dénué de toute forme de ponctuation, cette absence de ponctuation marque clairement l’affranchissement du poète avec les codes classiques. Ainsi il propose aux lecteurs une variation de sens à son texte comme le montre un de ses poèmes “Les colchiques” dans lequel il cherche à provoquer différents sens. Le premier poème du recueil s’ouvre sur le constat d’une lassitude, “À la fin tu es là de ce monde ancien,(...) tu en à assez de vivre dans l’antiquité grecque ou romaine” Apollinaire insiste à plusieurs reprises sur l’affirmation bien connue selon laquelle le monde tel qu’il est serait devenu vieux, poussiéreux et étouffant “c’était et je voudrais ne pas m’en souvenir, c’était au déclin de la beauté” Le temps où vit Apollinaire est à ses yeux une époque charnière, celle d’un monde en voie d’extinction. Je vivais à l'époque où finissaient les rois Tour à tour ils mouraient silencieux et tristes (vendémiaire). C'est à ce constat d’un monde usé, déclinant, qui justifie toutes les révolutions, c’est cette lassitude et cette description, déclinées sous différentes formes, qu'il veut expliquer et justifier la pulsion révolutionnaire, détruire pour renouveler, cette soif ardente de renouveau passe d'abord par une phase de destruction.

La modernité, c’est-à-dire ce qui pourrait rompre avec une certaine tradition, se manifeste mais elle conserve un certain nombre d’éléments de l'écriture poétique traditionnel, le thème de l'automne et du déclin de la nature est un thème classique d’apollinaire comme nous le montre l’un de ses poèmes Automne malade du cycle annie. Dans ce poème Apollinaire décrit un automne qui fait place à l’hiver et il y partage ses émotions en traitant donc un thème traditionnel de la poésie. La souffrance amoureuse à depuis longtemps été un thème récurrent dans la poésie, entre autres au XIXème siècle, les poètes ont su marquer un intérêt particulier pour ce thème à travers le lyrisme. Alcools aborde la souffrance amoureuse avec une certaine douceur, les poèmes de ce thème apparaissent doux à la lecture, accentués de délicatesse. Apollinaire transporte à travers ses poèmes. Cette souffrance amoureuse parcourt entièrement le recueil et Apollinaire l’aborde de différentes

...