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Anthologie poésie lyrique et engagée

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Par   •  29 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  2 756 Mots (12 Pages)  •  406 Vues

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La poésie

        Le mot poésie vient du verbe grec "poiein", qui signifie "produire", "créer". Les poètes se dotent d'un pouvoir d'invention et de création verbale en exploitant toutes les ressources du langage. La poésie est un travail sur les mots, un art du langage qui explore toutes ses ressources et vise à exprimer ou sous entendre quelque chose en jouant du son, du rythme et de la musique. À l'origine, la poésie était accompagnée d'une lyre, d'où est né le concept poésie lyrique. Chaque auteur présente une part de lui-même dans son œuvre, partageant ses sentiments et ses émotions.

        Certes, la poésie est souvent l'expression d'un « je » intérieur. Mais elle est également en lien avec le monde, comme pour la poésie engagée par exemple. La poésie est un moyen par lequel les poètes expriment leurs sentiments, en particulier à travers le registre lyrique. Elle lui permet d'exprimer l'authenticité de ses émotions, de ses sensibilités, de son intimité. Ainsi, le lyrisme est le ton dominant de la poésie et se retrouve partout, du Moyen Age où les troubadours chantaient l'amour, jusqu'au XXème siècle avec des poètes tels qu'Aragon ou Eluard.

        La poésie engagée invite le lecteur à réfléchir et à prendre parti dans la cause défendue par celle-ci. Elle soutient en général une cause politique, culturelle, morale, sociale ou même religieuse. Toute poésie a besoin de l’engagement de l'auteur dans la conquête d'un langage propre à chaque poète, elle est donc vraiment considérée comme une poésie engagée quand il donne son avis à travers son texte sur un sujet qu’il pense important. La poésie engagée d’intérêt social et de conscience est aussi la poésie politiquement engagée dénonçant les guerres, les crimes au nom de la religion et leur atrocités.

        La poésie lyrique est centrée sur le "moi", chante le malheur, le bonheur, les doutes et les craintes de l'auteur. Elle permet à l'auteur de faire part des émotions intenses, des sentiments, de l'affectivité qui caractérisent l'être humain. Anna de Noailles, dans J'écris, dit ainsi "J'ai dit ce que j'ai vu et ce que j'ai senti". En utilisant « je », le poète se place au centre. A travers ce "je" auquel chacun peut s'identifier, il incarne la condition humaine à travers des expressions émotionnelles, le plus souvent dans la douleur.

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La Rose et le Réséda de Louis Argon

        Le texte que nous allons étudier est un poème de Louis Aragon (1897-1982), écrivain surréaliste connu pour son engagement idéologique au Parti communiste. Le recueil "La Diane française", dans lequel figure un extrait d'un poème "La Rose et le Réséda" (publié en 1943), rassemble des poèmes du temps de la guerre ou de la libération. Il contient des poèmes spéciaux tels que "Rose et Réséda" initialement publiés dans la clandestinité.

        Il y a deux vers qui reviennent, comme un refrain, « Celui qui croyait au ciel / Celui qui n’y croyait pas ». Il y a aussi l'histoire d'une "belle" qu'il faut libérer, une "prisonnière" en haut d’une tour car il faut une échelle pour l'atteindre. Bref, on dirait une histoire pour enfants…

        En ce qui concerne les deux fleurs; la "rose" est le rouge, symbolisant les communistes anticléricaux, qui ne croient pas au paradis, c'est-à-dire ceux qui ne croient pas en Dieu. En revanche, le "réséda" est la couleur blanche qui représente les nobles ou ceux qui croient en Dieu dans le catholicisme.

        Publié dans le journal "le Mot d'ordre" pendant l'occupation, le poème s'inspire de l'évolution des événements de l'été 1941 : attentats contre les occupants, exécutions sommaires...

        Il a fait l'objet de nombreuses réimpressions anonymes pendant la guerre. Nul doute que son succès est dû à la puissance des émotions qu'il exprime...

        Poème de circonstance à l'origine, (à l'époque le Parti Communiste pratique la politique de "la main tendue") ce texte, au-delà des circonstances précises de sa composition vaut par la beauté de l'idéal d'unité qu'il illustre.

        A l'heure où les Français sont plus divisés que jamais, ce poème me touche par son exemplaire affirmation de l'unité nationale. Jusque-là, le poète était dans l'avant-garde littéraire, où Aragon trouvait la source d'une tradition nationale, à la fois médiévale et populaire.

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Poésie engagée

Je n’ai plus que les os

        Nous allons étudier un sonnet de Pierre de Ronsard intitulé « je n’ai plus que les os… », tiré de « Derniers vers » qui 1585. Il a été écrit à la fin de sa vie, évoquant la véritable façon dont il est mort. Le poète se décrit comme vieux et fragile. Contrairement à d'autres poèmes qui ont un thème dominant dans le carpe diem, il n’est plus question d’inviter sa belle à profiter du présent. Le sonnet se termine sur la douceur de l'amitié et la certitude de la survie de l'âme après la mort qui permettra aux amis de reformer leur communauté.

        Bordelais né en 1524, Pierre De Ronsard se destinait à une carrière militaire, carrière vite oubliée étant donné des problèmes de surdité de celui-ci. Il devient alors une sorte de moine et écrit ses premiers livres en 1550 qui connurent un succès immédiat. Avec l’aide entre autres, de Joachim Du Bellay, il fondera la Pléiade. « Je n’ai plus que les os… », publié à titre posthume en 1586, c'est une véritable lamentation sur le déclin physique et moral du poète. Nous verrons comment Ronsard met en lumière sa propre mort.

        Dans ce poème autobiographique, l'auteur exprime ses réflexions sur la mort sous forme de sonnet, influencées par des idées religieuses et humanistes, apparemment contradictoires. Il a également mis en scène sa propre démission, démissionnant progressivement au milieu d’une constante pathétique et d'un chagrin omniprésent.

        Les rimes mettent en valeur les liens qui unissent Ronsard et ses amis ; cela rend plus triste la séparation : par exemple "dépouillé" et "mouillé" sont des rimes suivies qui donnent l'écho des amis suite à l'état de Ronsard. On a aussi l'exemple de "amis" et "endormis". La tristesse est exhibée, cela correspond au mouvement baroque mais en même temps pudique.

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