Albert camus - La colère de Meursault - L'Etranger
Fiche de lecture : Albert camus - La colère de Meursault - L'Etranger. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar leaa35 • 29 Mai 2016 • Fiche de lecture • 1 521 Mots (7 Pages) • 3 841 Vues
Albert Camus, La colère de Meursault « Alors, je ne sais pas pourquoi[…] haine »
Issue du recueil de « L’Étranger »,1942
Introduction : Ce texte est un extrait de l'épilogue du roman L’Étranger de Albert Camus, grand écrivain du XXème siècle, qui, avec L’Étranger en 1942, accède à la célébrité. Il met en scène Meursault, le personnage principal accablé par son quotidien, refusant de jouer le jeu du conformisme social, il vit au jour le jour. L’Étranger retrace une partie de la vie de cet employé de bureau qui tient une sorte de journal de bord dans lequel le lecteur plonge dans le quotidien de cet individu. Un jeu de circonstance l'amène à tuer un arabe.
A l'article de la mort, l'aumônier pénètre dans la cellule de Meursault, la conversation s'engage entre les deux hommes, les paroles de douceur et d'espoir mettent Meursault hors de lui; la tentative de repentir Meursault échoue et ce dernier se précipite sur l'aumônier le saisit au collet et l'insulte, c'est alors que Meursault a une terrible révélation: tout homme naît pour mourir, d'une façon ou d'une autre nous sommes tous destinés à mourir. Le passage est long, pathétique mais à la fois tragique monologue où s'opposent la croyance et la réalité, la révolte, les pensées enfouies et la nuit estivale mais aussi deux subjectivités: celle du condamné et la condition humaine. En quoi cette fin de roman tragique est un accomplissement du héros ? Nous verrons dans un premier temps le fonctionnement de cet « explicit », puis ensuite la révolte de Meursault.
Problématique : En quoi cette fin de roman tragique est un accomplissement du héros ?
I – La fin du roman/ fonctionnement de cet explicit
a) La mort et le bilan d'une vie
La fin du roman correspond donc à la dernière nuit de Meursault, condamné à mort pour le meurtre, avec préméditation (il avait, on s'en souvient, pris un pistolet avant de retourner sur la plage), d'un Arabe. Ces derniers instants sont le moment d'un bilan de la vie. Meursault, en effet, après avoir renvoyé le prêtre, repense aux événements qu'il a vécus et aux personnes qu'il a connus : « l'enterrement de sa mère » (« maman »), « Salamano », « Masson », « Marie », « Raymond qui [fut] mon copain autant que Céleste qui valait mieux que lui ». Le bilan, d'abord visiblement négatif (il critique ses amis, semble rempli de colère), s'achève de manière paradoxale sur un état d'esprit positif : « j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore ». Cette positivité personnelle se construit contre la société, c'est ce que semble indiquer la dernière phrase : « Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine. »
b) L'accomplissement de Meursault
Dans ce récit symbolique, la fin du roman correspond à la fin de la vie de Meursault, comme le début du roman correspondait avec le début de sa « vie vécue » (alors que, sa mère morte, il se retrouvait seul et responsable). Ce n'est donc pas une surprise si cette fin de vie correspond avec son plein accomplissement. En effet, nous avons assisté à tous les stades de son émancipation, puis de sa prise de conscience, et nous assistons enfin à son accomplissement : « j'ai senti que j'avais été heureux et que je l'étais encore. » C'est une prise de conscience totale, celle du passé, mais aussi celle du présent, d'autant plus forte que le moment ne semble guère être joyeux... Ce « bonheur » est donc un bonheur symbolique, mais un bonheur complet.
c) Un héros tragique
Le monologue final nous montre un héros tragique dans toute sa force. En effet, ce bonheur ressenti comme un « achèvement », un « accomplissement », qui ne peut avoir lieu que dans sa propre disparition (dans sa condamnation et dans sa mort) est le propre du tragique. C'est en cela qu'il ne faut pas lire ce roman comme un roman « réaliste » : évidemment ce n'est ni la mort ni le meurtre qui peuvent rendre heureux, mais bien l'accomplissement de soi en dehors des règles imposées par la société. C'est la libération qui rend heureux. Mais cette libération, dans le cas de Meursault, a dû passer par la mort. [La mort et le crime ne valent pas pour eux-mêmes : ils sont les symboles
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