Agrippa d'Aubigné , "Je veux peindre la france"
Fiche : Agrippa d'Aubigné , "Je veux peindre la france". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Romane Vinatier • 5 Mars 2018 • Fiche • 1 562 Mots (7 Pages) • 4 852 Vues
TEXTE 1
« Je veux peindre la France… », Théodore Agrippa d’Aubigné
INTRO
Lorsque la guerre de religion éclate en 1569, certains auteurs la dénonce, c’est le cas de Théodore Agrippa d’Aubigné, figure emblématique du mouvement humaniste, qui en fait un sujet principal de son œuvre, notamment dans Les Tragiques paru en 1616. Touché de près par ce sujet à cause de son père mort dans un combat contre les catholiques, l’auteur donne dans son recueil une vision de la situation de la France. Le texte soumis à notre étude en fait partie et s’intitule : « Je veux peindre la France… ». Ce poème en alexandrins évoque les conflits qui opposent catholiques et protestants, en mettant en lumière les dégâts qu’ils causent en utilisant le registre épique et pathétique. Pour cela, nous pouvons nous demander :
- Comment Agrippa d’Aubigné utilise-t-il la force du langage poétique pour dénoncer les guerres de religion ?
- Un poème narratif
- Une fresque épique
- Discours narratif avec : * les personnages (la mère + les deux fils) + * le présent de narration (v.10 « il méprise »,v.27 « elle veut le sauver ») + * les connecteurs temporels (v.25 « quand », v.30 « puis ») et logiques (v.11 « mais », v.24 « ainsi »)
- Tableau précis + visuel avec v.1 « je veux peindre » = Hypothypose (= regroupement des procédés qui rendent la scène vivante aux yeux du lecteur)
- 4 sens : * la vue : v. 29 « le lait », v.34 « le sang » -> couleurs qui contrastent + v.23 « voit les mutins » * le goût : v.8 « doux lait » + v.34 « je n’ai plus que du sang pour votre nourriture ! » * le toucher : v.5 « coups d’ongles, de poings, de pieds » + v.25 « pressant à son sein » * l’ouïe : v.15 « pitoyables cris » + on entend pas les enfants (comparés a des animaux) mais seulement la mère = on se met à sa place → lecture stimulante + rend le lecteur témoin de la scène
- Dimension épique avec le registre épique = idée de combat : lexique de la guerre avec v.14 « combat », v.19 « conflit », v.23 « sanglants », v.30 « ruine » + images violentes avec v.20 « ils se crèvent les yeux » + verbes d’act° avec v.3 « empoigne », v.5 « brise », v.9 « arracher », v.8 « viole »
- Gradation de la violence
- Acharnement : allitération en D avec v.8 « Fait dégâts du doux lait qui doit nourrir les deux » = idée de répétition + d’insistance -> côté redondant + préfixes qui accentuent l’idée d’acharnement avec les répétions : v.18 « redouble », v.19 « rallume » + le superlatif au v.21 « en sa douleur plus forte » + accumulation v.5 « à force de coups d’ongles, de poings, de pieds »
- Reprise anaphorique : v.15-16 « Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris, ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits » = perte de contrôle
- Impression de chaos avec le rejet v.3-4 + contre-rejet v.5-6
- Union du sang et du lait: v.31-32 « Vous avez (…) ensanglanté / le sein qui vous nourrit » -> association mise en valeur par l'enjambement + v.34 « Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture »
- Une allégorie pathétique
- Une France qui souffre
- Lien entre la France et la Mère : v.1 « je veux peindre la France une mère affligée » = personnification de la France perçue comme la mère
- Idée de la mère-France qui subit : v.1 « affligée » + v.2 « chargée » -> noté en fin de vers pour marquer, provoquer le lecteur dès le début du poème + pour montrer que dès le début, elle a un poids, une souffrance morale
- Figure maternelle qui ressort avec v.2 « entre ses bras » + v.25 « pressant à son sein d’une amour maternelle » = protection + v.4 « tétins nourriciers » + v.8 « doux lait qui doit nourrir » + v.32 « le sein qui vous nourrit » = mère nourricière
- L’idée de « champ » (v.14) métaphore : qui se répète avec d’un côté le champ fertile qui représente la mère et le champ de bataille qui représente la France -> image forte = fertilité de la mère souillée par la guerre =
Avec l’image de la mere → l’auteur veut toucher tout le monde = universalité
- La déchéance de la figure maternelle
- Allégorie au v.1 « la France, une mère affligée » = compare la France à la mère + renforce le lien entre la mère et la France -> connotation maternelle
- Gradation de la souffrance jusqu’à l’agonie / aug de la douleur tout au long du poème avec : v.1 « affligée » -> v.30 « aux derniers abois de sa proche ruine » + la reprise anaphorique avec les v.15-16 « ni les soupirs ardents, ni les pitoyables cis, […] esprits » qui amplifie le vers + donne une impression de souffrance + antithèse v.22 « mi-vivante, mi-morte » -> image morbide + allitération en V avec v.33 « vivez de venin » -> accentue la violence + donne un aspect de vivacité
- Discourt direct -> malédiction : sang = nourriture -> negation restrictive (souhaiter qqch de mal) avec v.23 « elle voit » ->constat de l’échec / funeste malheur
- Critique du poète
- Une critique de la guerre
- Revendication du poème avec le « je » dès le v.1
- Référence aux personnes bibliques avec Esaü et Jacob (jumeaux) : marque le lecteur du XVIe s (=absurdité de la guerre)
- Accusation avec le pluriel qui fait référence aux frères + déterminants (v.18 « leur »)
- Absurdité de la guerre : s’entretue avec v.20 « que d’un gauche malheur ils se crèvent les yeux »
- Le fait que les 2 bébés soient frères (de la même famille) = inspire la pitié et la révolte du lecteur. Par nature, les frères devraient s'aimer → les guerres de religion sont contre la nature.
- Prise de position
- L’auteur défend les protestants : avec Jacob -> v.13 « se défend » = il n’attaque pas + v.13 « juste colère » : justification de sa colère
- L’auteur critique les catholiques : avec Esaü -> périphrase avec v.7 « ce voleur acharné, cet Esaü malheureux » (« ce » = accusation) = caractérisat° péjorative du personnage + adj péjoratif avec v.3 « orgueilleux » + superlatif au v.3 « le plus fort » + au v.3 « empoigne » = c’est lui qui prend la décision
CONCLUSION (réponse à la problématique)
Ce poème engagé s’inscrit dans un contexte historique particulier. En prenant parti pour les protestants, l’auteur rend compte de la violence. D’Aubigné a donc eu recours à des personnages symboliques pour dénoncer l’opposition entre catholiques et protestants, dans un texte suscitant l’émotion par la violence de ses images.
TEXTE 1 : « Je veux peindre la France… » -Théodore Agrippa d’Aubigné
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