Winston, un anti-héros
Cours : Winston, un anti-héros . Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hannap • 13 Avril 2022 • Cours • 780 Mots (4 Pages) • 939 Vues
Séance 8 – Winston, un anti-héros ?
Winston Smith est le personnage principal de l’œuvre dystopique 1984 écrite par Georges Orwell et est très différent des personnages principaux et héros d'autres romans. C'est pourquoi nous pouvons nous poser la question suivante : En quoi Winston peut-il être considéré comme un anti-héros ? Je répondrai à cette question en 3 parties afin de montrer ses caractéristiques contraires à celles du héros traditionnel : la première sur sa simplicité, la seconde sur sa pensée et enfin la dernière sur ses actes.
Tout d'abord, Winston est un homme très ordinaire : 39 ans, habite à Londres et n'a pas une personnalité remarquable ou hors du commun. En effet, son nom « Winton Smith » est très commun à Londres. De plus, son physique disgracieux, dès le début, le distingue du héros ; le narrateur le décrit dans le chapitre 1 d'un « blond pâle », au « visage naturellement sanguin » et dont la peau est « irritée ». Son corps est également maigre et faible et le lecteur le réalise particulièrement lorsque Winston se regarde dans le miroir en prison. En plus de ne pas être séduisant, il est en mauvaise santé : « ulcère variqueux », « pas en forme ». Puis il n'a pas réalisé d'exploits et son travail est banal dans sa société. Donc Winston peut être décrit comme « monsieur tout le monde » et cela n'est pas ce que l'on attend d'un héros dont tout le monde serait charmé et admiratif.
Par ailleurs, il a une façon de penser contraire à celle d'un héros. Il est un « mento-criminel » et ceci le pousse à penser de manière violente. Par exemple, la fois où il écrit pendant une demi-page dans son journal : « A BAS BIG BROTHER » exprime la violence de ses pensées et, bien que Big Brother ne soit pas un homme bon, il ne devrait pas souhaiter la mort de quiconque. De même, ce n'est pas de la mento-criminalité mais dans le chapitre 8 de la première partie, une femme du Parti le surveille et qu'il veut « lui fracass[ait] le crâne à coups de pavé ». Mais ce n'est pas tout, il a aussi eu l'idée de tuer sa femme Katharine en la poussant d'une falaise. Même si toutes ces pensées n'ont jamais abouti à des actes, cela montre bien que Winston est parfois cruel. Cependant, sa réflexion change avec cette dernière phrase du livre : « il aime Big Brother ». Celle-ci est très puissante et prouve que Winston a changé mais ne le rend pas plus héroïque car il n'a pas été assez persévérant ; tandis qu'un héros se serait battu jusqu'à la fin, le Parti a finalement réussi à contrôler ses pensées, la seule chose qu'il était sûr de vraiment posséder.
Enfin, ses actes ne sont pas héroïques. Effectivement, en plus de travailler pour l’État en cachant la vérité, il n'est pas généreux. Notamment lorsque son camarade Syme lui demande des lames de rasoir et qu'il refuse prétendant qu'il n'en a plus. Mais surtout, l'acte le plus décevant que Winston ait fait, il a trahi sa bien-aimée, Julia. Alors qu'il avait promis qu'il l'aimerait et ne la trahirait pas, sa phobie des rats l'a poussé à mettre de côté son amour et sa dignité. Quand O'Brien le torture, pour échapper à la cage des rats, Winston crie « Faites ça à Julia ! » et il va même plus loin : « Faites-lui ce que vous voulez, je m'en fous. Défigurez-la, déchiquetez-la jusqu'à l'os. ». Bien que sa situation était inconfortable et que nombreux auraient réagi comme cela, ce n'est pas ce qu'aurait fait un héro. Aussi, en étant rebelle et en rejoignant la Fraternité, Winston n'a sauvé personne et lorsqu'il s'est engagé, il le savait déjà. Un héros, avant tout, lutte pour un changement positif et ce n'est pas ce qu'il a fait en sachant que le combat était perdu d'avance.
...