Un héros de roman est-il nécessairement admirable ?
Dissertation : Un héros de roman est-il nécessairement admirable ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maria_fortin • 3 Juin 2018 • Dissertation • 1 220 Mots (5 Pages) • 1 501 Vues
Maria Fortin 1ES3
Sujet : “Un héros de roman est-il nécessairement admirable ?”
“L'étoffe des héros est un tissu de mensonges” écrivait Jacques Prévert dans Choses et autres, renforçant l'idée d'une nouvelle ère dans la perception des héros au XXème siècle. En effet, pendant plusieurs siècles, le héros était considéré comme un être ayant des capacités intellectuelles, physiques et morales dignes d'admiration c'est-à-dire d'un sentiment de profond respect face à un idéal jamais atteint par les lecteurs. Cependant, au XIXème siècle, certains auteurs renversent l'idée de héros extraordinaire en commençant à peindre des personnages ayant beaucoup plus de défauts et une vie plus banale, permettant au lecteur de s'identifier petit à petit à eux. Un héros de roman est-il nécessairement admirable ? Il s'agira d'étudier, dans un premier temps, les caractéristiques du héros traditionnel pouvant épater le lecteur, puis dans un second temps, de dégager les différents intérêts de peindre un héros plus ordinaire.
Il y a quelques siècles, les héros de romans étaient forcément dotés d'une vie et d'une personnalité qui sortaient de l'ordinaire : ces-dernières faisaient du héros un « surhomme » et suscitaient l'admiration du lecteur.
Tout d'abord, les origines et les valeurs morales du personnage pouvaient contribuer à cette admiration. En effet, un héros venant de la classe populaire peut être moins admiré qu'un héros issu de la noblesse car il n'aura pas reçu la même éducation, et il n'aura également pas la même richesse. A titre illustratif, La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette (1678), respecte cette condition : mademoiselle de Chartres est décrite comme étant l'une des plus grandes héritières de France et est, évidemment, issue de la noblesse. De plus, celle-ci est très vertueuse (qualité indispensable aux yeux de la cour), basée sur l'observation de la cour et des hommes (vu péjorativement afin que mademoiselle de Chartres en soit pas naïve et se méfie d'eux).
De plus, le physique présenté comme parfait peut être source d'admiration pour le lecteur. En effet, que ce soit au XVIIème siècle comme au XXIème siècle, le physique a une place importante au sein de la société. Au XVIIème, les auteurs différenciaient principalement les nobles des paysans par le physique : les nobles étaient décrits comme gracieux, séduisants, élégants et soignés tandis que les personnages de classe populaire étaient présentés comme méprisables et boueux. Toujours dans La Princesse de Clèves, la beauté de mademoiselle de Chartres est le stéréotype de la beauté de l'époque : blonde, teint pâle, traits réguliers. Sa beauté est perçue comme supérieure à celle des autres grâce à des superlatifs « grande beauté » et à des hyperboles.
Enfin, les personnages héroïques peuvent être perçus comme des modèles (mademoiselle de Chartres) ou comme des anti-modèles grâce à leur triomphe dans le mal. En effet, ces anti-héros ont eux aussi des capacités intellectuelles extraordinaires mais ils les utilisent à mauvais escient. A titre illustratif, Les Liaisons Dangeureuses de Choderlos de Laclos (1782) explicite cette idée. Madame de Merteuil cherche à manipuler son entourage pour prendre le pouvoir et contrôler la cour. En effet, elle fait semblant d'être vertueuse pour être bien vu alors qu'en réalité c'est une libertine sexuelle et elle s'oppose aux valeurs morales et religieuses de l'époque. Ces héros négatifs, qui ont également des capacités hors du commun les mettent au service de valeurs moralement discutables.
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