Scene d'exposition "Lorenzacio"
Commentaire de texte : Scene d'exposition "Lorenzacio". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara Fontaine • 31 Janvier 2016 • Commentaire de texte • 3 214 Mots (13 Pages) • 1 070 Vues
Séance 2 : La scène d’exposition |
Une scène d'exposition : quelles sont les fonctions d'une scène d'exposition ? Expose toutes les données essentielles à la compréhension de l'intrigue.
3 fonctions :
- exposer les éléments essentiels à la compréhension (données spatio- temporelles)
- présenter les personnages et leurs rapports
- annoncer la suite de la pièce, appâter le lecteur/ le spectateur
- Quels renseignements cette scène d’exposition nous apporte-t-elle ?
- sur le personnage principal ?
- Lorenzo : 3 répliques : apparaît au début de la scène puis disparaît jusqu’à la scène 4
En même temps, seule longue réplique = tirade de la scène : importance signalée du personnage
Contraste, deux facettes, dualité du personnage :
- Un personnage libertin, débauché et cruel : il est celui qui a organisé la rencontre, par l’entremise de la mère : « si elle ne vient pas, dites que je suis un sot, et que la vieille mère est une honnête femme » (l.6-7) : cf voca de la débauche : un entremetteur
Il a une véritable méthode pour pervertir les jeunes filles, qu’il explique dans sa tirade : il explique cela comme une recette de cuisine (succession des verbes à l’infinitif des lignes 12 à 18 : « voir », « étudier », « ensemencer »...) : il explique ainsi ici comment il faut s’y prendre pour dépraver une jeune fille. Sa méthode est vicieuse et sournoise : il se fait passer pour un ami ou un père pour mieux tromper la jeune fille : « infiltrer paternellement le filon mystérieux du vice dans un conseil d’ami »
Il se présente en véritable « connaisseur » des jeunes filles à débaucher : « je réponds de la petite » (l.10), « deux grands yeux languissants, cela ne trompe pas » (l. 11), « connaisseur » (l. 12), « Jamais je n’ai humé dans une atmosphère enfantine plus exquise odeur de courtisanerie » (l. 28-29).
→ discours pervers, qui mêle un vocabulaire positif ( l’ami, le père...) à un vocabulaire de la perversion.
Méprise le peuple et la bourgeoisie
- c’est aussi et surtour un personnage convaincant, qui manie l’art de la parole = l’éloquence : il a su persuader la mère et la fille ; il sait aussi parler au duc et le persuader de patienter : sa longue tirade a ainsi aussi une fonction dramatique. Il présente la jeune fille comme une proie de choix : « grands yeux languissants », « trésor », « délicieuse ».
- Un véritable poète
- Utilisation de nombreuses antithèses : « débauche à la mamelle », un enfant de quinze ans la rouée à venir », « flot violent d’un fleuve magnifique sous cette couche de glace fragile » Ces antithèse opposent l’aspect innocent de la jeune fille et les plaisirs futurs qu’elle semble contenir.
- Métaphores et comparaisons : l.21 à 23 : « une jeune chatte » : sensualité, « Proprette comme une flamande », « flot violent d’un fleuve magnifique » : violence du plaisir ; « arbuste en fleurs » : jeunesse et beauté.
- Hyperboles
- Tournures exclamatives
- anaphores
- Une tirade très sensuelle : plusieurs des sens sont évoqués : la vue, l’odorat, le gout et le toucher.
- sur les autres personnages (présents et absents) ?
- Le duc :
- Un personnage vulgaire :
- Les jurons : « froid de tous les diables » (l.2), « entrailles du pape » (l. 8) : ces jurons montrent dès le début que c’est un personnage très irrespectueux.
- Langage prosaïque
- Un personnage très immature : inconscient, obéit à ses instincts et ne supporte pas la frustration ; il va à des fêtes : « le bal des Nasi » ; impulsif cf tournures exclamatives tout au long de la scène qui montrent son impatience
- un tyran :
- habitué à ce que ses désirs soient réalisés rapidement : « je m’en vais » (l. 2)
- les autres le respectent : « votre altesse » l.3, monseigneur l32, opposition tutoiement/ vouvoiement
- il a tous les pouvoirs : de vie et de morts sur Maffio, avec lequel il joue assez cyniquement le bon prince
- Méprise toutes les valeurs :
- les valeurs de la noblesse : en mentionnant plusieurs fois l’argent, il se place du coté des bourgeois.
- les valeurs religieuses : jurons essentiellement contre la religion
- les valeurs familiales : attitude très méprisante envers les femmes : il ne nomme même pas la jeune fille qu’il va enlever (utilisation du pronom « elle » l.1, l. 4-5), ce n’est qu’une chose qui se paie pour lui : « je suis volé d’un millier de ducats » (l.8-9)
→ il pervertit tout, c’est un véritable libertin ( mépris de la religion, mépris des femmes) : libertinage de mœurs ( vie débauchée, faite d’une succession de fêtes et d’orgies) et libertinage de pensée ( mépris de la religion, irrespect de dieu.). Cela est d’autant plus choquant qu’Alexandre serait le fils illégitime du pape Clément VII.
- Giomo : un personnage prosaïque (= terre à terre), pragmatique : il préconise l’action : « allons au pavillon, monseigneur. (...) nous pouvons bien taper aux carreaux » (l. 32-34). C’est un personnage plein de bon sens. Il a le sens de l’organisation : « Lorenzo conduira votre belle au palais par la petite porte » (l.51-52). Il est aussi vulgaire « ta sœur est dénichée, brave canaille » (l.56). Enfin, on voit qu’il se caractérise par sa force physique et son efficacité : « saute sur lui et le désarme » (didascalie l. 59).
C’est donc l’homme de main du duc, vulgaire à l’image de son maître.
- Maffio : seul personnage positif de la scène : il emploie un discours lyrique et noble qui contraste avec celui des autres personnages. Voca positif et plein d’affection pour désigner sa sœur : « ma sœur » l.36, « la petite » l.40, « ma pauvre sœur » l.45. Il est ainsi le premier à la nommer : « Gabrielle »/ noblesse dans la mort : dernière tirade.
Personnage vertueux, qui est assez naïf : ironie tragique : il invoque la justice du duc alors que c’est ce dernier qui pervertit sa sœur : « je me jetterai aux pieds du duc, et il vous fera pendre tous les deux » (l. 61-62).
Paradoxe car c’est un bourgeois qui est beaucoup plus noble que les nobles
➔ Giomo et Maffio : représentent la dualité de Lorenzaccio.
Dans cette scène, un véritable mélange entre sublime et grotesque.
- sur le lieu de l’action
- « un jardin », « un pavillon dans le fond » : décor bourgeois
- Florence l.60
- sur les différentes temporalités…
- « clair de lune », « il est minuit » l.4 : cadre nocturne : aspect mystérieux. Minuit : symbolique
- « bal chez les Nasi » « c’est aujourd’hui qu’il marie sa fille »
→ un soir dans un jardin, et le duc doit ensuite aller chez Nasi.
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