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Scène 2, île des esclaves, Marivaux

Dissertation : Scène 2, île des esclaves, Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2018  •  Dissertation  •  1 928 Mots (8 Pages)  •  1 395 Vues

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Marivaus nous propose ici une comédie théâtrale en un acte. Il est observateur lucide des travers sociaux de la société dénonçant la relation maître-clave dans bon nombre de ses pièces tel que dans son ouvrage L’île des esclaves, publié en 1725 pour lequel il s’est notamment inspiré de L’abbaye de Thélème dans le Garagantua de Rabelais. L’île des esclaves est une scène théâtrale comique ayant pour but de faire prendre conscience aux lecteurs et aux spectateurs la notion d’humanité et ce, via une inversion des rôles puisque les maîtres deviennent esclaves et vice versa. Dans la scène 2, seuls Arlequin et Trivelin s’expriment bien que tous les protagonistes de la pièce sont présents. Dans cet extrait, Trivelin expose les dures lois adressées aux maîtres ainsi que la genèse de l’île. Quant à Arlequin, c’est sur un ton plutôt comique qu’il prend la parole.

Nous pouvons alors nous demander si cet extrait permet de comprendre les enjeux de la pièce. Pour tenter de répondre à cette problématique, nous montrerons des un premier temps que cette scène est didactique et deuxièmement qu’elle a aussi pour vocation de l’intéresser.

  1. Cette scène est didactique
  1. Sur la genèse de île ainsi que sur son fonctionnement

Cette scène pourrait être assimilée à une scène d’exposition. En effet, la notion de lieu, de personnages mais aussi du sujet traité son évoqués. C’est à travers un discours polémique que Marivaux exprime son point de vue. Avec la tirade de Trivelin , nous apprenons que les fondateurs du fonctionnement de ‘île viennent de Grèce et ont fui le pouvoir que leurs maîtres exerçaient sur eux. Rancuniers du manque de considération que leurs anciens maîtres affichaient envers eux, ils battirent des lois dont la première fut « d’ôter la vie à tous les maîtres » ayant pou conséquence de « rendre la liberté à tous les esclaves ». En revanche, après vingt ans d’application de ces lois intransigeantes les anciens esclaves réalisent que leur châtient est trop dur et décident alors d’appliquer une « loi plus douce ». Ce nouveau système bannit toute forme de vengeance et instaure une correction quant au comportement des maîtres arrivant sur l’île, nouvelle façon de gouverner appuyée par la métaphore: « Ce n’est plu vous que nous poursuivons, c’est la barbarie de vos coeurs que nous voulons détruire ». La synecdoque « barbarie de vos coeurs » montre que leur manque d’humanité vient du plus profond d’eux-mêmes.Le fonctionnent de cette île est basé sur une inversion des rôles des le but que les maîtres devenant esclaves réalisent la cruauté dont ils ont fait preuve: « Nous vous jetons dans l’esclavage pour vous rendre sensible aux maux qu’on y éprouve  ». L’humiliation leur étant affligée a our but de sévir de miroir à l’orgueil qu’ils affichaient auparavant. Cependant, cette inversion des rôles prend fin si les esclaves sont satisfaits de leurs anciens maîtres: « Votre cours d’humanité dure trois ans, au bout desquels on vous renvoie si vos maîtres sont satisfaits de vos progrès ». Dans le cas contraire, les escales doivent rester sur l’île car ils seraient capables de réitérer leurs actes: « pour les nouveaux malheureux que vous iriez faire ailleurs ». Dans ce cas, ils peuvent être mariés à l’une des insulaires : « nous vous marions avec une de nos concitoyennes », le féminin de concitoyen nous montre que ce traitement est uniquement réservé aux hommes. Les lois régissant au sein de l’île sont comparées à des bénédictions dont la jouissance permet à l’ancien maître d’évoluer de son manque d’humanisme, comparé à une maladie: « vous êtes moins nos esclaves que nos malades ». De plus, Trivelin nous apprend que les frontières de l’île sont surveillées et que toute tentative de fuite est futile: « Ne cherchez point à vous sauver de ces lieux, vous le tenteriez sans succès ». Il est conscient que pour un maître devenir esclave, qui plus est de son ancien esclave ne sera pas chose aisée mais ils doivent faire preuve de patience car c’est le fondement de leur nouveau mode de vie. Les nouveaux maîtres jouissent à présent des mêmes droits dont jouissaient leur maître, c’est à dire d’être « libres et citoyens ». Nous apprenons aussi que cette inversion des rôles a une durée limitée: « Vous avez huit jours à vous réjouir du changement de votre état ». Passé ce délai, ils bénéficieront d’une activité comme tous les insulaires. En plus de nous apprendre l’histoire de l’île ainsi que ses lois, cette scène a aussi pour but de brosser certains traits de caractères de Trivelin et d’Arlequin.

  1. Sur les traits de caractère des personnages ainsi que leurs rôles

De plus, cette scène a aussi comme vocation de transmettre au lecteur certaines caractéristiques des personnages. En effet, Trivelin peut s’apparenter à un homme de loi, raisonnable et ne désirant que le bien de l’humanité. Il règne en maître sur l’île et c’est d’ailleurs celui qui expose les lois. Sa longue tirade les détaillant n’est d’ailleurs pas interrompue, ce qui rappelle son importance dans la pièce. La première phrase in medias res montre déjà sa dominance sur les autres insulaires: « Ne m’interrompez point »; cette injonction est cependant suivie de la arque d’affection rappelant tout de même une soumission: « mes enfants », montrant au lecteur, spectateur que bien que maître de l’île, il sait se montrer doux et aimable envers les insulaires. Aussi, Trivelin donne de nombreux ordres aux insulaires: « et vous autres, restez », qui sont parfois adressées à des personnages non définis: « qu’on les conduise ». Arlequin assume pleinement son rôle de gardien de l’île: « vous aurez soin de changer d’habit ensemble, c’est l’ordre ». Trivelin essaie de faire passer une certaine forme de religion dans son autorité dont l’application permet d’obtenir son salut: « mettez à profit leur rigueur salutaire ». Arlequin est quant à lui représenté comme un bouffon dont les interventions dédramatisent le discours politique très séreux de Trivelin. Sa façon de s ‘exprimer nous rappelle que c’est un ancien serviteur, notamment via cette intervention d’ordre familier: « et le tout gratis ». Les interventions brèves d’Arlequin nus rappelle que ce n’est pas  un personnage dont la fonction su cette île est primordiale. Aussi, nous apprenons qu’il n’est pas très rancunier et souhaite voir son ancien maître évoluer, et ce à travers la question rhétorique : « Dès que c’est our son bien, qu’y a-t-il à dire? ». Arlequin pour but de dédramatiser les paroles de Trivelin pouvant choquer le lecteur spectateur. Cependant, ses paroles viennent aussi amoindrir l’efficacité du discours politique.

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