Scène 1, acte 1, Bérénice, Racine

CORRIGE DU COMMENTAIRE LITTERAIRE

Scène 1 – Acte I Bérénice

Au théâtre, la scène d’exposition est essentielle puisqu’elle permet de savoir ce qui s’est passé avant le début de l’œuvre. Il en est de même pour Bérénice, tragédie que Racine a été écrite en 1670. En effet, nous montrerons que la première scène de cette œuvre est une scène d’exposition dans laquelle Antiochus et Arsace nous renseignent sur l’intrigue.

Dans un premier temps, ces personnages nous informent sur ce qui s’est passé en décrivant le lieu scénique. Dans un second temps, ils nous dévoilent les sentiments des personnages et leur avenir. Puis, dans un dernier temps, ils expriment les craintes qu’ils éprouvent et qui annoncent une situation de crise.

Tout d’abord, Antiochus décrit le lieu scénique qui représente un cabinet dans les vers suivants :

V3 « ce cabinet superbe et solitaire

V4 Des secrets de Titus et le dépositaire

V7 De son appartement, cette porte est prochaine

V8 Et cette autre conduit dans celui de la reine.

Ce vers montre que Bérénice deviendra bientôt l’impératrice de Rome. Cette idée est exprimée par le groupe nominal « Titus épouse ».

Arsace souligne les sentiments passés et présents d’Antiochus dans les vers suivants :

V13 : « Vous, cet Antiochus ; son amant autrefois

V11 : Vous, cet ami fidèle.

Les groupes nominaux « son amant » et « cet ami » expriment l’évolution des sentiments d’Antiochus à l’égard de Bérénice. L’amour a fait place à l’amitié. L’adjectif qualificatif « fidèle » illustre le fait que le roi de Comagène est resté très proche de la reine de Palestine puisqu’il « ose lui demander un entretien secret » au vers 10. Cependant, il se qualifie d’ « importun » au vers 9.

Cet adjectif contredit l’adjectif « fidèle » et suscite l’étonnement d’Arsace qui se transforme en inquiétude devant le silence d’Antiochus.

En effet, la surprise d’Arsace s’exprime par une série de questions suscitées par l’emploi de l’adjectif qualificatif « importun ».

C’est une scène d’exposition puisqu’elle nous renseigne sur le lieu scènique, sur les sentiments et l’attitude des personnages, qui préfigure une situation de crise. Antiochus décrit le cabinet qui se situe entre l’appartement de l’empereur et celui de la future impératrice. Ce lieu témoigne de l’intimité des deux protagonistes, intimité qui est confirmée par le roi de Comagène.

De plus, Arsace révèle les sentiments passés et présents du roi, à l’égard de l’héroïne éponyme. Enfin, Antiochus suscite la surprise puis la crainte de son confident en se qualifiant d’ « importun », en laissant les questions d’Arsace sans réponse et en réitérant sa demande d’entretien à la reine. Cette requête ne préfigure-t-elle pas l’aveu de son amour à la reine et le départ de ce dernier à cause de caractère non réciproque de ce sentiment

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