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Sables Mouvants de Jacques Prévert

Commentaire de texte : Sables Mouvants de Jacques Prévert. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Septembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 821 Mots (8 Pages)  •  1 500 Vues

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De Jacques Prévert, que diriez-vous ?

Tri collectif :

Célèbre, grand public, facile à lire/dire/comprendre, daté, dépassé, démodé, romantique, drôle, comique, social, engagé, surréaliste, égoïste, indocile, rebelle, poète, cinéaste, anticonformiste, solitaire, insoumis, compliqué, hermétique, érudit, savant, impressionnant, soumis aux modes…

        Jacques Prévert est un célèbre cinéaste et poète français. Issu d'une famille modeste, il grandit assez librement, sans trop suivre les droits chemins (il se fait renvoyer de son premier emploi car il n'arrive pas à l'heure par exemple). Doué d'une verve intarissable et d'un sens poétique particulier, il est proche du groupe surréaliste, connu pour son goût pour les rêves et son exploration de l'inconscient. Dès 22 ans il vit dans un collectif, rue du Château. " On ne mangeait pas tous les jours, mais on écoutait du jazz toutes les nuits. ", a dit quelqu'un d'informé de ce groupe. Cela laisse des traces dans certains de ses poèmes. Il se fait connaître grâce au cinéma ( collaborations avec Marcel Carné ; Jean Gabin disant à Michèle Morgan « t'as d'beaux yeux tu sais », c'est du Prévert dans Quai des brumes, Les enfants du paradis c'est de lui aussi… Il écrit de la poésie, mais sans souci d'être édité. Quand un éditeur parvient à lui faire publier un recueil de ses textes en 1945, Paroles, c'est un immense succès. Plus de deux millions d'exemplaires s'en sont vendus jusqu'à aujourd'hui. Jacques Prévert est donc ce qu'il est convenu d'appeler un poète populaire, en donnant à l'adjectif le sens de : « qui plait à un grand nombre ». Avec « sables mouvants », nous allons chercher à étudier un poème lyrique de Prévert, tout entier occupé à exprimer le sentiment amoureux. Comment l'amour s'exprime-t-il dans ce poème ? Notre étude se fera de façon assez linéaire : nous montrerons d'abord que ce poème commence comme une « marine » (tableau dont le sujet principal est la mer), puis que des figures complémentaires d'amants font irruption dans ce paysage de bord de mer, enfin que le poème culmine dans une image dernière « surréaliste », où la nature sert surtout à idéaliser l'aimée.

Sables mouvants

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Et toi

Comme une algue doucement caressée par le vent

Dans les sables du lit tu remues en rêvant

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Mais dans tes yeux entrouverts

Deux petites vagues sont restées

Démons et merveilles

Vents et marées

Deux petites vagues pour me noyer.

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Et toi

Comme une algue caressée par le vent

Dans les sables du lit tu remues en rêvant

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Mais dans tes yeux entrouverts

Deux petites vagues sont restées

Démons et merveilles

Vents et marées

Deux petites vagues pour me noyer.

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Et toi

Comme une algue caressée par le vent

Dans les sables du lit tu remues en rêvant

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Mais dans tes yeux entrouverts

Deux petites vagues sont restées

Démons et merveilles

Vents et marées

Deux petites vagues pour me noyer.

        A la première lecture on crée un paysage de bord de mer au début du poème.

        Le titre pourtant ne dessinait pas cet horizon d'attente : « Sables mouvants » renvoient à un paysage plus tropical peut-être, avec ces fameux sables que beaucoup de films d'aventures ont popularisé, qui engloutissent les êtres vivants sans espoir de retour.

        Mais dès le début du poème, un refrain nous saisit, qui dessine bien un paysage de bord de mer, à travers deux phrases nominales courtes formant les vers de 5 (dé/mons / et / mer/ veill(es)) et 4 (vents et marées) syllabes. Le premier vers est très général, mystérieux, formant une antithèse entre les « démons » et les « merveilles », le second évoque clairement la mer ou l'océan, avec ses phénomènes de « vents et marées », c'est-à-dire saisi dans les mouvements qui l'animent. Ces deux vers forment comme un refrain au poème puisqu'ils se répètent dans les vers 7 et 8 puis 12 et 13. Un certain mouvement anime ainsi le texte poétique, à l'image des marées et du vent. Ce refrain est suivi deux fois du même vers, une fois d'un vers différent.

         Le troisième vers est « Au loin la mer s'est retirée ». Il mérite toute notre attention. Avec « mer », l'impression de paysage de bord de mer est renforcée. De plus ce vers est formé d'une phrase au rythme original (non pas sujet verbe complément, comme d'ordinaire en français, mais avec un rejet du sujet et du verbe derrière les compléments de temps et de lieu du début), et le sens même des mots employés précise l'esquisse : le paysage serait contemplé, à marée basse, puisqu'on y évoque la « mer qui s'est déjà retirée ». On imagine devant l'observateur encore non nommé du phénomène,  implicitement suggéré puisque situé par rapport au complément de lieu « au loin », une étendue de sable humide, récemment découvert par la mer. Les « sables mouvants » du titre ? Il semblerait que la mer, l'océan, plus précisément la mer dans son perpétuel mouvement, soit le sujet d'admiration du poète observateur. Arrivé au troisième vers, il semble que « démons et merveilles, // Vents et marées » se réfère à elle.

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