Séance 5: Le Mal

Séance 5 – Le Mal

I) Un tableau épique qui dénonce la guerre

1. L'ampleur du conflit

• Dénonce la guerre

• Le temps semble illimité : « tandis que » (V.1), « tout le jour » (V.2) → Durée

+ les 2 premiers vers sont ensembles, ils ne sont pas coupés → pas d'arrêt

+ « infini du ciel bleu » (V.2) = espace illimité

• Grand nombre de soldats : « en masse » (V.4), « cent milliers d'hommes » (V.6) + emploi inhabituel de « milliers » = insistance

• Vers déconstruit : V.1et 2 et V.5 et 6 = ils ne veulent pas vraiment dire quelque chose

2. L'horreur du conflit

• Déshumanise : les hommes sont assimilés à des choses. Ils sont en « tas » (V.6) = choses

+ « croulent » (V.4) = verbe employé pour des objets

• La guerre est assimilée à une machine qui « broie » (V.5, emploi absolu de ce verbe =, son COD étant au vers suivant les cent milliers d'hommes)

• Les hommes sont chosifiés « croulent » (V.4) et les machines personnifiées « crachats rouges » (V.1) ) = déshumanisation

• Ressent la guerre :

- Par la vue, avec les couleurs : « rouges » (V.1), « bleu » (V.2), « écarlates ou verts » (V.3), « feu » (V.4) et « fumant » (V.6)

- Par l'ouïe : au vers 1 = allitération en « r », le jet de choses : « crachats » (V.1), « sifflent » (V.2), « mitraille » (V.1)

- Par l'odorat : « fumant » (V.6)

- Par le tactile : « crachats » (V.1), « feu » (V.4) et « broie » (V.5)

===> Registre épique/film d'aventure, de guerre où on ressent les choses

II) La dénonciation d'un pouvoir qui exploite les plus faibles et qui est indifférent à leurs souffrances

• Les soldats de l'armée viennent de familles défavorisées (les « mères » (V.12) avec des « vieux » (V.13) bonnets noirs, et leur « mouchoir » (V.14)) : ils constituent la chair à canons : « broie » (V.5), « tas fumant » (V.6)

• Les soldats = victimes sont considérés comme des enfants → on parle de leur mère (V.12) au lieu de leur épouse

• « folie épouvantable » (V.5) = ceux qui déclarent les guerres → ils ne contrôlent rien, pas leur destin

• Ils ne sont pas considérés, mais dévalorisés : le «  Roi […] les raille » (V.3)

• Les mères sont celles de tous les soldats (2 camps)

===> Le poète (jeune→il s'identifie) les plaint = « pauvres morts » (V.7)

III) Un tableau dénonciateur de la religion

1. Le Dieu de la religion catholique

• Opposition du tercet Dieu/guerre

• La richesse de Dieu : « encens » (V.10), « calices d'or » (V.10), « damassées » (V.9) en contraste avec la pauvreté des mères

• L'indifférence : « les raille » (V.3), « Dieu qui rit » (V.9)

• Dieu (riche, indifférent, passif) = idole à qui on donne de l'argent

• « Hosanna » (V.11) = sauve-nous de grâce

• Dieu est indifférent aux prières « s'endort » (V.11) mais « se réveille » (V.12) quand les « mères […] lui donnent un gros sou » (V. 12 à 14)

===> Dieu désagréable, minimisée par « un Dieu » (V.9)

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