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Roman, Marivaux

Dissertation : Roman, Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2018  •  Dissertation  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  629 Vues

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Alors que tous les auteurs, hormis Robbe-Grillet, introduisent leur texte avec l’utilisation du « je » d’un narrateur interne, tous font apparaitre un personnage, qui semblerait être, plus ou moins explicitement, le personnage principal du roman. Ainsi, Marivaux, grâce à une mise en abyme, nous présente son personnage, dont il prétend ne point être le créateur puisque « il n’est point auteur ». Il ne fait que rapporter la correspondance épistolaire trouvée dans « l’enfoncement d’un mur », entre une « femme » avec « une de ses amies dont le nom est en blanc ». C’est « La Vie de Marianne ». Notons, par addition, que dans cet extrait de texte, le narrateur nous fait croire qu’il n’est, en rien, impliqué dans l’histoire. Comme le texte de Claudel, par exemple : « je vais faire défiler beaucoup d’ombre ». Chez le narrateur de ce dernier texte, on reconnaît le témoin d’une époque qui s’accorde à décrire « un homme », « Pierre-Ange-Destinat ». Kundera, comme Marivaux, procède à une mise en abyme : « le narrateur écrit un roman ». Néanmoins, dans son texte, nous avons directement accès à ses pensées. Ainsi imagine-t-il son « personnage », « l’héroïne de » son « roman ». Ici, le narrateur est complètement intégré à l’histoire. Il pénètre dans le monde de son « héroïne », « Agnès », jusqu’à la faire fuir « dans la pièce voisine », sentant le regard du narrateur peser sur elle. Néanmoins, c’est ici, dans le texte Les Gommes, que tout s’oppose aux précédents textes. Le narrateur, qui tient un point de vue omniscient, semble être qu’un simple observateur, ne prenant parti pour ce personnage et n’ayant, encore moins, aucun point d’impact direct sur celui-ci, contrairement à Kundera. Contrairement à tous les autres textes, cet « unique personnage présent en scène », est anonyme ; c’est le « patron » d’un « café » ou encore un « personnage » parmi tant d’autres, « un bras machinal ». Sans identité, ni même description implicite psychologique, contrairement au texte A, ou encore sans description physique, contrairement aux textes A, C et D, ce personnage reste mystérieux. En fait, pour l’instant, le temps « présent » durant lequel il est décrit, le personnage n’est même pas encore éveillé : « il dort encore ». Contrairement à tous les autres textes, le personnage n’est pas encore né, il « n’a pas encore recouvré son existence propre ». Le contraste est violent avec Kundera ; son « personnage », « Agnès », est la création originelle de l’écrivain, comme par comparaison à Adam et Eve, créatures originelles, ou encore comme Vénus née du mouvement de la mer. L’auteur nous présente même un personnage qui prend naissance sous nos yeux et dont il est le père, le créateur : celui-ci « a accouché du personnage ». Alors que, dans le texte B, le personnage n’est pas le principal acteur de ses propres mouvements, eux-mêmes dictés par les objets et l’environnement qui l’entourent, les autres textes s’opposent violemment à cela. En effet, dans les textes A, C et D, les mouvements, plus présents, prennent une importance majeure. Dans le texte A, bien que la « femme qui raconte sa vie » relate des propos sur sa vie quotidienne, comme dans le texte D dans lequel on développe la description du personnage de « Destinat », ces derniers sont en action par le biais de leurs pensées, qui évoluent progressivement. De plus, le mouvement est aussi présent chez Kundera, essence même du personnage, né « d’un geste de la dame sexagénaire ». Tout au long de l’extrait, l’auteur nous le décrit grâce à son évolution spatiale ou encore grâce aux mouvements « est allongée », « elle se lève », « elle lance », « elle se tient debout », etc. Ainsi, chaque phrase commence-elle par un fait en mouvement. Finalement, ces mouvements symbolisent implicitement un personnage qui est en action.

Tous les auteurs, bien qu’ils s’y prennent de manières distinctives, tentent de donner l’illusion du réel. C’est ainsi que Marivaux, dans La Vie de Marianne, prétend dans un « petit préambule » retranscrire directement le « manuscrit en plusieurs cahiers » d’une dénommée « Marianne ». Ici, le réalisme demeure donc dans la soi-disant absence de toute intervention de la part de l’auteur. C’est ainsi, qu’il explique dans ce préambule, l’origine de la découverte, « dans l’enfoncement d’un mur, alors qu’il achetait « une maison de campagne à quelques lieues de Rennes », etc. Ici, le narrateur implique la réalité de sa propre existence dans ce qui précède l’histoire. Toutes ces précisions quant à l’origine de la découverte du manuscrit tendent également à renforcer l’illusion de réel. De plus,

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