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Qui sont les Faux-monnayeurs dans le roman gidien?

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Par   •  19 Mai 2018  •  Dissertation  •  960 Mots (4 Pages)  •  601 Vues

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Bethsabée Boukobza TL

Lettres

30/04/2018

Sujet : Qui sont les faux monnayeurs ?

        

        Qu’il s’agisse de personnages à l’origine d’affaires troubles et illégales, de tricheurs, de manipulateurs ou de menteurs, le roman gidien gorge de trafic et de malhonnêteté, tant au niveau de sa diégèse qu’au niveau de sa structure littéraire. Pour autant, qui sont réellement les faux monnayeurs, autrement dit, ceux qui normalisent l’usage de la fausse monnaie ?

        Au cours du roman, et au cœur de la pension Vedel-Azais, nous assistons d’abord à l’émergence d’un trafic illégal motivé par Strouvilhou. Ce dernier met en circulation des pièces de fausse monnaie, et s’associent à lui Ghéridanisol et Georges Molinier. Tout ce groupe de jeunes hommes s’initient au trafic et deviennent ainsi hors la loi. Il commence tout d’abord par embrigader les plus jeunes adolescents de la pension, en leur distribuant ces pièces en premier. De la monnaie circule tout au long de l’intrigue.

        Gide se sert du concept « argent » pour extorquer toutes les dérivées que l’on peut en tirer. Il s’agit là d’un nerf social essentiel, utilisé pour l’échange, pour la négociation, pour la subsistance de chaque personnage. Nous pouvons introduire l’exemple de Laura, future mère de l’enfant de Vincent, nécessite une pension que Vincent ne pourra lui accorder. A la gare, Bernard vole également la valise d’Edouard contenant des liasses de billets, avec lesquels il se paye l’hôtel où il loge après sa fugue. L’argent est également typiquement objet d’intérêt, qui peut ainsi fausser une relation, telle que celle qu’entretiennent Vincent et Lady Griffith. Ainsi, de nombreux personnages mettent en circulation de la fausse monnaie, tels que les jeunes adolescents de la pension Vedel. Mais certains font également un usage erroné, intéressé de l’argent, tels que Passavant et Lady Griffith.

        Toutefois, la fausse monnaie matérielle n’est pas la seule fausse monnaie qui circule dans le roman.

        Le langage est souvent faux. Lorsque l’on avance une telle affirmation, il nous est d’abord donné de penser à Robert de Passavant. Robert de Passavant est un faux monnayeur du langage, comme il est décrit au chapitre 8 de la première partie : « Passavant prétend éclairer l’opinion ; c’est-à-dire qu’habilement il l’incline ». De même, il reprend à son compte plusieurs paroles savantes de différents personnages, telles que la théorie de Vincent sur les poissons sous-marins. Le langage est pour lui un moyen de calomnier, de manipuler, et de s’élever en écrasant les autres ; alors qu’il propose à des prostituées de boire une bière, lui s’offre du champagne devant elles, symbole de raffinement et de supériorité sociale.

        Les relations nouées sont également une sorte autre de fausse monnaie. Même si n’étant pas motivées par de mauvaises volontés, elles sont souvent fausses, et ce qu’elles représentent réellement pour l’un est souvent méconnu de l’autre. Ces personnages ont tendance à taire des sentiments, falsifier des réactions, garder secrets des éléments cruciaux… Par exemple, la relation d’amour platonique entre Bernard et Laura n’est, au fond, qu’un moyen pour Bernard de démontrer – à Laura comme à lui-même- son côté héroïque et chevaleresque. En toute ironie, Laura, adulte, démasque les intentions de Bernard, inconscientes, que lui-même n’était parvenu à percevoir. La fausse monnaie peut également ne pas être maîtrisée c’est-à-dire intentionnellement mise en circulation.

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