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Point commun entre juste la fin du monde et Cendrillon

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Par   •  24 Avril 2021  •  Compte rendu  •  1 917 Mots (8 Pages)  •  2 085 Vues

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                                       Travail d’appropriation Français

I/ La réécriture du compte :

Méchanceté de la belle famille :

     Dans les trois histoires, la belle mère et ses trois filles présentent les mêmes défauts : petitesse, médiocrité, méchanceté, paresse, jalousie, absence d’humanité. Elles exploitent Cendrillon sans vergogne en l’accablant de corvées.

     Dans le compte de Perrault, la fille cadette de la belle famille s’avère un peu plus aimable et moins malhonnête que sa mère et sa sœur.  

     Pommera, lui, rend la belle famille et surtout la belle mère encore un peu plus pathétique. Elle a perdu toute lucidité, se considère aussi belle et d’aspect aussi jeune que ses filles, et n’a aucun doute sur le fait que le prince puisse être épris d’elle.

Rôle du père :

     Dans les trois histoires, le père de Cendrillon se laisse aveugler par sa belle-famille sans s’interposer ou défendre sa fille.

     Dans le compte des frères Grimm, il est un peu plus prévenant avec sa fille en lui proposant comme à ses deux belles filles de lui ramener ce qu’elle veut quand il se rend à la foire.

     Chez Pommera, on sent parfois poindre une note de remord chez le père, mais qui est vite effacée, sa fille lui donnant bonne conscience en affirmant qu’elle est heureuse d’effectuer toutes les corvées. Par contre, jamais il ne prend en considération le mal être de sa fille et sa culpabilité disproportionnée envers sa mère en les banalisant (« c’est des histoires de gosse ! »). On peut penser qu’à la fin de l’histoire, il existe une prise de conscience, puisqu’il ne se marie pas avec la belle mère de Cendrillon.

La place de la magie :

     Dans les deux premiers comptes, l’atmosphère est féerique et surnaturelle (la citrouille qui se transforme en carrosse, les petits animaux qui se transforment en chevaux et valets chez Perrault. Avec les oiseaux qui aident à trier les lentilles, le noisetier qui s’ébranle pour fabriquer une robe d’or et d’argent chez Grimm).

     Pommera, lui, se veut encré dans la réalité. On a l’impression qu’il veut s’affranchir de toute féerie : pas de carrosse, mais des portables et des voitures. Pas d’animaux magiques, pas de bal princier, mais de la musique moderne. Pas de beau prince idyllique, mais un être lui-même complexé et banal. Comme chez Perrault, la fée est là pour le besoin de l’histoire, mais elle a perdu tout son brillant, elle fume, s’exprime mal, rate ses tours… Mais va aider Cendrillon à prendre conscience de sa condition et aller de l’avant.

Le caractère de Cendrillon :

     Si dans les 2 premiers récits, Cendrillon est présentée comme agréable, d’une douceur et d’une bonté sans égale, pieuse avec une beauté qui transparait même sous ses guenilles, elle est déterminée, actrice de son destin, c’est elle qui désire aller au bal.

     Dans le compte de Pommera, elle se révèle par contre terne, associable, complexée, soumise, écrasée par une culpabilité disproportionnée consécutive à une promesse impossible à tenir faite à sa mère : de ne pas l’oublier et de penser à elle au moins toutes les cinq minutes.  De ce fait elle subit son sort et les corvées qui lui sont imposées comme un châtiment en se persuadant qu’elle y trouve du plaisir. Elle est passive, craintive, laissant la fée décider pour elle, d’aller au bal et ne s’y rend que contrainte.

     Si dans Perrault et Pommera Cendrillon reste bienveillante jusqu’à la fin de l’histoire envers ses belles sœurs en allant jusqu’à leur pardonner chez Perrault, chez Grimm les belles sœurs sont punies avec les pigeons qui leur crèvent les yeux.

Ce que Pommera a conservé :

     La trame de l’histoire qui commence avec une Cendrillon seule avec son père, le décès de sa mère comme chez Grimm, la cohabitation avec sa belle famille d’adoption, le père effacé ne prenant pas la défense des intérêts de sa fille, les humiliations subies, l’intervention de la fée comme chez Perrault, les personnages (Cendrillon, le père, la belle-mère, les deux belles sœurs, le roi, le prince…).

Ce que Pommera a fait évoluer :

     L’époque en transposant l’histoire dans la période actuelle avec tout ce qui s’y rattache (la machine à laver, les portables, les voitures…)

     La perte de tout le côté surnaturel et irrationnel du récit en dehors de la présence de la fée mais qui s’avère bien loin de l’image conventionnelle.

Ce que Pommera a modifié :

     L’existence d’un narrateur externe, qui permet de prendre du recul par rapport à l’histoire et assure les transitions.

     La promesse impossible à tenir de Cendrillon faite à sa mère qui va engendrer une culpabilité disproportionnée et illégitime puisqu’elle repose finalement (on l’apprend à la fin de l’histoire) sur une mauvaise interprétation et qui va déterminer les traits de caractère d’une Cendrillon complexée, passive, soumise au comportement absurde (L’histoire de la montre…).

     Une belle mère, malveillante, mais aussi fantasque, dérangée psychologiquement qui fait rire mais inspire aussi un peu de pitié à la vue de son comportement pathétique.

     Le jeune prince, fade, lui aussi complexé, mal dans sa peau, conforté dans sa crédulité par les mensonges de son père (il croit sa mère encore vivante, qui n’arrive pas à le contacter et à revenir en raison de grèves répétées) et qui a du mal à exprimer ses sentiments pour Cendrillon.

     La fée qui s’avère pitoyable, mal élevée, qui peine à réaliser quelques tours de magie, mais qui va permettre à Cendrillon de s’affranchir de sa condition, de se révéler et de faire le deuil de sa mère à la fin de l’histoire.

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