Paroles de Jacques Prévert - « Promenade de Picasso » (p.239)

Séquence 2 :

Paroles de Jacques Prévert - « Promenade de Picasso » (p.239)

Question préparatoire à l’exposé : En quoi ce poème présente-t-il un art poétique ?

Introduction

Jacques Prévert est un artiste, poète, scénariste et dialoguiste du XX° siècle. Dans « Promenade de Picasso » issue de son recueil Paroles, il raconte la tentative de peindre une pomme par un peintre réaliste et l’intervention de Picasso pendant cet événement.

*Lecture*

Nous nous demanderons en quoi ce poème présente un art poétique. Tout d’abord, nous verrons en quoi les poète présente un refus du réalisme, et dans un second temps nous étudierons en quoi, ici, la poésie refuse de se prendre au sérieux.

I- Le refus d’une poésie réaliste

        1- La satire du « peintre de la réalité »

Tout d’abord, le poème critique le peintre de la réalité, pour cela, on trouve :

• L’emploie de comparaison et du vocabulaire péjoratif qui désigne le peintre de la réalité (à travers « le malheureux indigent » au vers 26, « le pauvre nécessiteux » au vers 27, et « la triste proie » au vers 32). Ces termes insiste sur la médiocrité du peintre réaliste.
• La médiocrité est soutenue par l’échec de la peinture réaliste et la remarque de Picasso, « Quel idée de peindre une pomme », au vers 53, qui montre la vanité du réalisme.
• Ensuite, on associe la réalité au peintre et à l’assiette qui sont fixes (« et le peintre arraché à ses songes/comme une dent »). En Opposition à Picasso et à la pomme qui sont en mouvement. Le peintre de la réalité, est alors critiqué, tout comme son mouvement puisqu’il ne cherche pas à réfléchir, à faire passer de message.
• Enfin, comme il est vain d’essayer de représenter la réalité car elle est mouvante, notamment ici, à travers la pomme, qui est associé à plein d’idées, on trouve le peintre arrogant et naïf lors de son travail : puisqu’il ne peut pas peindre la pomme.

        2- La célébration de la figure de Picasso, peintre cubiste

Ensuite, Jacques Prévert célèbre Picasso et son mouvement :

• Picasso est en mouvement, d’après le titre « Promenade de Picasso », et « Picasso/qui passait par là comme il passe partout » au vers 50. Il est présenté comme une génie qui résout le problème avec simplicité pendant qu’il erre, qu’il se balade.
• L’insistance sur le prénom de Picasso dans le poème en fait également l’éloge, puisqu’on cherche à le distinguer des autres peintres.
• La supériorité de Picasso, du peintre cubiste vis à vis du peintre réaliste est marqué par, « C’est alors que » au vers 49, qui propose une rupture entre le peintre de la réalité et Picasso.
• La pomme, personnifiée, dit par la suite, « Merci », à Picasso, ce qui signifie que l’art dans son intégralité exprime sa gratitude envers Picasso.
• Lorsque l’assiette est brisé, « Picasso casse l’assiette », au vers 57, les morceaux représente le cubisme. C’est à dire qu’il s’agit de l’influence du cubisme, sous l’action de Picasso qui brise le réalisme en brisant l’assiette.
• De la même manière, lorsque Picasso mange la pomme, on trouve une provocation du réalisme.

II- Une poésie refusant de se prendre au sérieux

        1- Une écriture qui refuse les carcans logiques, au bénéfice des libres associations d’idées

Dans un second temps, le poème se détache d’une structure logique, ordonnée, à travers :

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