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Parfum exotique p 47

Commentaire de texte : Parfum exotique p 47. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 577 Mots (7 Pages)  •  253 Vues

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Parfum exotique p 47

BAUDELAIRE

 

Baudelaire est un poète du milieu du XIXème siècle, il se situe à la croisée des courants

littéraires qui ont marqué ce siècle.  C’est surtout avec le recueil des Fleurs du Mal qu’il forge

sa propre esthétique et oriente la poésie vers la modernité. Publié une première fois en 1857,

le recueil est condamné pour immoralité. Il sera réédité en 1861 avec des poèmes

supplémentaires. Les Fleurs du mal retracent l’histoire d’une quête, celle d’une poésie

nouvelle, moderne, dont l’évolution sera la poésie en prose.  

 

Le poème est un sonnet (régulier), et fait partie de la 1ère publication en 1857, il s'inscrit dans

la section « Spleen et idéal ».

 Le mouvement du texte est celui d'une expansion : à partir d'une simple sensation olfactive

surgit progressivement tout un univers.  Cette expansion conduit du réel à l'imaginaire, du lieu

présent à une sorte de paradis perdu. La rêverie exotique peut être liée aux souvenirs du

voyage à l'île de la Réunion ainsi qu'au pouvoir suggestif de Jeanne Duval, la maîtresse du

poète, métisse.

Comment le poète établit-il une correspondance entre ce qui est perçu et ce qui est imaginé,

entre la sensibilité olfactive et la rêverie exotique ?

 

Etude du poème

 

1er quatrain

 

Les éléments relatifs au réel sont peu nombreux, le contexte est évoqué rapidement, en un

seul hémistiche, « en un soir chaud d'automne ».

Aucun élément de description pour la femme (réelle elle aussi), en dehors de son odeur et de

l'expression "ton sein chaleureux", expression relativement vague, qui laisse surtout une

connotation légèrement érotique (suggère la nudité et l'intimité).

En tout cas les 2 premiers vers suggèrent un moment privilégié : associé à l'adj "chaud",

l'automne est connoté positivement (alors qu'il est souvent associé au brouillard, à la tristesse,

à l'annonce de l'hiver). La chaleur de l'automne est relayée par l'adjectif « chaleureux », ce

sont les sensations qui sont à l'origine de la rêverie (la douce chaleur d'une soirée d'automne,

un moment d'intimité amoureuse, l'odeur d'une femme aimée), ce que confirme la mise en

parallèle des 2 formules en début de vers, « Je respire », « Je vois ».  

 

La rêverie

L'expansion, le passage du réel à la rêverie apparaît ds la structure syntaxique :

- la prop sub circonstancielle de temps des 2 premiers vers (« Quand…je respire »),

marquant les conditions propices à la rêverie,

- la prop principale commençant au vers 3 (« je vois… ») et se déroulant jusqu'à la fin

du 2ème quatrain présentant le rêve.

La rêverie est annoncée par le couple « les yeux fermés », « Je vois » : opposition surprenante

montrant que le poète ne ferme les yeux sur le réel que pour mieux les ouvrir sur l'imaginaire.

Une image se forme mais imprécise, celle des « rivages » (au sens classique de contrées). Le

pluriel accentue le vague de l'expression, d'autant plus que le vers 4 suggère un lieu inondé

de soleil. Le champ lexical de la lumière, la métaphore des feux et le verbe « éblouir » dessine

en effet un paysage noyé dans la lumière et la chaleur. Cette lumière a sans doute été suscitée

par la chaleur évoquée dans les 2 premiers vers. Le point de départ est une odeur mais les

premiers éléments qui peuplent l'imagination du poète sont surtout visuels (des rivages, l'île,

des hommes, des femmes, des arbres, un port, des voiles, des mâts).  Ce n'est qu'au vers 6

qu'est évoquée une sensation d'un autre ordre, gustative (« fruits savoureux »), puis olfactive

au vers 12 (« parfum des verts tamariniers », et enfin auditive au vers 14 (« chant des

mariniers »). Ces correspondances entre différentes sensations s'appellent des synesthésies.

 

Après l'attaque ferme du 1er vers ("quand, les deux yeux"), le rythme s'adoucit, devient plus

fluide par la disparition de la ponctuation, par la longueur des mots (« chaleureux »,

« qu’éblouissent », « monotone », par l'enjambement du vers 4, qui retracent un

déroulement (le rêve semble se dérouler sous nos yeux). Le rythme devient musical, par les

assonances (« odeur », « chaleureux »), la rime très riche (« automne », « monotone » v3 et

4).

 L'hypallage des « rivages heureux » contribue également à exprimer une impression de bien-

être, d'harmonie (figure qui se définit par le transfert de caractéristiques propres à une réalité

sur une autre réalité).

 

2ème quatrain

 

L'évocation d'un paradis perdu

 

Une nouvelle hypallage, « île paresseuse » confirme l'aspect paradisiaque du lieu et évoque

une harmonie parfaite entre le lieu et ses habitants. Le poète dessine un contretype de

l'univers urbain dans lequel il se démène, cette île paresseuse contraste avec l'agitation

frénétique de la capitale. La quiétude, l'indolence est suggérée par la lenteur du rythme,

ralenti par les e muets (« île » et « nature »), par la longueur des mots (« paresseuse »,

...

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