POETIQUE DE SENGHOR
Dissertation : POETIQUE DE SENGHOR. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dmservice1 • 24 Janvier 2020 • Dissertation • 3 486 Mots (14 Pages) • 1 095 Vues
SUJET: LA POÉTIQUE DE SENGHOR
(par Porna Diarra)
INTRODUCTION
La poétique est un mot de diverses significations. Elle est tantôt appréhendée comme une théorie interne de la littérature (genre littéraire), tantôt comme une théorie d’interprétation du fait littéraire. En effet, la poétique se veut donc trouver les règles générales de la littérature ou d’un certain canon de littérature. Combinaison de sonorité, du rythme, de tonalité ; création avec les mots, esthétique d’un texte…, la poétique varie d’un auteur à un autre. Cependant, nous retenons de ces auteurs que la poétique se donne la tâche de chercher les éléments de la littérature et les règles selon lesquelles ces éléments sont assemblés ; elle essaie d’écrire une grammaire, de traiter tout le domaine du discours créatif, parole et écriture. Nous trouvons cette particularité dans la poésie africaine : le lyrisme des mots; et surtout dans la poésie senghorienne où le lyrisme signifie « poésie qui exprime des émotions, des sentiments intimes au moyen de rythmes, d’images propres à les transmettre au lecteur.» ou « la monotonie du ton [est] le sceau de la Négritude, l’incarnation qui fait accéder à la vérité des choses essentielles.» Mieux « l’œuvre et la pensée de Léopold Sédar Senghor semblent marquées par le sceau de la Francophonie et de la Négritude, comme deux facettes d’une réalité dialectique qui serait constamment alimentée de l’intérieur par la complémentarité et la dualité. D’où l’essence de notre sujet de sujet : « La poétique de Senghor ».
I. Biographie et bibliographie Senghor
1. Biographie
Léopold Sédar Senghor naît le 9 octobre 19062 à Joal, petite ville côtière située au sud de Dakar, Sénégal. Son père, Basile Diogoye Senghor, est un commerçant catholique aisé appartenant à l'aristocratie sérère du Sénégal. Originaire de Djilor, sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhoum (? – 1948), que Senghor appelle dans Élégies « Nyilane la douce », appartient à l'ethnie sérère et à la lignée Tabor mais a des origines peules. C'est la troisième épouse de Basile Diogoye Senghor, dont elle aura six enfants dont deux garçons. Les deux branches de sa famille appartiennent à la noblesse Sérère, les Guelwar. Le prénom sérère Sédar signifie « qu’on ne peut humilier ». Son prénom catholique « Léopold » lui fut donné par son père en souvenir de Léopold Angrand, riche commerçant métis ami et employeur ponctuel de son père3. Avant son baptême, Sédar Gnilane (il était alors d'usage que le prénom du fils fût accompagné de celui de sa mère), futur Léopold, passe les premières années de sa vie chez sa famille maternelle, les Bakhoum. Puis de retour chez son père, le jeune Léopold fréquente plus tard la mission catholique de Joal (auprès du père Dubois) où il apprend le catéchisme et les premiers rudiments de la langue française. Senghor commence ses études au Sénégal, d'abord chez les Pères Spiritains à Ngazobil pendant six ans, puis à Dakar au collège-séminaire François Libermann et au cours secondaire de la rue Vincens, qui s'appellera plus tard le lycée Van-Vollenhoven et aujourd'hui lycée Lamine-Guèye. Il est déjà passionné de littérature française. Bon élève, il réussit le baccalauréat, notamment grâce au français et au latin. Le directeur du lycée et ses professeurs recommandent d'envoyer Senghor poursuivre ses études en France. Il obtient une demi-bourse de l'administration coloniale et quitte pour la première fois le Sénégal à l'âge de 22 ans.
2. Bibliographie
Côté lettres, il est l'auteur de nombreux ouvrages de poésie et d'essais. Il est d'ailleurs primé à maintes reprises et reçoit notamment la médaille d'or de la langue française. Docteur honoris causa de trente-sept universités, Léopold Sédar Senghor est élu à l'Académie française en 1983.
PRINCIPAUX RECUEILS ET LEURS TRADUCTIONS
1 - Chants d’Ombre - Paris : Seuil, 1945 (Coll. : « Pierres Vives »), 78 p.
2 - Chants d’Ombre - Léopold Sédar Senghor, trad. : Zpevy Stinu. Prague (Tchécoslovaquie) : Symposium, 1947.
3 - Hosties Noires. - Paris : Seuil, 1948 (Coll. : « Pierres Vives »), 81 p.
4 - Chants d’Ombre et Hosties Noires ¬ (Réunis en un seul volume). Paris, Seuil 1956, 157 p.
5 - Ethiopiques - Paris : Seuil, 1956, 127 p. (Divers poèmes inédits plus « Congo, publié par Présence Africaine 1ère série, N° 4, 2- trimestre 1948, pp. 625-626 et Chaka »/ poème dramatique / publié par Présence Africaine No spécial 12, 4e trimestre 1951, pp. 164-174.
6 - « Chaka » : dramatisk dikt for flera roster » / Léopold Sédar Senghor trad. en suédois par Ingemar et Midhaela Leckius - in Horizont, (Stockholm) Vol. 21, N° 2, 1974, pp. 98-100.
7 - Nocturnes. Paris : Seuil, 1961, 94 p. Sont publiés sous ce titre : « Chants Signare » (une version remaniée des Chants pour Naëtt) Paris : Seghers 1949, 49 p. (Série « Poésie 49 ». No 28)
- « Elégie pour Aynina Fall » (poème dramatique), in Présence Africaine, 1ère série N° XI, Déc. 1956 - Janvier 1957, pp. 103 - 107.
- « Elégie des Circoncis », in Présence Africaine, 2e série, N° XXII. Oct.¬Nov. 1958, pp. 74-75, et divers autres poèmes inédits.
8 - Nocturnes / Léopold Sédar Senghor. Trad. John Reed et Clive Wake. London (G.B.) : Heineman Educational Books, 1969, 60 p. (African writers Series, 71).
Nocturnes / Léopold Sédar Senghor. Trad. John Reed et Qive Wake, in. troduct : Trout New-York : Third Press. J. Okpaku Publishing Compa¬ny, 1971, 60 p.
II. La poétique de Senghor
1. A la recherche de la poétique négro-africaine
Léopold Sédar Senghor a écrit ses premiers poèmes alors qu’il fréquentait le Cours
Secondaire Laïc de Dakar. A l’époque, selon son biographe Armand Guibert : plutôt que de
« Frayer avec les camarades de son âge », il choisit d’assouvir une faim d’études dans l’isolement ; « il lit et relit en prenant des notes » et « la passion d’écrire le tient déjà ». Voilà qui justifie qu’il ait écrit ses premiers vers au lycée
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