Otto Dix, La Rue de Pragues
Commentaire d'oeuvre : Otto Dix, La Rue de Pragues. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mnathan • 23 Novembre 2018 • Commentaire d'oeuvre • 1 671 Mots (7 Pages) • 1 052 Vues
Otto Dix, artiste dégénéré.
Angoissant, oppressant, inquiétant, sombre. Les mots me manquent pour décrire cette « Rue de Prague » qu’a peint Otto Dix au lendemain de la grande guerre, dont il est ressorti profondément traumatisé. Et c’est ce choc psychologique, qui lui a visiblement fait perdre la raison, que Dix tente de nous transmettre notamment à travers ces couleurs vives voire agressives.
Tout d’abord, cette œuvre est très colorée, trop colorée. A cause d’influences fauves, ce tableau est un véritable contraste avec les autres œuvres de notre époque, et notamment par rapport aux propres vignettes de Dix dans son recueil « Dessins de Guerre ». D’autres peintres tels que Max Pechstein ont eux-aussi peint en noir, en blanc, mais très peu ont osé colorer leur tableaux. Feu d’artifice dans la nuit obscure de la guerre, c’est une provocation évidente à notre égard, banalisant presque la guerre, comme quelque acte de peu important et de peu courageux La guerre n’est pas non plus des plus heureuses Nous n’aimons pas la Guerre, mais c’est notre devoir de ne pas nous faire envahir par ces barbares que sont nos ennemis alors que nous défendons pourtant de la meilleure des manières notre chère nation. Il me semble que ce piètre peintre qu’est assurément Dix oublie à quel point la guerre est importante pour notre patrie chérie. Je doute qu’il eût apprécié que la France nous envahisse. Ses soldats que dis-je, ses vipères assoiffées de sang, ne réfléchissent plus et se battent comme des bêtes pour nous envahir. Elles s’insinuent dans nos tranchées, souillent et pillent nos ressources.
Mais ce mélange de rose, de jaune et de bleu ne crée en moi qu’un sentiment d’amertume. Ces teintes ne s’accordent pas, elles ne s’opposent même pas. Les couleurs sont fades et sans éclat. A vrai dire, elles ne nous apportent pas même l’once d’un sentiment, et ne signifient rien. Ce manque de sens du détail est absolument irrémissible pour celui qui se proclame comme l’un des plus grands peintres de nos Années Folles !
Le seul dessein de Dix est de nous agacer, de tenter les plus fragiles d’entre nous de rejoindre les rangs de ces fallacieux révoltés de Guerre. Dix est le chef de file d’un complot de personnes déshonorantes, de mutins qui ne savent pourtant pas ce que serait notre territoire si nous ne le défendions pas contre nos adversaires. Ces gens ne vivent pas dans le monde dans lequel nous évoluons, moi, vous, nous qui savons à quel point ces colonisateurs français sont fourbes et dépourvus de tout sens de morale !
Premièrement, mon attention se porte directement sur cet homme, que dis-je, ce pantin dont le visage, semblable à un triangle, aux angles saillants, est marqué par ses yeux vides et qui cherchent désespérément dans notre regard un scintillement brûlant. Puis, je remarque que ses prothèses sont de pitoyables jambes et bras de bois. Ce mutilé est absurde, caricaturé et même grotesque tant il me semble qu’aucun élément de son corps ne me rappelle celui des vaillants soldats que nous sommes aujourd’hui. Ce corps, à l’apparence bien trop géométrique que l’on croirait sans vie me heurte, ce mutilé à l’allure défragmentée m’attriste par son manque cruel de réalisme. Toutefois, je m’insurge pareillement à la vue de ce bourgeois inapparent, qu’Otto Dix propose comme exemple de l’aristocratie. Il juge que ceux qui se sont battus durant la guerre, sont avaricieux et thésauriseur. Mais n’ont-ils pas mérités l’argent qu’ils n’ont même pas reçu ? Et, quand bien même ils en auraient eu, n’est-il déjà pas honorable de donner gracieusement ce timbre, alors qu’il ne l’eût jamais vu. Ah ! Quelle caricature ! J’ai vu des soldats en ville, je les ai vu, presque tous donner généreusement une pièce. Certains, ne se sont contentés d’un sourire, mais qui montre bien qu’il n’existe aucune animosité avec les mendiants présents dans nos rues. N’ont-ils pas vécu le même enfer des mois entiers durant ? N’ont-ils pas vu ces millions de morts, dans les tranchées, sur le champ de bataille et à cause de ces maladies incurables qui leur faisaient cracher leurs entrailles ? C’est aussi pour cela que la Guerre fût importante ! Elle a lié les soldats d’une manière que peu d’hommes peuvent comprendre. Alors qu’Otto Dix affirme qu’il « doit connaître toutes les profondeurs de la vie » et que « c’est pour cela qu’il s’est engagé pour la guerre », je pense qu’il oublie un peu vite les relations fraternelles que nous avons créé entre soldats allemands. Il s’est éloigné du monde réel dans lequel nous vivons aujourd’hui ! Et les profondeurs de la vie ne s’arrêtent pas aux mutilés. La guerre n’est pas faite que de moments de joie et nous le savons. Mais elle a un sens beaucoup plus implicite que celui de se battre, celui de l’union, celui du devoir de la patrie, et celui de la fierté de représenter notre nation.
Quelle honte lorsque nous voyons l’autre soldat sur sa planche à ses côtés ! Ancien
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