Micromégas, Voltaire
Dissertation : Micromégas, Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Evada • 7 Mars 2021 • Dissertation • 1 963 Mots (8 Pages) • 2 392 Vues
Intro
Avec Micromégas publié en 1752, Voltaire crée un nouveau genre : le conte philosophique. Ce conte philosophique associe par définition deux termes en apparence contradictoire : le conte, et la philosophique dans un but d’apprentissage de la sagesse.
Écrit au siècle des lumières, cet apologue, militant pour le savoir, met en avant de nombreuses questions philosophiques lié à la société du temps de l’auteur.
Voltaire écrit des contes à partir de 20 ans, en vers et en prose pour divertir la Cour et décrire les vertus des femmes. Voltaire conteste l’authenticité des écritures saintes. Il rêve d’un despotisme éclairé (monarchie luttant contre les privilèges). Voltaire veut réduire le pouvoir de l’Église.
Le conte présente le voyage de Micromégas à travers l’Univers dans le but de s’instruire face au relativisme. Ici de plus, les deux personnages à savoir Micromégas et son compagnon de route le Saturnien aboutissent leur voyage sur la Terre et rentrent alors en communication avec les humains. Ce passage illustre parfaitement le merveilleux propre à Micromégas. Voltaire s'amuse à jouer sur les différences de proportions entre des géants et des êtres minuscules qui vise à rabaisser la prétention des hommes à se croire les maîtres de la nature et de l'univers.
Comment cette rencontre permet-elle de renouveler le regard sur le genre humain ? Après avoir analysé l'humour du passage, surtout à travers l'opposition du grand et du petit, nous en dégagerons les principaux enjeux philosophiques.
I partie
A ce discours utopiste du géant, l’unanimité des philosophes est exprimée par un philosophe plus franc. Antithèse, réplique qui expose une vision profondément pessimiste. Le narrateur par le biais du discours des philosophes fait la périphrase de la philosophie des lumières : « un petit nombre d’habitants fort peu considérés… » + tournure restrictive : « si l’on excepte… » : réflexion sur les philosophes mise en valeur et identifié comme un être à part. -> échappe à la folie humaine « tout le reste, assemblage… » métaphore + caractère négatif, société assez obscure et noire : cause (« méchants ») à conséquence (« malheureux »).
Paradoxe : l’être humain malgré son intelligence est capable de semer le trouble et le mal. Effet de gradation, discours hyperbolique à la fin du texte : « 100 mille fous » (à l’image du géant) ; « 100 mille animaux » : métaphore qui désigne l’homme qui fait la guerre. « couvert d’un turban » -> allusion à une guerre précise Turquie/Russie. + « couverts de chapeau » -> autrichiens. Parallèle entre les philosophes et les fous/guerriers/animaux. Utilisation d’un vocabulaire réaliste : « ils tuent », « massacrent ». Voltaire (par les philosophes), ne prend pas parti, mais dénonce la guerre.
Fin du texte : « par toute la Terre […] temps immémorial » : question rhétorique qui renforce l’argumentation/discours universel du philosophe. Raisonnement logique.
Sous partie 1
Le narrateur n’incarne aucun personnage -> apparence d’une réalité objective.
Effets d’échos entre les leçons données pas Micromégas et celles des philosophes.
- 1ère leçon : relativisme universel (relativité). Thème récurent de l’œuvre de Voltaire.
= ne pas juger sur les 1ères apparences, relativiser.
Apparaît par l’opposition petit/grand : argument logique : « il ne faut juger de rien sur sa grandeur apparente ». + étonné par l’intelligence de ces êtres si petits et insignifiants : « donné une intelligence à des êtres si méprisables ». Parallélisme, mise en relief par le chiasme « infiniment petit.. ».
Discours ouvert, ouverture d’esprit : emploi du conditionnel -> « s’il est possible ».
-> Le géant prend conscience de la chaîne infinie des êtres.
Sous parti 2
- 2ème leçon : intelligence. L’intelligence humaine apparaît dans les confirmations apportées par le philosophe. Cette démonstration montre des oppositions. Construit son argumentation par le biais d’exemples scientifiques (qui font autorité avec les noms propres) -> vocabulaire scientifique : « atomes », « globe » « infiniment petit ». S’oppose à l’argumentation de Virgile « a dit de fabuleux » : fictif.
Même dans une infime espèce vivante, l’abeille, réside des possibilités étonnantes. Les « atomes intelligents » : périphrase, personnification de l’être humain.
Cet échange est utile, les philosophes sont à l’écoute du géant et réciproquement. : conversation.
Qualités intellectuelles égales malgré leurs différences physiques (choix du personnage pas laissé au hasard).
II partie
La 1ère réponse du philosophe à Micromégas -> entraîne un trop grand optimisme. Juge sur les apparences (supposition) : « paraissant », « vous devez ». Le géant est trop sensible à ses impressions personnelles et tire des conclusions hâtives : « vous devez sans doute » + « pur » hyperbole. On note une certaine naïveté du géant, qui pose un nouveau regard sur le monde -> « nul part vrai bonheur mais il est ici » : très optimiste croit trouver le vrai bonheur -> cherche à atteindre l’Utopie. Le modalisateur « sans doute » -> connotation de l’espoir.
Sous partie 1
Jeu sur les différents types de discours :
- Discours direct : « alors Micromégas prononça ces paroles : « … » (début du texte). Le discours direct du géant permet d’engager un débat ; spontanéité + réflexion immédiate.
- Discours des philosophes : discours indirect : « il lui conta, non pas… » et discours direct avec : « plus de matière […] dit-il ».
Le discours indirect permet au narrateur de donner un éclairage plus personnel et une mise en distance (distanciation) « il lui conta que ». Le discours indirect montre une série d’expériences vécues et analysées, montre une réalité avec les noms propres cités, qui font office d’exemple et d’argument d’autorité. A l’intérieur du discours indirect, il y a une construction progressive -> emploi de connecteur logiques « mais, en effet, enfin » (2ème paragraphe).
Intérêt sémantique : alternance des discours = égalité dans la prise de parole.
...