Marivaux, l'île des esclaves
Commentaire d'oeuvre : Marivaux, l'île des esclaves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ulysse Ulte • 28 Mars 2020 • Commentaire d'oeuvre • 598 Mots (3 Pages) • 626 Vues
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, plus connu sous le nom de Marivaux est né le 4 février 1688 et mort le 12 février 1763 à Paris. Homme solitaire et discret, longtemps incompris, il fut un journaliste, un romancier, mais surtout un dramaturge des Lumières. Auteur principalement de pièces de théâtre, inspiré par la commedia dell'arte, Pierre de Marivaux écrit surtout pour la Comédie-Française et la Comédie-Italienne entre 1722 et 1740, des pièces de théâtre sur mesure et d'un ton nouveau, dans un langage proche de la conversation. Ses pièces de théâtres remportent pour certaines un grand succès populaire : La Surprise de l'amour en (1722), La Double inconstance en (1723), Le jeu de l'amour et du hasard (1730) et Les Fausses confidences (1737) en sont quelques exemples. Il y est le plus souvent question d'amours légères, ce que l'on appellera plus tard le "marivaudage". Cependant, à cette apparente légèreté s'ajoute dans ses pièces une subtile critique des inégalités sociales, comme L'île des esclaves (1725) ou La Colonie (1750). Il demeure encore à ce jour un des auteurs les plus joués à la Comédie française. Le texte présent ici se nomme L'île des esclaves, elle fut écrite le 5 mars 1725 et il s’agit de sa dixième pièce et de la première d’un genre nouveau : la comédie philosophique. Ces thèmes de l’île et du naufrage sont à la mode dans les années 1720. Qu’on en juge par la peinture du Pèlerinage à l’île de Cythère de Watteau, la publication du Robinson Crusoé de Defoe, des Voyages de Gulliver de Swift. Également, Le terme d’esclave ne renvoie pas seulement à l’Antiquité mais à des réalités contemporaines bien connues des spectateurs. Les personnes présentes savaient que les échanges triangulaires entre la France, l’Afrique et l’Amérique avaient fondé de solides fortunes qui ne voulaient pas être ébranlées. Aussi, même avec l’excuse du mythe, appeler esclavage l’état de domesticité devait-il heurter les esprits de l’époque. C’est sans doute pourquoi Marivaux a recouru à la comédie et à la caricature afin que le spectateur ne se sentît pas trop menacé dans ses privilèges. Le texte présent est tiré de la scène 10 et raconte que Cléanthis est à son tour touchée par la générosité d’Arlequin. Iphicrate tente de convaincre Euphrosine de la sincérité des serviteurs. Elle est gagnée par l’attendrissement ambiant et reconnaît son injustice à l’encontre de sa servante. En quoi le dénouement de cette scène montre la victoire de la raison sur la révolte ?
Tout d’abord, je montrerai qu’il s’agit d’ici d’une scène de révolte des esclaves Arlequins et Cléanthis, puis j’expliquerai la victoire de la raison sur la révolte
A. Une scène de révolte
1. Un discours brulant
2. De lourd accusassions
B. La victoire de la raison
1. Arlequin, voix de la raison
2. La contribution de Cléanthis
Pour conclure nous pouvons dire que cette 10ème scène a une double fonction : dénoncer les abus inégalitaires de la société monarchiste et proposer une solution pour les résoudre. Ici c’est la raison de Cléanthis qui l’emporte sur son idée de révolte. Arlequin, exemplaire, permet au « petit cours d’humanité » de pénétrer tous les esprits alors purgés de toute passion et de tout ressentiment. La violence a désormais quitté l’espace de la scène. On remarque l’originalité de Marivaux, qui transmet ici un message qui appelle à la bonté et à la fraternité du genre humain et non à la révolte, contrairement à certains autres intellectuels des Lumières. Toutefois, ce dénouement peut paraitre déceptif puisqu’il met en scène une restauration humanisée des pouvoirs et non une révolution.
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