Lorenzaccio Acte IV scène 11

I. Les personnages

1)Le lien entre les personnages

D’une part, le duc fait très confiance à Lorenzo, comme en témoigne le fait que la scène se déroule dans la chambre du personnage éponyme , Alexandre l’appelle “Renzo” se traduisant par une forme de familiarité, et aussi “mignon” étant le nom donné aux favoris d’Henri III. Cependant, il y a un rapport de force puisque Lorenzo vouvoie son interlocuteur et l’autre le tutoie.

2)La vulgarité du duc

Le duc est très irrespectueux envers les femmes.

Il dit “je n’aime pas les bavardes”, il critique le langage et préfère se coucher “Pour éviter les conversations, je vais me mettre au lit” “je veux faire semblant de dormir”

“il m’est revenu que la Catherine était une belle parleuse.” “la Catherine” est une dénomination péjorative et méprisante.

Alexandre s’adresse non seulement à Lorenzo à l’impératif “Va donc chercher ta tante” mais il dit dans son monologue qu’il a “soupé comme trois moines”. Cela montre que son seul intérêt est le plaisir, il ne pense qu’à lui et il est égoïste puisqu’il ne cherche pas non plus à faire la cour à Catherine.

3)Une double personnalité de Lorenzo

Au début de la scène, Lorenzo agit comme un valet fidèle. Malgré sa confiance, le duc se méfie comme l’indique le questionnement “Qu’est-ce que tu fais donc?” et aussi de la même manière, “ pourquoi donc as-tu fait demander des chevaux de poste à l’évêque?”.

Lorenzo répond alors qu’il “roule son baudrier autour de l’épée” et qu’il a demandé des chevaux “pour aller voir son frère, qui est malade”, mais il est évident que c’est un mensonge puisque ces répliques sont très courtes et lorsqu’il dit qu’ “il est bon d’avoir toujours une arme sous la main”,le spectateur sait déjà d’avance qu’il va le tuer et qu’il va fuir avec les chevaux.

Après le meurtre, il y a un registre lyrique “Que la nuit est belle! Que l’air est pur!”,”comme les fleurs des prairies s’entrouvrent!”, c’est le personnage de Lorenzo démasqué. Il a enfin accompli ce qu’il voulait, il a vaincu le tyran .

II. La représentation du crime sur scène

1)L’assassinat très bref mais violent

L’assassinat est évoqué de façon très brève alors qu’il a été préparé pendant les quatre actes. En effet, la mort du duc est induqué en seulement deux didascalies: “ il le frappe”, “il le frappe de nouveau”. Lorenzo ne s’attarde ni sur son acte, ni sur la victime. Il faut souligner le basculement brusque du Lorenzo fidèle au Lorenzo démasqué. En outre, cette brièveté caractérise aussi une forme de violence: il le tue en seulement deux coups, comme s’il égorgeait un animal. L’atrocité de l’acte est montré aussi par le diminutif “Renzo” qu’Alexandre prononce au moment du meurtre et l’ironie du mot “Seigneur”qu’il dit deux fois qui souligne la trahison, ainsi que la première réplique de Scoronconcolo “Est-ce

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