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Les liaisons dangereuses XVIIIème siècle

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Par   •  20 Avril 2019  •  Analyse sectorielle  •  1 198 Mots (5 Pages)  •  696 Vues

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Les liaisons dangereuses XVIIIème siècle

PREMIERE LETTRE

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Introduction :

L’auteur : Pierre Ambroise CHODERLOS DE LACLOS, vers l’âge de 40 ans, enlisé dans une carrière militaire qui ne lui satisfait pas, s’adonne à l’écriture et décide d’écrire un roman qui fera du bruit : c’est ainsi qu’il écrit en 1782 «  les liaisons dangereuses », son seul et unique chef d’œuvre. Ce livre épistolaire marquera les esprits au-delà des attentes de son auteur.

     

L’œuvre : ce roman fit en effet scandale. On peut se demander si l’auteur comme il le prétend a voulu « rendre un service aux mœurs » en inspirant de la répulsion pour le mal ou s’il a cherché à discréditer une aristocratie corrompue dont les héros incarnent tous les vices. Il met en scène 2 personnages qui font profession de libertinage : Valmont et la marquise de Merteuil, deux séducteurs professionnels, hypocrites et manipulateurs. Tout au long du roman, ils se confient leurs stratégies amoureuses, se flattent de corrompre la vertu de leurs victimes et s’amusent des réactions de ces dernières.

L’extrait – la situation : cette lettre, la première du roman,  fournit au lecteur quelques informations qui prendront au cours de l’intrigue toutes leurs portées dès lors que les correspondants suivants (VALMONT/MERTEUIL) auront échangé leurs intentions et dévoilé leurs projets. On apprend que la jeune Cécile vient de sortir du couvent et qu’elle doit prochainement épouser un homme qu’elle n’a jamais vu et que lui destine sa famille.

      

Problématiques : Quelles sont les caractéristiques de Cécile VOLANGES ? Quelle est la fonction de cette lettre ?

 

Nous allons répondre à cette question à travers l’analyse du caractère de Cécile et la critique que l’auteur nous propose de l’école des femmes.  

  1. Cécile, une fille naïve et superficielle :

  1. Son inexpérience du monde :
  • LACLOS réussit à imiter avec beaucoup de vraisemblance le style et le ton d’une collégienne qui sortant du pensionnat fait son entrée dans le monde.
  • L’anecdote amusante qui clôt la lettre montre l’inexpérience et l’ignorance de Cécile (prendre le cordonnier pour son futur mari). Cela dénote une méconnaissance des codes de la société où la fonction sociale du vêtement jouait un rôle essentiel (distinction des classes fondée sur l’apparence physique, les manières d’être et le langage).
  • Le jugement de Cécile a pu être faussé par ses émotions, son trouble mais avec davantage de maturité elle aurait pu d’un seul coup d’œil ne pas prendre ce « monsieur en noir » pour le mari qu’on lui destinait.
  1.  Une vanité puérile :
  • Si elle ne paraît pas craindre d’être moquée par son ami en lui confiant sa méprise, Cécile dresse avec vanité la liste de tous les avantages dont elle bénéficie. Débarrassée du sévère uniforme du couvent, elle a l’intention, vêtue d’une somptueuse robe, faire pâlir de jalousie « la superbe Tanville », une camarade qui naguère l’éblouissait par la splendeur de ses toilettes. Cette coquetterie vaniteuse, et cet esprit de revanche montrent la mesquinerie de Cécile. Pour rendre jalouse sa correspondante, étant flattée par le fait d’être prise au sérieux par sa mère, elle lui dit que madame de VOLANGE la consulte sur tout et « la traite beaucoup moins en pensionnaire que par le passé ». Elle est aussi très fière d’avoir une domestique à son service, une chambre particulière et un secrétaire dont elle détient la clef comme une femme adulte.
  1. Un personnage enfantin :
  • Cécile apparaît égocentrique : elle ne parle que d’elle sans se préoccuper un instant de ce que son ami ressent ou éprouvé alors qu’elle est amenée à rester au couvant. Tout le texte à la première personne. 32 fois l’emploi du pronom personnel « je ».
  • Le seul raisonnement qu’elle esquisse est un syllogisme hasardeux prêtant à sourire  (un raisonnement étranger au réel : si tout B est A et si tout C est B alors tout C est A ligne 19 « cependant maman… »
  • De son style ressort également son immaturité : phrases courtes, propositions indépendantes juxtaposées les unes aux autres sans lien logique entre elles. Aucune cohérence dans son discours. Hormis un « cependant » et un « effet », la lettre ne comporte aucun terme montrant d’une vision organisée des choses.
  1. UNE CRITIQUE DE L’ECOLE DES FEMMES :
  1. Une ignorance entretenue :
  • LACLOS met en évidence les carences à ses yeux dont souffraient l’éducation des filles de bonnes familles que l’on maintenait dans l’ignorance, l’obscurantisme.
  • Cécile n’a pas reçu au pensionnat les valeurs intellectuelles et morales susceptibles de la guider dans l’existence. Elle passe de cet univers clos à la vie mondaine où sa frivolité s’accentue et où elle est livrée à elle-même à l’inaction et l’ennui. C’est le sort des filles de la bonne société de l’époque : mises en nourrice  dès la naissance,  placées dans des institutions religieuses puis mariées sans leur consentement à partir de 15 ans. Elles n’avaient aucune culture solide pour affronter l’existence.  

2. Un personnage encadré par la morale traditionnelle :

  • Champs lexical du devoir omniprésent dans la lettre : « je devrais », « je ne dois  aller », «  il ne faut pas se faire attendre ». Le verbe « devoir » est conjugué à tous les temps comme si le passé, le présent, le futur étaient une longue suite s’obligations pour Cécile.
  • Le couvent dont elle sort est encore très présent dans son esprit. En écrivant à Sophie CARNAY aux ursulines elle retourne symboliquement au couvent. Cet ordre rythme encore sa vie « 5 heures », « 6 heures ». A travers son nom « vol » et « ange » on peut noter ce qui la lie à la pureté chrétienne.

3. LACLOS et l’éducation des femmes :

  • LACLOS  montre un intérêt pour cette question : il y consacre 3 essais non publiés écrits entre 1795 et 1802. Il y propose à un programme d’études qui aurait évité bien des déboires à Cécile si elle avait pu en bénéficier.
  • Le projet éducatif de LACLOS  est un programme précis et riche qui s’oppose à l’enseignement dispensé à Cécile : initiation scientifique, ouverture sur le monde, étude des langues anciennes et vivantes. L’histoire moderne s’efface devant l’histoire antique ainsi que l’étude des penseurs classiques.
  • LACLOS  considère le roman comme un traité de morale en action, porteur d’avertissements précieux pour une jeunesse exposée aux dangers de certaines liaisons. Selon lui, la lecture des meilleurs livres permet d’enrichir le cœur, d’aiguiser l’esprit et d’acquérir un style expressif. Un tel programme permet de se forger une culture, de s’exercer à l’art du compte rendu, discipline la plus efficace selon lui pour assimiler intelligemment les connaissances.  

CONCLUSION : la correspondance de 2 amies de pension est un procédé souvent utilisé par les romanciers du 18ème siècle préoccupés par des questions pédagogiques. Grâce à son excellente maîtrise stylistique (imitation du langage d’une jeune fille peu instruite) réussit à montrer la grande naïveté des adolescentes qui abordaient le monde sans avoir reçu une véritable éducation et une solide instruction capable de les guider avec sûreté dans la société.  

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