Les fleurs du Mal
Dissertation : Les fleurs du Mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Flaviehello • 21 Novembre 2021 • Dissertation • 1 455 Mots (6 Pages) • 663 Vues
Dissertation, Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire.
Charles Baudelaire (1821-1867), un auteur à la charnière du romantisme et du symbolisme, écrit en 1857 le recueil de poèmes Les fleurs du Mal. Lors du projet d’épilogue pour son recueil il adresse à Paris « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Cette citation, qui fait écho à l’oxymore du titre, nous présente déjà l’auteur comme un alchimiste.
Nous nous demandons alors comment Baudelaire crée-t-il une poésie du beau à partir du mal.
Nous verrons tout d’abord en quoi ses poèmes équivalent à un projet d’alchimie de la boue vers l’or, puis nous nous demanderons en quoi ils sont parfois contrecarrés ou entravés, enfin étudions de quelle manière Baudelaire est capable de concilier ou de dépasser l’opposition entre l’or et la boue.
Dans un premier temps « la boue » qui renvoie a quelque chose de vil, sans valeurs morales et « l’or » qui fait référence à la beauté et l’innocence du monde sont non seulement opposés mais aussi deux thermes complémentaires. Ils permettent à l’auteur de réaliser des transmutations poétiques et donc d’être considéré comme un alchimiste.
Premièrement, pour mettre à bien son projet poétique, Baudelaire embrasse toutes les formes de souffrance et de misère. On retrouve par exemple dans le poème qui ouvre son recueil « au lecteur », un portrait de la condition humaine. Celui-ci répond à une sorte de sommaire présentant tous les vices retrouvés dans la suite des poèmes. Il dépeint par exemple le mal physique, la souffrance ainsi que le mal moral avec le gout du sadisme. Mais aussi le mal métaphysique, c’est a dire l’influence de Satan, l’absence de dieu et la beauté du mal « C’est le Diable qui tient les fils et nous remuent » vers 13. Pour finir il montre la place important du spleen et de l’ennuie « Il en est plus laid, plus méchant, plus immonde ! / C’est l’Ennui ! ». D’autre part dans le poème « Les sept vieillards » on décèle le mal social des êtres déchus « vieillard dont les guenilles jaunes, imitaient la couleur de ce ciel pluvieux ».
Deuxièmement, Baudelaire tente a plusieurs reprise d’échapper à ce désespoir soit par l’expérience de l’ivresse (section du vin), soit par le plaisir de la débauche (section les fleurs du mal), soit par le plaisir des femmes, par ses yeux, par sa chevelure, par la sensation que sa présence fait naître. Bien qu’elles soient parfois fatales et dangereuses elles incarnent souvent des figures protectrices, sensuelles et réconfortantes. Dans le poème « la beauté » une femme est par exemple divinisée « Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris ». De plus dans le poème « parfums exotiques » la femme est caractérisée par la puissance de son parfum, et devient rapidement idéalisée. Pour finir dans le poème « Hymne à la beauté » les femmes sont décrites comme des êtres fascinants qui tout comme le vin sont des échappatoires au spleen « verse confusément le bienfait et le crime, Et l’on peut pour cela te comparer au vin ».
Troisièmement, tout comme Nicolas Flamel, Baudelaire est un alchimiste qui utilise la « sorcellerie évocatoire » et qui semble affirmer qu’il existe une beauté propre au mal et que sa poésie est capable de transformer ce mal en beauté. Il réussi par exemple a faire ressortir la beauté d’un corps en putréfaction dans le poème « Une charogne ». On passe d’une « charogne infâme » à une « carcasse superbe ». D’un autre coté le poète peut être un sorte de chiffonnier comme dans « Le vin des chiffonner » où il décide de se comporter en alchimiste inversé qui transforme l’or en boue. Comme par exemple dans « alchimie de la douleur » où il exprime son désespoir « par toi je change l’or en fer, et le paradis en enfer; ».
En somme dans ses poèmes Baudelaire délaisse les souffrances (boue) pour en faire ressortir les charmes de l’existence (l’or).
Dans un second temps, même si l’alchimie du poète nous invite à contempler le monde pour en découvrir ses innombrables richesses, c’est une science parfois contrecarrée et entravée qui est dure à réaliser et dont le spleen prend souvent le dessus.
Premièrement le travail de création de l’auteur est long et difficile. Baudelaire partage par exemple sa tristesse dans « le mauvais moine « lorsqu’il ne peut rien faire avec ce qu’il a « rien n’embellit les murs de ce cloître odieux » et qu’il ne parvient pas toujours à transformer son malheur en oeuvre d'art. De plus à travers ce poème Baudelaire nous transmet son désespoir puisqu’il nous fait comprendre qu’il est vide à l’intérieur de lui même « mon âme est
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