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Les animaux malades de la peste

Commentaire de texte : Les animaux malades de la peste. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 412 Mots (6 Pages)  •  632 Vues

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Explication linéaire n°1 :  « Les Animaux malades de la peste »

Introduction

Etape 1 : présentation générale : à vous de la rédiger.

Etape 2 : présentation resserrée :

« Les Animaux malades de la peste » est la première fable du recueil, mise en valeur par sa position et par sa longueur.

Le lecteur y retrouve des éléments familiers (il connaît bien la cour du Lion), mais l’ouverture de la deuxième partie du recueil se fait dans un contexte grave, qui tranche avec le ton général de la première partie des Fables.

L’épidémie de peste, fléau du Moyen Âge, est encore très présente dans la réalité et dans l’imaginaire du XVIIe siècle.

Problématique : En quoi la société imaginaire de la fable permet-elle une réflexion sur le fonctionnement de la justice à la cour de Versailles ?

Une entrée en matière dramatique et tragique (v. 1-14)

  • Les premiers vers mettent en place le procédé du suspense avec les premières périphrases antéposées ( « un mal qui répand la terreur, / Mal que le Ciel en sa fureur ») qui accumulent des images frappantes propres à retenir l’attention du lecteur.
  • C'est surtout le mythe d'Œdipe qui nous intéresse ici : le Roi évoque naturellement le début de la tragédie de Sophocle.
  • Ce début nous fait entrer dans le registre tragique avec les hyperboles, les références aux dieux, le procédé de l’amplification, les références antiques (Achéron), les rimes signifiantes (« terreur »/« fureur », « terre »/« guerre »), le champ lexical de la dévastation : « mal », « terreur », « fureur », « crime », « Achéron », « guerre », « mouraient », « frappé », « mourante ».
  • L’abondance des négations dit la privation. Les premiers vers dressent le tableau d’une apocalypse, sur lequel viendra s’articuler l’idée séculaire d’un pêcheur coupable.
  • L’alexandrin du vers 7 en fait une sorte de condensé avec son chiasme centré sur tous, qui dit l’universalité du malheur. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »

Le discours du Lion (v. 15-33)

  • Le Lion est un personnage central et récurrent des Fables. Sa crinière dorée, évocatrice d’une couronne, en fait le roi des animaux.
  • Son importance est soulignée par la diérèse du vers 15 : li/on
  • Il prend la parole en premier, son discours est développé et, tel Œdipe (SOPHOCLE, Œdipe-roi, ) il se trouve premier coupable de ce péché qu’il recherche.
  • Le Lion ouvre solennellement le débat, il fait référence au ciel et à l’histoire.
  • La suite de son discours peut présenter des aspects humoristiques. Il s’attache trivialement aux appétits « gloutons », qui riment alors avec « moutons », et renvoie le lecteur à sa connaissance des précédentes fables.
  • Mais on quitte brutalement ce registre par le trissyllabe « le berger » : le Lion est mangeur d’hommes. La sauvagerie du Lion est plus sensible ici. Sans doute évoque-t-elle d’autres boucheries humaines, sur fond de guerre...
  • Cependant, le Lion ne conclut pas sur son sacrifice, et il trouve moyen d’atténuer son propos en trois alexandrins sentencieux. = v. 30,31,32 . L'ironie de La Fontaine transparaît cependant : "je me dévouerai donc / s'il le faut" : restriction qui détruit le bon exemple, et invite les courtisans à s'y opposer ! et le "mais" qui suit achève de montrer que le Roi ne tient nullement au sacrifice qu'il propose : il sait pouvoir compter sur sa cour...
  • L’octosyllabe conclusif passe la parole et envisage un autre coupable = v. 33

La parole des courtisans (v. 34-48)

  • La prise de parole du Renard pourrait surprendre : quel est donc cet endroit où les lions et les renards cohabitent ? La Fontaine nous place clairement dans une situation imaginée.
  •  Le Renard représente la ruse, le beau parleur (voir le fameux Corbeau), et il est l’allégorie du courtisan hypocrite qui « vit aux dépens de celui qui l’écoute ». Ici, le Renard parvient sans peine à retourner le crime en acte héroïque (v. 37-38).
  • Les vers très rythmés traduisent des effets de manche de l’orateur habile qui condamne au passage le chimérique empire que se font les hommes sur les animaux.
  • On entre alors dans une satire de la cour, constituée d’un agglomérat de carnassiers qui sont autant de tartuffes.
  • Au passage, nous relevons la hiérarchie animalière – les moutons sont ici les représentants du peuple, profondément méprisé, et que l'on peut impunément exploiter – et une allusion au rapport entre l'homme et l'animal : 
  • "Et quant au berger, l'on peut dire
    qu'il était digne de tous maux, 
    Étant de ces gens-là qui sur les animaux
    Se font un
    chimérique empire"

-> C’est une allusion aux cartésiens (= disciples de Descates), qui estimaient que l'homme, seule créature à posséder une âme immortelle, était "maître et possesseur de l’Univers », une idée que contestent Jean de La Fontaine. « 

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