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Les Faux-Monnayeurs - André Gide

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Par   •  25 Février 2018  •  Dissertation  •  1 920 Mots (8 Pages)  •  816 Vues

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L’influence du religieux dans le roman

 La dimension religieuse est omniprésente dans l’ouvrage d’André Gide, les Faux-Monnayeurs. On y retrouve des influences protestantes marquées qui ne sont pas sans rappeler que l’auteur a lui-même souffert, pendant son enfance et son adolescence, d’expériences malheureuses avec le protestantisme.

Par le choix du nom d’une des familles centrales de cette œuvre, la famille Profitendieu, André Gide place le sujet du religieux au cœur du roman. En effet si nous décomposons ce nom nous obtenons : Profit en dieu. Nous pouvons donc y voir, une fissure introductive du thème du religieux dans le roman des Faux-Monnayeurs.

Comment observe-ton l’influence du religieux dans le roman ?

Dans un premier temps nous aborderons les entités religieuses présentes dans ce roman puis nous nous intéresserons à l’influence du religieux sur les personnages, pour enfin nous tourner vers la critique de la religion émise par Gide à travers cette œuvre.

     

Le religieux est premièrement représenté dans ce roman sous les traits d’un ange. A la fois, un ange messager de Dieu, comme ceux que voit Bronja (chapitre II partie 2) mais qui ne sont, si nous suivons le raisonnement de sa mère, que le fruit de son imagination. Nous trouvons également un ange qui apparait à Bernard dans le chapitre XIII de la partie 3. Ange qui le tente comme le ferait le démon et qui l’oblige à faire un choix. Bernard voit cet ange, le conduit dans sa chambre et lui parle. Cependant toutes ces actions se déroulent dans son esprit car il est le seul à pouvoir le voir. Boris qui partage la chambre de Bernard le voit donc lutter seul dans son lit, se tordant dans tous les sens comme un possédé alors que Bernard pense lutter contre un ange.

     Parfois, ce sont les personnages eux-mêmes qui font figure d’anges, comme Bronja qui est l’ange gardien de Boris, le guidant et le protégeant. A sa mort, Boris n’aura plus aucune crainte de la mort, ce qui le poussera à accepter la mise en scène mortelle de Ghéridanisol, de Georges et de Philippe.

     Une seconde figure religieuse apparaît dans ce roman : celle du diable. Dans les Faux-Monnayeurs, le diable apparaît comme un esprit, une conscience, mais n’apparaitra jamais sous une forme charnelle. Il est évoqué une première fois dans le premier paragraphe du chapitre I de la partie 1. Bernard Profitendieu doit réviser pour les épreuves du baccalauréat et se retrouve donc seul chez lui. « La famille respectait sa solitude ; le démon pas ». Le diable est omniprésent. Dans le chapitre " ce qui peut m'aider à dessiner un personnage " du Journal des Faux-Monnayeurs, il dit : " Je voudrais un personnage (le diable) qui circulerait incognito à travers tout le livre et dont la réalité s'affirmerait d'autant plus qu'on croirait moins en lui ".

Le diable apparaît comme sujet actif qui influe sur les personnages. Il se fait oublier, puis réapparaît avec Vincent, tiraillé par sa conscience à propos de l'argent qu'il doit verser à Laura, au chapitre V de la partie 1. Il sera aussi présent au chapitre X de la partie 1 pour tenter Bernard à voler la valise d’Edouard à la consigne.                                                   Le diable est présent à l’image d’un petit démon sur l’épaule de chacun des personnages. Vincent se dira même possédé par lui dans le chapitre XVI de la partie 3. Il en viendra même à tuer Lady Griffith, la rendant responsable de ses malheurs.

Le vieux La Pérouse est décrit comme un vieil homme ayant foi en Dieu dans les deux premiers chapitres où il est le protagoniste. Il apparaît dans le roman pendant les visites que lui rend Edouard dans les chapitres XIII et XVIII de la partie 1 et les chapitres III et XV de la partie 3. Il fait ensuite une brève apparition à la pension Vedel-Azais dans le chapitre XVIII de la partie 3. Il. A la troisième visite d’Edouard, qui correspond au chapitre III de la partie 3, La Pérouse a tenté de se suicider après avoir vu son petit-fils Boris pour la première fois. Cependant, il n’a pas eu la force d’appuyer sur la gâchette du revolver qu’il tenait contre sa tempe. Il attribue ce manque de courage à un mauvais tour de Dieu, comme s’il n’était qu’un jouet entre Ses mains.

Quelques semaines auparavant il avait demandé à Dieu de lui accorder de revoir son petit-fils Boris avant de mourir ; c’était son dernier vœu et il s’était promis « d’en finir » juste après. Il affirme que Dieu « s’amuse » et ne veux pas le laisser partir. Il exprime donc à travers ce chapitre son ressentiment envers ce Dieu joueur. Selon lui, Dieu ne serait donc qu’une tromperie, un mensonge.

Boris, le petit-fils de la Pérouse, et Bronja, fille de Sophroniska sont les deux seuls personnages à chercher Dieu. Ils sont des modèles de pureté dans le roman : deux enfants s’aidant et s’amusant avec beaucoup de simplicité. Dans le chapitre II de la partie 2, Boris et Bronja parlent d’anges et du « Bon Dieu ». Bronja voit des anges mais Boris ne les voit pas. Il argue que Bronja peut voir les anges car elle n’est pas méchante, ce qui n’est pas son cas. Par ceci, il veut dire qu’il n’est pas aimé de Dieu à cause de sa pratique de la « magie » (chapitre V, partie 2), condamnée par l’église protestante. Elle lui présente la prière comme la solution à sa méchanceté. Dieu et la vierge Marie pourraient l’aider à ne plus être méchant. La dimension religieuse est donc centrale dans ce passage des Faux-Monnayeurs. Ces deux enfants croient en Dieu sans aucune hésitation. André Gide contraste néanmoins l’optimisme de ses personnages par leur sort tragique. Bronja meurt d’une maladie en Pologne et Boris, désespéré par la mort de son amie, perd la vie dans la sombre mise en scène de suicide dans la pension Vedel-Azais.

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