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Les Animaux malades de la peste, La Fontaine

Commentaire de texte : Les Animaux malades de la peste, La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  1 438 Mots (6 Pages)  •  482 Vues

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Les Animaux malades de la peste, La Fontaine

Fables, Livre VII

        

La Fontaine reprend une tradition médiévale qui met en scène le texte célèbre : la confession de l’âne, du renard et du loup.

Procès de la justice qui défend les puissants au détriment des plus faibles.

Comment le fabuliste use des ressources du tragique pour faire une satire de la cour ?

  1. Le registre tragique
  1. L’écriture tragique

Ecriture en 5 actes = caractéristique du tragique

Les 5 actes, à l’instar d’une pyramide, traduisent la montée de l’émotion chez le lecteur

Acte I (acte d’exposition) des vers 1 à 14 scindé en deux parties : la présentation et les conséquences du fléau qui ravage les animaux. L’auteur met en place un décor dans laquelle la Nature est figée. Il présente la situation dans laquelle se trouvent les animaux, c’est-à-dire, une période de terreur.

Acte II (les péripéties) des vers 15 à 33 : la présentation de l’intervention du Lion, roi des animaux, qui doit absolument agir pour arrêter ce fléau. Le Lion décide de sacrifier un animal pour apaiser la colère du Ciel. Cet animal doit être celui qui a commis le plus de péchés

Acte III (le nœud dramatique) des vers 34 à 48 : présentation de la voix du peuple (= les courtisans)

Acte IV (le rebondissement) des vers 49 à 54 : présentation de la confession de l’âne

Acte V (le dénouement) des vers 55 à 63 : présentation de la sentence de l’âne et de la morale explicite de la fable

Récit des vers 1 à 54

Âme des vers 55 à 63

  1. Le thème de la mort et de la fatalité

Leitmotiv

Champ lexical de la mort omniprésent

 «L’Achéron » v.5 : métonymie de la mort au XVII siècle

« mouraient » v.6 : imparfait a ici une valeur descriptive et indique également la durée

« mourante vie » v.8 : oxymore

Polyptote avec mourir qui est conjugué à des modes différents

v. 6 : chiasme + anadiplose (reprise du dernier mot d’une proposition à l’initiale de la proposition qui suit, afin de marquer la liaison entre les deux)

Il y a un système de privation à travers la forme négative, vers 10-11-14 = les animaux perdent leur identité : les prédateurs ne sont plus capables de chasser et les tourterelles représentant l’amour se fuient.

Le fabuliste souligne le désordre qui existe entre les animaux à travers la présentation de leur comportement vis-à-vis de la Peste.

  1. Le châtiment divin

Vers 1 et 2 : le fléau est présenté de manière dramatique. Un mal qui était banalisé devient un symbole.

La périphrase « Un Mal qui répand la terreur / Mal que le Ciel en sa fureur » : la périphrase annonce le châtiment divin et le Ciel représente Dieu.

Dès le vers 2, le mal avant d’être nommé, est présenté comme un châtiment divin.

Champ lexical de la faute « punir » v.3, « crime » v.3, « péchés » v.16, « Ciel » v.2

Allitérations en [P] mettent en valeur le fracas, le bruit de la colère divine.

Le châtiment divin est également illustré par un argument d’autorité : la mythologie. En effet, le mythe d’Œdipe est évoqué de façon implicite par le Lion « L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents//On fait de pareils dévouements » v.20-21 = les animaux seront libérés comme les habitants de Thèbes que si l’on imite le mythe d’Œdipe.

  1. Le style noble

Le roi des animaux, le Lion, parle en alexandrins

Alexandrins + référence à la mythologie = style noble

Ton sérieux grâce à l’imparfait qui a une valeur descriptive mais aussi durative

  1. La notion de sacrifice

L’auteur emploie le thème de sacrifice qui s’exprime par celui de l’âne qui, pendant le Moyen-Âge, est une victime par sa bêtise et par le fait qu’il est herbivore ce qui fait de lui un animal différent des autres.

Il apparaît comme le bouc-émissaire, notion présentée par le Lion vers 18-19 « Que le plus coupable de nous se sacrifie aux traits du céleste courroux […] guérison commune »

Le bouc-émissaire traduit parfaitement la tragédie ( tragos  en grec= chant du bouc)

L’âne blasphème puisqu’il dit avoir mangé de l’herbe du pré des moines au vers 49 + référence au diable v.51

= l’âne s’accuse lui-même et rend service aux autres animaux

La faute futile de l’âne est donnée à comparer avec celle des carnivores, plus puissants et plus coupables que lui, et c’est pour cette raison que le lecteur comprend qu’il a affaire à une parodie de la justice.

Par le biais de l’écriture tragique, LF nous présente une virulente satire de la cour.

 

  1. Une parodie de procès
  1. Les éléments qui présentent un procès

Le tribunal est évoqué au v.14 « Le Lion tint conseil »

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