Lecture analytique, scène IV, La Dispute

Lecture analytique, scène IV, La Dispute

Dégagez le plan de la scène.

        Il est possible de décomposer cette scène en 4 parties :

Premièrement,  il y a l’arrivée d’Azor et la rencontre pour la première fois avec Églé.

Ces deux personnages gardent une certaine distance entre eux. C’est avec crainte qu’il se découvre l’un de l’autre. Eglé « Qu’est-ce que c’est que cela, une personne comme moi..N’approchez point ».

Cette première partie dure jusqu’à la réplique d’Églé : « Je ne vous le défends plus de bon coeur ».

        Ensuite,  les deux personnages se rapprochent de plus en plus. Il change de sentiment de manière instantané, passant de la crainte à la passion. Un jeu de séduction se met alors en place.

(« J’en ai bien envie. Arrêtez un peu...Que je suis émue ! »

        La troisième partie débute à partir de « Mon coeur désire vos mains ». Le rapprochement  entre Églé et Azor est progressif. Il était jusque là verbale et à présent il devient  physique.

        Et enfin, la quatrième  à partir de « Ah ça, dites-moi, où étiez vous quand je ne vous connaissais pas ? ». Les personnages évoquent leur passé et leurs découvertes, et imagines ensemble le futur . Une fusion naît entre ces deux personnages.

En quoi cette scène enclenche-t-elle véritablement l’expérience proposée par le prince ?

        Dans la scène d’exposition, le Prince nous propose une expérience qui consiste à isoler plusieurs personnes, en l’occurrence quatre, durant les dix-huit premières années de leur vie, afin de faire renaître les conditions du commencement du monde et de la société. Le but de cette expérience consiste à démontrer lequel de l’homme ou de la femme est le premier  qui se laisse le plus aller à ses passions.

        Nous pouvons dire que cette quatrième scène introduit véritablement l’expérience proposée par le prince. Tout d’abord, c’est cette rencontre qui enclenche le mécanisme de cette expérience car les deux personnages, Azor et Églé (tous deux isolés du monde), se rencontrent et voient pour la première fois des personnes autres que leur nourrices. Ils vont pourtant tomber rapidement amoureux l’un de l’autre. Le comportement de ces personnages pourrait traduire que les hommes et les femmes sont naturellement attirés l’un vers l’autre, et qu’ils en leur en faut peu pour tomber amoureux. cette rencontre traduit l’instinct primitif de l’humain.

De quelle manière les personnages évoluent ? Quel lien existe-t-il entre la découverte de l’autre et le rapport au langage ?

        Les personnages évoluent en même temps qu’ils se découvrent. Au début de la scène, les personnages ne se connaissent absolument pas, ils sont distants l’un de l’autre, on retrouve alors de nombreuses phrases interrogatives et exclamatives « Qu’est ce que c’est que cela, une personne comme moi ? ». Au fil de la découverte de l’autre, ils semblent s’ouvrir et s’intéresser à l’autre. Ils expriment leur sentiment, leur avis « Vous m’enchantez ». Ils vont même jusqu’à se faire des compliments en utilisant des phrases exclamatives « Vous êtes si mignonne, si délicate ! ». Au fil de la scène ils cessent de se concentrer sur leur propre personne et tente ensemble de comprendre le monde qui les entoure. Leur relation passe d’une relation individualiste, presque égocentrique, (« Je ne me lasse point de moi. ») qui s’explique par leur condition de vie antérieures, à une relation de compréhension et d’appréhension de l’autre (« Vous êtes si mignonne, si délicate ! »).

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