Lecture analytique Les Bijoux Baudelaire
Commentaire de texte : Lecture analytique Les Bijoux Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mélissa D'Ibiza • 5 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 036 Mots (5 Pages) • 32 716 Vues
Charles Baudelaire, « Les Bijoux », Les Fleurs du mal (1857)
Charles Baudelaire est un poète français, né à Paris en 1821 et mort à l’âge de 46 ans. Du Romantisme, Baudelaire hérite la vision du poète en marge de la société humaine. Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité.
Baudelaire occupe une place considérable parmi les poètes français notamment grâce à un recueil façonné sa vie durant : Les Fleurs du mal.
Le poème étudié aujourd’hui, « Les Bijoux », fait partie de ce recueil. Il fut composé en 1842 puis publié en 1857 dans la première édition du recueil. Cependant, moins de deux mois après sa publication, Baudelaire est condamné pour « atteinte à la morale publique et aux bonnes mœurs ». « Les Bijoux », pièces condamnée, sera retirée de force de l’édition de 1861. Cependant, ce poème sera republié en 1866 à Bruxelles dans le recueil « Les Epaves ».
Il s’agit d’un poème composé de 8 quatrains formés d’alexandrins et de rimes croisées.
LECTURE
On peut observer trois mouvements au sein de ce poème :
Les deux premiers quatrains : Les bijoux comme métaphore de la poésie.
Du Troisième au septième quatrain : La femme, union du dominé et du dominant
Huitième quatrain : La victoire du Spleen et la défaite du poète.
Les deux premiers quatrains = Axés sur les bijoux- présentation de la jeune femme qui est déjà " nue". Impression de prendre les évènements en cours de route. Une description presque timide et "innocente" pour le moment.
Les cinq suivants = Les deux êtres se livrent au plaisir de la chair avec une gradation presque provoquante car très érotique. Les deux êtres se trouvent alors dans un état presque second où plus rien ne peut les atteindre. Le "Je" lyrique se situe dans l'Idéal. Un moment intense avec un champ lexical de l'amour, du désir, et de la séduction. Rapports d'intensités qui montent. Une représentation de la femme "parfaite".
Le dernier = Perte de toute jouissance. Le "je" lyrique est seul. L'extase et la promesse du bonheur semblent disparaître. C'était un instant furtif, un bonheur éphémère, un bonheur trompeur puisque la femme ne semble plus être celle dont il parlait au début. Le poète est vaincu et retourne dans un état de Spleen .
Problématique :
Comment ce poème au lyrisme provoquant et à l’érotisme marqué dissimule, sous couvert d’une ode à la féminité, une méditation poétique ?
ANALYSE
PREMIER MOUVEMENT
V1 : « la très chère » & « connaissant mon cœur » = entrée IN MEDIAS RES.
= On à l’impression d’avoir manqué le début de l’histoire qui nous est compté. Les protagonistes semblent déjà connus.
« nue » = au premier vers, cela ancre immédiatement le poème dans la provocation.
= la nudité est mise en avant.
V2 : La tournure de la phrase suggère le dépouillement de la femme. = nudité suggèrée à nouveau. = « gardé que ses bijoux sonores ».
« bijoux sonores » = pour le moment on appréhende les bijoux comme quelque chose de musicale.
V3 & V4 : Mise en relation de « l’air vainqueur » et « les esclaves ». = évoque l’inversion des rôles dominant/dominé.
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