Lecture analytique L'ingénu de Voltaire, arrêt à Saumur

Lecture analytique N°2 : l’Ingénu de Voltaire

Introduction :

En France, la fin du XVIIIe siècle est marqué par la révolution française, soutenue depuis de nombreuses années par les philosophes des lumières. En effet ces écrivains militent contre l’obscurantisme et prônent la liberté dans de nombreux domaine, notamment au niveau religieux. François-Marie Arouet, alias Voltaire, est un philosophe engagé, combattant l’intolérance et l’ignorance. Il publie en en 1767 un conte philosophique s’intitulant l’Ingénu, où il y raconte l’histoire d’un Indien du Canada, qui arrive en Bretagne pour découvrir sa famille française. Il est baptisé en tant que chrétien mais tombe amoureux de sa marraine, ce qui est interdit par l’Eglise catholique à cette époque. Il se rend alors à Versailles pour obtenir l’accord du Roi d’épouser celle qui l’aime et en passant par Saumur, ancienne ville du protestantisme, il découvre les différents malheurs infligés aux protestants. C’est pourquoi, nous nous demanderons comment la fiction se met au service de la satire. Pour cela nous montrerons que Voltaire se sert de son personnage, naïf et curieux pour dénoncer les mœurs de son époque.

I. Un personnage de conte philosophique

a) Un héros curieux et naïf

Les nombreuses questions directes montrent l’intérêt que porte l’Ingénu pour les habitants de Saumur. De plus le champ lexical des caractéristiques de l’Ingénu « s’étonna, il ne manqua pas d’en parler, pourquoi » montre sa grande naïveté mais aussi son bon sens. L’Ingénu cherche à comprendre la situation politique des protestants. Son raisonnement est simple mais pas dénué d’intérêt, il a une démarche empirique.

b) Un personnage émotif et sensible

Voltaire insère dans cet extrait le registre pathétique grâce au champ lexical des émotions « se plaignaient, frémissait de colère, versa des larmes » les émotions de l’Ingénu sont essentiellement la tristesse, l’Ingénu est bouleversé par leur situation → il est dans l’empathie, son récit est aussi ponctué d’hyperbole « l’ingénu versa à son tour des larmes » l-25, ce procédé permet d’accentuer la naïveté de L’ingénu mais aussi sa compassion pour les protestants.

c) Un personnage à la démarche empirique

L’Ingénu cherche à comprendre la situation politique de la France, il pose de nombreuses questions, il cherche à trouver des explications, : il dialogue avec les autres voyageurs → le discours direct, lui, permet de rendre le récit plus réel et d’effacer le narrateur.

L’ingénu fait preuve de bon sens, il utilise le voyage pour enrichir ses connaissances → voyage initiatique avec le champ lexical du voyage « il prit le chemin, le coche, hôtellerie »

Le parallélisme syntaxique à la ligne (26-27) montre que le Roi pourrait être apprécié et servi par de nombreux sujets

II. Dénonciation des mœurs de l’époque

a) Fondé sur des éléments réels

L’histoire a lieu à Saumur, ville protestante emblématique déserté après la révocation de l’Edit de Nantes (l-22) en 1685. Comme nous pouvons le voir Voltaire se base sur des faits réels.

Voltaire se base aussi sur des chiffres précis portant sur la baisse démographique de la ville pour choquer le lecteur, il fait une antithèse. Il fait aussi une comparaison en faisant une référence au musicien Lulli

b) Une Eglise manipulatrice

Voltaire fait une association de l’Eglise et de l’Etat en les qualifiant de grande autorité, il utilise le champ lexical du pouvoir « maître, grand roi » → L’Eglise et l’Etat sont très unis mais l’Eglise manipule le Roi, leur pouvoir est fondé sur des mensonges. Voltaire fait une analogie au dernier paragraphe en associant l’Eglise et Lulli qui change tout le temps de décors. Il critique aussi le Roi qui s’est laissé tromper par les promesses du Pape. Il utilise le pronom « on » pour montrer les agissements mystérieux de l’Eglise et du Roi

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