Lecture analytique - Georges PEREC, W ou le souvenir d'enfance, chapitre XXX, 1975
Fiche : Lecture analytique - Georges PEREC, W ou le souvenir d'enfance, chapitre XXX, 1975. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar johanc • 6 Avril 2018 • Fiche • 698 Mots (3 Pages) • 10 494 Vues
Révision oral bac de français : Lecture analytique n°4 – GEORGES PEREC, W ou le souvenir d’enfance, chapitre XXX, 1975
Introduction
Georges Perec est né dans une famille juive. Son père meurt au combat en juin 1940, sa mère déportée à Auschwitz où elle mourra. Publié en 1975, W ou le souvenir d’enfance est l’autobiographie de Georges Perec. La phrase initiale « je n’ai pas de souvenirs d’enfance » montre une mémoire dévastée par la guerre. W fait succéder au cours de brefs chapitres, les souvenirs et la fable utopique d’une civilisation du sport, qui symbolise en la masquant, l’horreur des camps de concentration.
Commentaire littéraire
I. Le passage d’un monde à l’autre
1. Le monde de l’enfance
Une véritable transformation s’opère entre le monde préservé de l’enfance (harmonie) et la découverte terrible de de W. Décalage visible entre le premier paragraphe et le reste du texte. Symbolise le passage de l’enfance à l’adolescence à W.
Termes évoqués au début : « idée (…) merveilleuse », « impatience heureuse », « enthousiasme ».
Répond aux termes évoqués : valeurs positives qui font référence à l’enfance : « chaleur fraternelle de ses milliers de compagnons »
Illusion de l’enfance avec les adjectifs : « fastueuses », « triomphales » l.12
« il n’est encore qu’un adolescent tranquille et confiant » l.10
- Système de comparaison entre l’ancien et le nouveau monde
2. Qu’il faut quitter : changement annoncé (passage)
« monde où il va entrer », dès le début du changement de monde. A la fois sortie : « quitter », « l’emmener » et nouveau départ « les retrouver », « va entrer ».
« découverte ».
3. Une organisation
Contrôle absolu de W.
Les termes « adolescent » et « enfant » remplacés par les termes qui régissent la vie sur W : « novice » l.4, « athlète » l.4, « la vie W » l.9, « un sportif W ».
II. Vers un univers terrifiant : la mise en place de la contre-utopie
1. Violence omniprésente (physique et psychologique)
Evocation d’un monde qui rappelle la prison : « menottes aux mains » // « fer aux pieds » Parallélisme « enchainé » // « bâillonné » Privation de liberté
« C’est ce que l’on nomme » = tournure présentatique qui met en valeur la Quarantaine, incarnation de l’isolement subi par les jeunes.
Horreur du spectacle :
- « période la plus douloureuse » superlatif relatif de supériorité.
2ème série de termes renvoyant à la violence : « humiliation, injures, injustices, coups » = la violence est physique et psychologique.
Cette violence est accentuée par le système de comparaison mis en place :
- « n’est pour ainsi dire presque plus rien » / « à côté de »
- « ne pèse presque plus »
Deux formules qui permettent d’insister sur la disproportion de cette violence.
Les événements déjà horribles ne sont peu de choses en comparaison à ce qui les attend.
Durée du supplice rappelée ici : « de ces premières heures, de ces premières semaines » = le parallélisme permet de transformer rapidement les heures en semaines, allongement du temps.
2. Un spectacle terrifiant
Notion de vue : rappelée sans cesse par « il verra » anaphore visible x4 dimension rhétorique et prophétique, l’avenir prévu semble certain. Une certaine impuissance semble aussi apparaitre : le novice va devoir subir cette vision d’horreur.
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