Le rêve

-Le rêve se lie invariablement à la catégorie de l’espérance, on ne mobilise pas sans elle en politique. Des pensées et des analyses ne sont rien si elles ne s’inscrivent pas dans une pensée qui les dépasse. La liberté est toujours devant nous, toujours à conquérir, car sitôt atteinte, elle s’évanouit et s’inscrit dans l’ordre du donné, des nécessités, voire du passé à dépasser. Rêver n’est pas seulement un besoin, mais un appel où le manque, l’inédit, la novation créatrice, l’imprévisible même, sont sollicités. Pour un homme politique il s’agit de savoir faire rêver.

-Faire rêver c’est donner un sens, c’est inscrire dans l’ordre de la finalité et ne pas regarder uniquement en arrière comme si notre avenir n’était plus inattendu et déjà derrière nous.

-Mais est-ce que ce rêve que produisent les politiques est vécu de manière consciente par les électeurs ? Ces derniers ont-ils conscience de la pure illusion que représentent ces rêves qui leurs sont donner à voir/espérer ? Le mensonge et l’acceptation consciente de celui-ci sont-ils partie prenante de la victoire ?

-Faire illusion, est-ce faire rêver ? Précisément voilà la différence : le rêve produit une illusion dont on a conscience et donc qui empêche par la suite le phénomène classique de la désillusion qui touche nombre d’électeurs. Tout l’enjeu donc pour un homme politique et de savoir faire rêver sans pour autant provoquer l’illusion qui par la suite lui amènera les critiques par le jeu de la désillusion.

-Le rêve américain et la politique de la frontière.

-« Le rêve français », François Hollande. Dans son discours du Bourget en 2012, Hollande a lancé un hymne à la France et son « rêve républicain ». « Ils ont échoué parce qu’ils n’ont pas commencé par le rêve » a-t-il lancé à la fin du discours. « Le rêve français c’est notre histoire, c’est notre projet ». « Le rêve portons-le » a-t-il affirmé. Il conclut son discours par « le changement c’est maintenant, la justice c’est maintenant, le rêve c’est maintenant ».

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