Le procès, l’Etranger, Albert Camus (1957)
Commentaire de texte : Le procès, l’Etranger, Albert Camus (1957). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille196 • 2 Mars 2018 • Commentaire de texte • 730 Mots (3 Pages) • 914 Vues
Le procès, l’Etranger, Albert Camus (1957)[pic 1][pic 2][pic 3]
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Introduction : Né en Algérie en 1913, dans un milieu modeste, Albert Camus situe son roman L’Etranger dans la réalité sociale de l’Algérie colonisée. Ce roman, qui appartient à une trilogie composée également de l’essai Le mythe de Sisyphe et de la pièce Caligula, veut témoigner de l’absurdité du monde et de la condition humaine face à l’absence de réponse rationnelle ou spirituelle sur les fondements de l’existence de l’homme. Cet extrait se situe à la toute fin de la première partie du roman et constitue le moment charnière du roman. En effet, ce passage clôt le récit de la vie quotidienne de Meursault par un meurtre qui fera basculer le destin du personnage. Ce geste fatal, commis comme par hasard, entraînera le jugement et la condamnation à mort de Meursault.
Problématiques : Qu’est ce qui fait la force dramatique de cet épisode ?
Pourquoi ce moment est-il décisif pour Meursault ?
Montrez la dimension tragique de ce passage.
Plan
- Un combat contre le soleil
- Un être tout à ses sensations
- Le lecteur est prisonnier des sensations de Meursault : point de vue interne, 1ère personne
- Expression de la souffrance physique : « douloureux », « le front me faisait mal »
➔ Le narrateur présente le meurtre comme une réaction instinctive de son corps à la souffrance. Il semble victime des éléments. Il reste à distance des événements.
- Un univers hostile
- Omniprésence du soleil : 6 occurrences
- Agression physique du soleil : « brûlures », « ardent » …
- Aveuglement, assourdissement : « aveuglé », « cymbales » …
➔ Meursault se sent agressé par le soleil. La présence de l’Arabe s’efface sous les effets du soleil. Le coup de feu semble dirigé vers le soleil, comme pouvant mettre fin à la souffrance.
- Un destin en marche
- « La marche infernale »
- L’Arabe = un obstacle vers le but à atteindre : « Vers la source » …
- Un rythme lent : « j’ai fait quelques pas, j’ai attendu »
- La décomposition du mouvement : « un mouvement en avant, un seul pas en avant / cette fois, c’est alors »
➔ Le pas de trop qui fait pénétrer Meursault dans le mécanisme tragique. Le hasard et l’immobilité du temps renforcent l’aspect tragique de la scène.
- Un geste fatal
- Passivité du personnage, le revolver semble agir seul : « la gâchette a cédé »
- Un héros aveugle, dominé par son destin : « aveuglé, derrière ce rideau de larme et de sueur »
- Personnage victime de « l’Apocalypse » (châtiment divin/référence biblique) : « le ciel s’ouvrait » « pluie de feu »
➔ Un personnage victime/jouet d’une force supérieure.
- Un geste qui va modifier la conscience du personnage
- Rupture de l’équilibre
- Fin de l’ordre établi dans la première partie : « j’avais détruit… tout a vacillé »
- Passage d’un état à l’autre, métaphore « les quatre coups à la porte du malheur »
- Une nouvelle conscience
- Un rapport au temps modifié : « tout a commencé » (anticipation)
- Expression des sentiments : « heureux », « malheur »
- Une nouvelle expression : syntaxe complexe, raisonnement logique : « j’ai compris que », « alors », « et »
➔ Meursault semble prendre enfin conscience de la gravité de son geste, que son existence heureuse s’achève, qu’une nouvelle existence « malheureuse » s’ouvre à lui.
Conclusion : Ce passage est un moment crucial du roman. Meursault, comme étranger à ses actes et à lui-même commet un geste qui va briser l’équilibre de sa vie. L’aspect fatal de l’événement met en relief l’absurdité de la vie et montre un monde dépourvu de sens. Ce meurtre va provoquer chez le personnage une prise de conscience que l’on verra se mettre en place dans la seconde partie du roman.
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