Le portrait de Félix Grandet – Eugénie Grandet, Balzac

CORRIGÉ COMMENTAIRE COMPOSÉ

Le portrait de Félix Grandet – Eugénie Grandet, Balzac

Quelques remarques générales :

I/ La forme

En ce qui concerne la forme, la structure du devoir n’est pas encore maîtrisée pour certains :

• Les sauts de ligne et aux alinéas sont bien trop souvent oubliés. Certains élèves ne se donnent même pas la peine de dégager des sous-parties ! Ce n’est plus possible à ce stade de l’année !
•  La taille du devoir : Un commentaire composé d’une copie simple ne suffit pas. Vous ne pouvez vous contenter de trois vagues paragraphes argumentés.
•  Les titres d’œuvre non soulignés ! N.B : Si le texte est imprimé/rédigé à l’aide d’un traitement de texte, le titre se met en italique : les Misérables.

-Certains ont vraiment progressé dans l’introduction. Attention cependant à bien respecter toutes les étapes. Ne pas oublier de rattacher l’auteur au mouvement littéraire, par exemple. D’autres ont présenté les choses dans le désordre. Pensez que l’introduction doit ressembler à un entonnoir, c’est-à-dire qu’on commence par ce qu’il y a de plus large pour aller vers ce qu’il y a de plus précis : contextualisation (époque, mouvement littéraire), présentation de l’auteur, puis de l’œuvre (beaucoup ont oublié de présenter l’intrigue !!), puis du passage, puis de la problématique, puis du plan.

-attention aussi à insérer correctement vos citations! Je sais, c’est contraignant et difficile, mais il faut vous y mettre ! Vous malmenez la syntaxe !

-enfin certains, rendent des « torchons » ! Voir une copie maculée de taches et de ratures, ou noircie d’une écriture « pattes de mouche », ne nous engage pas à la lire!! Soignez votre écriture et votre copie!

 Si vous ne prenez pas le pli maintenant, qui le fera à votre place ? Plus vous vous « réveillez » tard, moins les bénéfices seront là !

Je félicite malgré tout beaucoup d’élèves qui ont vraiment progressé et qui travaillent dans l’ensemble avec beaucoup de sérieux ! Bravo, bravo, bravo ! D’autres ne devraient pas se sentir la conscience très tranquille en entendant cela… il est temps pour vous alors de vous réveiller !

II/LE FOND

-attention à éviter la paraphrase : au lieu de dire « l’auteur suggère premièrement ce que Monsieur Grandet ne fait jamais », puis de citer le texte qui signifie exactement la même chose, cherchez des adjectifs précis qui caractérisent  cette attitude : « le personnage se montre économe, avare jusque dans ses gestes ou dans ses attitudes. C’est un homme qui manque terriblement de générosité. ». Restez par ailleurs précis dans le choix du vocabulaire.

-Analysez les procédés avec précision. Au lieu de dire : « le personnage ne va jamais chez personne, et ne reçoit pas » (paraphrases), dites  plutôt, « l’accumulation de négations dans la première phrase présente d’emblée un personnage économe, fermé… »

• En ce qui concerne le développement, les paragraphes sont dans l’ensemble mieux construits. Mais certains n’appliquent pas encore la règle maîtresse : Une idée par paragraphe/un paragraphe par idée ! L’analyse littéraire progresse pour certains, mais beaucoup font encore de la paraphrase, racontent ce que le texte dit mais sans le commenter.
• La méthode de la conclusion n’est pas encore bien maîtrisée. La 1ère étape comporte un bilan de ce qui a été démontré au cours du devoir, il ne s’agit pas d’exposer une nouvelle idée ou de commenter certains procédés. Ce bilan est en lien avec la problématique posée en introduction, le but d’une conclusion est d’apporter une réponse à cette problématique. Enfin, l’ouverture doit proposer une mise en perspective pertinente, et clairement développée/expliquée. Certains se contentent d’une simple phrase, comme j’ai pu le voir dans certaines copies (« On peut mettre ce texte en lien avec l’Avare de Molière ») !

• Les enjeux du texte qui étaient à repérer (sans forcément connaître le style de Balzac et les caractéristiques du réalisme) sont les suivants : il s’agit d’un portrait péjoratif, placé au début du roman. Félix Grandet, le père du personnage éponyme est un homme caractérisé dès le début du texte par sa grande avarice, et par sa laideur. Il est repoussant, antipathique. Son visage, toute sa personne, reflètent son caractère, ses défauts. C’est un personnage faux, double, qui tente de donner le change par des manières empruntées, des apparences qui ne lui correspondent pas, mais qui retrouve sa véritable nature lorsqu’il est chez lui.

Voici quelques éléments de correction commune:

L’introduction :

                            Le XIXème siècle, traversé par de nombreux mouvements littéraires – romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme – est un siècle qui connaît de grands bouleversements politiques, économiques et sociaux, ainsi qu’un grand foisonnement artistique. En littérature, le genre romanesque est à son apogée, et se développe considérablement, exploité par de nombreux écrivains. Parmi eux, Honoré de Balzac a l’ambition de « concurrencer l’État Civil » avec sa grande fresque romanesque intitulée la Comédie humaine. Le romancier réaliste veut peindre non seulement les mœurs de son temps mais aussi les types humains. L’un de ses premiers chefs-d’œuvre, Eugénie Grandet, est publié en 1833. Il fait partie des « Scènes de la vie de province ». Félix Grandet, le père du personnage éponyme, a fait fortune grâce à des spéculations réalisées sous la Restauration.  Ancien tonnelier, il est désormais un bourgeois fortuné, mais extrêmement avare et inflexible, qui tyrannise sa femme, sa fille Eugénie, et leur servante Nanon. Après une longue description du cadre du récit, la ville de Saumur et sa grand-rue, le passage étudié s’intéresse au personnage de Grandet. Nous verrons comment ce portrait aux ambitions réalistes permet dans le même temps la construction d’un type social, le bourgeois avare. OU Nous verrons comment le personnage type de l’avare est renouvelé par Balzac. Le portrait-charge qui est dressé ici est un portrait aux caractéristiques réalistes, faisant du personnage de Grandet le type de l’avare.

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