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Le loup et l'agneau, Jean de La Fontaine

Commentaire de texte : Le loup et l'agneau, Jean de La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 498 Mots (6 Pages)  •  1 136 Vues

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En réaction contre le courant baroque, la littérature classique à réuni des écrivains ayant un idéal commun, celui d’atteindre la beauté des œuvres antiques. Pour se faire, les auteurs classiques s’imposèrent des règles esthétiques et morales, sobriété, clarté du style, imitation des anciens. Le classicisme est également marqué  par une volonté de plaire pour mieux instruire, mot d’ordre de Jean de La Fontaine, moraliste du 17ème siècle, qui écrivit « je me sers des animaux pour mieux instruire les hommes ». C’est dans cet esprit qu’en 1668  il publia, Le Loup et l’Agneau, dixième fable du livre I du premier recueil des Fables dans lequel il fait le récit d’une rencontre entre un loup affamé et un agneau naïf, dont l’issue ne fait aucun doute. Cet apologue met en lumière une réalité cruelle à valeur universelle à travers notamment l’argumentation de chacun des animaux. Ainsi nous nous demanderons si le dialogue entre les deux animaux signe un échec de l’argumentation dans cette fable ? Pour commencer nous traiterons de l’opposition entre les deux personnages  puis nous étudierons  L’opposition dans l’argumentation et enfin nous nous intéresserons à l’argumentation réussie du fabuliste.

I. Inégalités entre le loup/agneau structurent l'opposition des argumentations

 Supériorité du loup:

- marquée par l’inégalité physique : supériorité du loup, terrifiant, menaçant « survient à jeun » V5 « la faim en ces lieux attirait » V6 ->loup est affamé et « plein de rage » V8 suggère l’agressivité et l’absence de maitrise de soi. Il est considéré comme une « bête cruelle »     V18, souligne la violence et l’absence de qualités morales. Renforcée par la supériorité numérique du nombre de syllabes dans les dialogues : V23 -> agneau 4 syllabes : « Je n’en ai point » et loup 6 syllabes: «C’est donc quelqu’un des tiens » - marquée par le caractère querelleur, cruel et affamé  + lâche...

 Infériorité de l'agneau:

 Doux et innocent marquée par ses traits physiques + adresses polies au loup: rapport de domination: soumission « Comment l’aurais-je fais si je n’étais pas né ? » (…) je tête encore ma mère » V20-21 = jeunesse, candeur Les majuscules à Majesté v10  et Elle v.15 souligne la déférence de l’agneau envers le loup

Le loup et l'agneau comme représentation métaphorique de la hiérarchie sociale du XVIIe :

 Société de classes (théorie selon laquelle la distinction sociale repose sur des degrés de fortune) Loup : Roi et courtisans, puissants, lâches, cruels (voir Les obsèques de la lionne "Lion, Renard, Ours, Mâtins..." = carnivores et prédateurs)- Agneau: le peuple, faible, innocent, opprimé, assujetti au pouvoir des forts.                                                                                                                                                            La Fontaine critique implicitement l’exercice du pouvoir monarchique de Louis XIV en l’associant au règne animal.  Cette fable met l’accent sur les stratégies de l’oppresseur, qui prétend cumuler les rôles de victime, v.7 d’avocat il se défend et juge et de bourreaux puisqu’il ordonne la sentence et l’exécute  v.28.  Citer il intente en effet un procès à l’agneau comme pour sauvegarder les apparences ce que certains puissants peuvent faire, triomphant ainsi tant sur le plan de la force que sur celui du procès.

Cette opposition entre la symbolique du loup et de l'agneau renvoie aussi à l'argumentation de chacun.

II. Deux argumentations opposées: absence de véritable dialogue

1. Médiocrité des arguments du Loup

- « Et je sais que de moi tu médis l’an passé » V19 : affirme sans preuves « et je sais que » : pas de source - « Tu la troubles, reprit cette bête cruelle » V18 -> mauvaise foi du loup - « On me l’a dit, il faut que je me venge » V26 : « on » -> rumeur, faux témoignage Argumentation qui   repose sur la force à la fin "l'emporte, et puis le mange/ sans autre forme de procès": bafoue la justice!

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