Le fraroure.
Fiche : Le fraroure.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nyh22 • 1 Avril 2016 • Fiche • 721 Mots (3 Pages) • 476 Vues
LYCEE LA CLAIREFONTAINE
TEST D’ENTREE EN PREMIERE STMG
DISCIPLINE FRANÇAIS
Durée : 2heures
NOTE /20
Texte 1 : Les Iambes ont été composés pendant la Terreur alors que Chénier attendait son exécution à la prison Saint-Lazare
Iambes
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyr
Anime la fin d'un beau jour
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour.
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant ;
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière.
Avant que de ses deux moitiés
Ces vers que je commence ait atteint la dernière.
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Escorté d'infâmes soldats,
Ébranlant de mon nom ces longs corridors sombres,
Ou seul dans la foule à grands pas
J'erre, aiguisant ces dards persécuteurs du crime,
Du juste trop faibles soutiens,
Sur mes lèvres soudain va suspendre la rime
Et chargeant mes bras de liens,
Me traîner, amassant en foule à mon passage
Mes tristes compagnons reclus,
Qui connaissaient avant tous l'affreux message,
Mais qui ne me connaissent plus.
André Chénier
Iambes, Derniers vers, 1819
Texte 2 : Verlaine écrit ce poème en septembre 1873 dans la prison de Bruxelles, où il est incarcéré pour avoir blessé Rimbaud de deux coups de revolver quelques mois plus tôt
Le ciel est, par-dessus le toit...
-Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
-La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.
-Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
-Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul VERLAINE, Sagesse (1881)
Texte 3 : Gérard de Nerval et quelques-uns de ses amis furent emprisonnés en février 1832 pour tapage nocturne dans une prison où étaient aussi détenus des prisonniers politiques
Politique
Dans Sainte-Pélagie,
Sous ce règne élargi,
Où, rêveur et pensif,
Je vis captif
Pas une herbe ne pousse
Et pas un brin de mousse
Le long des murs grillés
Et frais taillés.
Oiseau qui fend l’espace...
Et toi, brise, qui passe
Sur l’étroit horizon
De la prison,
Dans votre vol superbe,
Apportez-moi quelque herbe,
Quelque gramen, mouvant
Sa tête au vent !
Pour que mon âme triste
Sache encor qu’il existe
Une nature, un Dieu
Dehors ce lieu.
Faites-moi cette joie,
Qu’un instant je revoie
Quelque chose de vert
Avant l’hiver !
...