Le Mariage - la princesse de Montpensier
Dissertation : Le Mariage - la princesse de Montpensier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lpetudiant • 23 Janvier 2022 • Dissertation • 1 918 Mots (8 Pages) • 453 Vues
Léo-Paul Fernandez Terminale L
Dissertation de littérature:
le mariage
La princesse de Montpensier est une oeuvre écrite et publiée anonymement par Madame de Lafayette en 1662, que Bertrand Tavernier fera adaptée plus tard, en 2010, sur le grand écran. Cette oeuvre relate, sur fonds historiques de guerres de religions, l’histoire passionnante mais complexe de la vie amoureuse du personnage éponyme: la Princesse de Montpensier. Celle-ci mène en effet dans le récit une vie amoureuse compliquée, car promise au Prince de Montpensier, aimé par le Comte de Chabannes et du duc d’Anjou, la princesse est follement amoureuse du Duc de Guise, qui voue des passions réciproques à la princesse. Dans le récit, la place du mariage est importante: celui-ci sculpte l’histoire et permet des intrigues diverses. Nous nous poserons donc la question suivante: A quoi sert le mariage dans les oeuvres ? Nous verrons d’abord que le mariage est au service de stratégies de pouvoir, puis nous verrons qu’il est également au service de stratégies relationnelles. Enfin, dans une dernière partie nous verrons que le mariage est au service du récit.
Commençons tout d’abord par voir en quoi le mariage est au service de stratégies de pouvoir. A l’époque, la corrélation entre mariage et volonté de puissance est commune. Ces mariages sont d’ailleurs appelés des mariages politiques, la plupart du temps arrangés. Ces mariages ne sont donc évidemment pas liés à l’amour, mais bien à un marché ou l’enjeu est économique ou social. On dissocie donc le mariage à la notion de sentiment amoureux. Le mariage de Mademoiselle de Mézières en est un bon exemple. Il est dit ligne 9: « Mlle de Mézières, tourmentée par ses parents, voyant qu’elle ne pouvait épouser M. De Guise et connaissant par sa vertu qu’il était dangereux d’avoir pour beau-frère un homme qu’elle souhaitait pour mari, se résolut enfin d’obéir à ses parents et conjura M. De Guise de ne plus apporter d’opposition à son mariage. ». Cette phrase dans le récit marque l’opposition entre le mariage, destiné à des affaires presque commerciales, et l’homme qu’elle aime (le Duc de Guise). La nuit de noces se fait sans aucun désir ni plaisir, les personnages sont l'objet d'une tractation. Cette scène contraste avec les scènes d'amour avec le Duc de Guise dans le film. Il en va de même pour le mariage entre le Duc de Guise et Marguerite de Valois. Le duc de Guise, en voulant marier cette femme de grande noblesse, veut seulement profiter de son titre. Dans la nouvelle de Madame de Lafayette, le Duc de Guise s’entretient avec la princesse de Montpensier en lui expliquant justement que son coeur lui est sien, et il finit par « abandonner son mariage avec Madame, qui était si avantageux » (ligne 31). Enfin, le père de Montpensier est aussi très impatient de se remarier. Celui-ci n'a pas beaucoup d'attachement pour son ancienne femme: les figures parentales des deux côtés ne montrent pas le mariage comme quelque chose de lié à l’amour.
Pour continuer, nous avons déjà amorcer l’idée que le mariage dans le récit sert d’élévation. Le mariage est un moyen, un procédé conduit par des stratagèmes plus ou moins moraux. Le mariage est associé à une tractation commerciale semblable au vin, aux terres ou bien aux animaux. La dimension politique est bien présente, ainsi que le côté économique du mariage. On le voit notamment avec le mariage d'Henri IV avec Marguerite de Valois. Mais il est évident que l’on ne peut passer à côté du mariage le plus important du récit: celui de Mlle de Mézières avec le prince de Montpensier. Ce mariage est un arrangement familial pour s'élever dans la société, et celui-ci est vu comme un contrat d’intérêt: « L’on travailla à cette affaire ». Dans le film, Bertrand Tavernier nous montre le cynisme des deux pères, qui se retrouvent tous les deux dans une pièce pour en discuter à l’abri des regards. Ceux-ci négocient, s’arrangent, se persuadent… Cette scène met en lumière la façon malicieuse dont se fait les arrangements. La princesse est un bien à échanger. Dans le film, la présence du père dans la scène de la nuit de noce est significative: comme une signature sur un contrat, cette nuit de noce conclut le pacte que les pères ont convenu. Ensuite, les mariages dans le film présentent des intérêts dans la guerre. Le Duc d'Anjou peut épouser la reine d’Angleterre, qu’il présente vieille et chauve. Ce mariage ne servirait qu’à faire une alliance entre pays. Henri IV veut épouser Marguerite de Valois pour faire alliance avec les protestants: « le mariage de madame avec le roi de Navarre y fut conclu ». Enfin, Le mariage du roi avec la fille de l'empereur Maximilien a un enjeu politique et économique.
Pour finir, le mariage est un outil de combat entre grandes maisons. Le mariage de la princesse est au coeur d’un enjeu de pouvoir entre deux grandes familles nobles. « La maison de bourbon, qui ne pouvait voir qu’avec envie l’élévation de celle de Guise,(…) se résolut de le lui ôter et de se le procurer à elle-même, en faisant épouser cette grande héritière au jeune prince de Montpensier. ». Le mariage arrangé par les parents sert a contrarier l'ascension des Guise. « L’on travailla à cette affaire avec tant de succès que les parents, contre les paroles qu’ils avaient données au cardinal de guise, se résolurent de donner leur nièce au prince de Montpensier. ». Ainsi dans cette querelle, le mariage est un facteur clé concernant la puissance des familles. Cette rivalité est soulignée dans le film quand le cardinal de Guise va voir les pères pour leur témoigner ses sentiments à leur encontre: « ce n’est pas moi seul, Messieurs, que vous humiliez, c’est toute la famille de Guise dont vous ne pourrez désormais attendre aucun bien. »
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