Le Loup et l'Agneau - La Fontaine
Commentaire d'oeuvre : Le Loup et l'Agneau - La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anthony Lapray • 26 Février 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 840 Mots (8 Pages) • 733 Vues
Lecture analytique n°1 Le Loup et l'Agneau - La Fontaine
En 1668, La Fontaine fait paraître le premier recueil de ses Fables, duquel est extrait Le Loup et l'Agneau. Le destinataire est le dauphin : fils de Louis XVI. Ce destinataire applique une dimension pédagogique, éduquer le futur roi de France à son métier. Cette fable illustre une morale et met en scène des animaux pour mieux évoquer les hommes. Elle met en évidence une réalité cruelle à portée universelle : le dialogue entre le loup et l’agneau met en évidence le comportement de celui qui non seulement exerce sa violence sur le plus faible mais cherche à la justifier. La moralité porte donc sur la violence des rapports sociaux du 17e siècle.
Comment le récit est-il mis au service de la visée argumentative du texte ?
I-L’art du récit
Cadre présenté rapidement, pas de réelles descriptions. Le caractère animal des protagonistes est rappelé le loup est pressé par la faim. Brièveté de l’œuvre. 4 vers de narration au début, 3 à la fin => parties narratives très brèves. Présent de narration dominant -> actualisation de la scène, renforcé par l’expression de rapidité mais aussi l’effet de chute (violence de la scène). L’effet de chute est lui renforcé par la répartition de la parole environ la même : 11 vers pour l’agneau, 10 pour le loup. A la fin, l’agneau se défend de moins en moins, inutilité de son argumentation. Strophes hétérométriques (vers de taille différents) créé un rythme rapide et irrégulier. Diversité des vers qui rend le récit plus attirant (alexandrins, décasyllabes, octosyllabes, heptasyllabes, tétrasyllabes). Richesse du texte renforcée par la variété des rimes.
II- Une dispute
Argumentation du loup. Position en tant que victime, faute rejetée sur l’agneau. But du loup annoncé (v5). Il l’accuse de troubler l’eau : question rhétoriques (v7). Utilisation du futur pour projeté un avenir certain « tu seras ». Diérèse (v9) sur « châtié » qui insiste sur le mot lui-même. Le lexique utilisé par le loup « témérité, hardi » présuppose une audace de l’agneau qui peut s’interpréter ironiquement. Le loup reproche à l’agneau que ce dernier lui tient des médisances (paroles malveillantes). Reproche de mauvaise foie. Forme de rancune car le loup lui dit que l’agneau l’avait insulté. Chiasme (v19) « de moi tu médis » qui peut renvoyer à la stratégie du loup d’inverser les rôles. Dernière réplique : généralisation du préjudice. Passage du singulier « toi, ton » au pluriel « tes, vos, vous ». Pronoms indéfinis qui dénoncent la mauvaise foie du loup. Utilisation de connecteurs logique pour montrer l’abus qu’il fait, au moment ou l’accusation est moins crédible. Absence de fondement de l’argumentation. La vengeance est justifiée par le loup comme un moyen de réparer son honneur. Ces valeurs sont caractéristiques de la noblesse de l’époque.
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