La scène nocturne
Analyse sectorielle : La scène nocturne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Parmentier Maxime • 2 Novembre 2022 • Analyse sectorielle • 1 131 Mots (5 Pages) • 254 Vues
Lecture linéaire « La scène nocturne »
Intro :
Cette scène est une des plus poétiques mais aussi des plus dramatiques de tout le roman : la princesse s’est réfugiée à Coulommiers pour fuir sa passion, mais c’est finalement là qu’elle peut la vivre le plus pleinement, seule, loin des regards de la Cour, dans un climat fait d’onirisme et désir inconscient. Quant au duc, il est ici en posture de spectateur indiscret : depuis l’épisode de la réécriture de la lettre, tout contact entre les deux personnages est interdit ou refusé par la princesse, et Nemours ne peut que l’observer à son insu et de loin, comme il l’a déjà fait au moment de l’aveu et comme il le fera en la contemplant depuis la chambre du marchand de soieries.
En quoi les jeux de regards montrent la passion des personnages ?
En quoi cet extrait est une scène d’aveu ?
Une scène d’aveu (lignes 1 à 11)
Ligne 1 : vision indescriptible : « On ne peut exprimer ce que sentit Monsieur de Nemours dans ce moment. » : insistance sur le verbe voir : 4 fois : conscience de son intrusion dans l’intimité de la princesse : sentiment de satisfaction et de bonheur « la voir sans qu’elle sût qu’il la voyait ». Cela est renforcé par la révélation de la passion qu’elle dissimulait jusqu’à présent : « rapport avec lui », « la passion qu’elle lui cachait ».
Ligne 4 : présentatif « c’est » + triple négation : « n’a jamais », « ni », « nul » : caractère unique de cette révélation.
Ligne 5 : paradoxe : « Ce prince était aussi tellement hors de lui-même, qu'il demeurait immobile à regarder Madame de Clèves, sans songer que les moments lui étaient précieux. » : incompréhension et orgueil.
Ligne 6 : prop sub circ de temps : « Quand il fut un peu remis, il pensa qu'il devait attendre à lui parler qu'elle allât dans le jardin » : retour à la raison : il veut une confrontation avec la princesse : personnage chevaleresque et héroïque : il veut prendre des risques « il prit la décision d’y entrer » ligne 9.
Ligne 9: prop sub circ de tps + discours indirect libre : retranscription de ses pensées et sentiments : « Quand il voulut l'exécuter, quel trouble n'eut-il point ! Quelle crainte de lui déplaire ! Quelle peur de faire changer ce visage où il y avait tant de douceur, et de le voir devenir plein de sévérité et de colère ! » : Le Duc se ravise de peur que la princesse s’offense : le Duc a peur de l’image qu’il peut renvoyer et il tient compte du code galant : le voca de la volonté « prit la résolution », « voulut l’exécuter » se heurte à celui de l’hésitation : lexique de la peur + exclamation « quelle crainte », « quelle peur ». Il ne veut pas entacher la parfaite vision qu’il a de Madame de Clèves : « faire changer ce visage où il y avait tant de douceur, et de la voir plein de sévérité et de colère » : bonnes connaissances de la princesse.
Une scène d’analyse (lignes 12 à 23)
Ligne 12 : introspection : « Il trouva qu’il y avait eu de la folie, non pas à venir voir Madame de Clèves sans être vu, mais à penser de s’en faire voir » : répétition du verbe voir + absence de culpabilité avec la négation « non pas » et « sans ». Il ne veut pas être démasqué.
Ligne 13 : Verbes de perception et de pensée : « vit », « parut », « pensa », « exposait » : remise en question de son héroïsme chevaleresque : « il lui parut de l’extravagance dans sa hardiesse de venir surprendre, au milieu de la nuit, une personne à qui il n’avait jamais parlé de son amour ».
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